Chapitre 156

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Plonger dans une profonde torpeur, immobile sur le tapis de son salon, la tête dans ses mains, Evan ressassa les évènements, tentant vainement d'y trouver un sens jusqu'à ce qu'il se souvienne du gala. Il releva vivement la tête, vérifia l'heure et constata que le bal commençait dans trente minutes. Il aurait déjà dû être en chemin pour chercher Charlaine.

Il se précipita dans sa salle de bain, se déshabilla promptement et se doucha. Il retira ensuite les bouts de verre de ses plaies qui peinaient à cicatriser correctement puis banda proprement sa main avec des bandages de guérisons accélérés. Il sortit ensuite de sa penderie un costume shirag beige, aux manches et au col bordés de soie turquoise imprimée de signes soloméniques, une chemise blanche à col shirag à pointe métallique dorée et un nœud grand-duc turquoise, qui avait la forme d'un oiseau aux ailes déployées. Le nœud était doté d'une broche en argent. Il se vêtit rapidement mais ne se donna pas la peine de mettre son nœud grand-duc qu'il fourra dans sa poche.

Son regard se posa alors sur la sphérophone qui traînait sur sa table de chevet. Il repensa aux paroles de Nora, à son expression lorsqu'elle lui en avait parlé et il ne pût s'empêcher de la mettre dans la poche intérieure de sa veste avec l'intention de l'écouter plus tard. Il mit ensuite sa montre en argent, se ceignit de son neshir puis sortit.

Il descendait les escaliers quatre à quatre quand il tomba sur Ella. Elle s'immobilisa, surprise, en le regardant de la tête au pied avec un sourire contemplatif.

— Tu sors ? demanda-t-elle sans cesser de sourire en montant une marche supplémentaire en le fixant avec ses yeux bleus rieurs. Tu es vraiment très élégant.

— Merci. Oui. Je vais au gala de l'Aurarquat...

Elle lui sourit à nouveau avec un éclat maussade dans le regard avant de dire :

— Tu devrais y aller, tu avais l'air assez pressé.

— C'est vrai. Merci Ella, répondit-il en se souvenant qu'il était déjà bien en retard bien qu'intrigué par son regard. A plus tard. Sois sauve et que les cendres te protègent.

— Toi de même, Evan... entendit-il derrière lui.

Le jeune ignemshir ralentit devant la maison de Charlaine en touchant du bout des doigts le tableau de bord lambrissé de son nouvel aérocar. En sortant plus tôt, il ne s'était pas rendu compte qu'à la place de sa vielle jeep au parebrise brisé se trouvait un aérocar flambant neuf. Une Sebastian 8000, cinq places, d'un noir rutilant.

Le cadeau de Jeremiah.

La Sebastian était aussi puissante que la Morinetti de Keiji. Elle avait des courbes gracieuses mais énergiques et un rendu qui mélangeait modernité et classique. Elle lui plaisait beaucoup. Elle était aussi classe et puissante que la Morinetti était belle et sportive.

Lorsque Charlaine sortit de chez elle, Evan fut stupéfait un moment, ne s'attendant pas à la voir aussi joliment apprêtée. Ses cheveux blonds qui ondulaient gracieusement sur ses épaules étaient recouverts d'un châle marqué de symboles turquoise. Elle portait une magnifique robe drapée au rendu aérien d'un joli bleu turquoise recouvertes de signe soloménique blanc. À ses pieds, de très jolis escarpins à bride croisé beiges, qui s'accordaient à sa robe avec élégance.

Voyant qu'elle cherchait visiblement sa vieille jeep, il klaxonna. Elle regarda alors en direction de l'aérocar avec une moue perplexe et s'avança vers lui d'un pas hésitant. Il ouvrit la portière et elle se pencha, surprise de le voir au volant de la voiture de luxe. Elle avait mis un léger fard vert sur ses paupières et du rouge sur ses lèvres.

Ignemshirs - Tome 1 :  Fils des Cendres (ANCIENNE VERSION)Where stories live. Discover now