Chapitre 44 : Le Reine des Cendres

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Ils avaient été froidement assassinés. Ce n'était pas le fait d'une avarie matérielle... L'Icare avait été sabotée... Il abattit son poing sur la table en verre qui explosa en millier d'éclats de verre noir.

Et le pendentif avait dû être réduit en cendre lorsque Sue avait été brûlé par la Niera. Il ne l'avait plus revu depuis ce jour-là. Peut-être se trouvait-il encore au milieu des ruines. Même si c'était le cas, il était tout bonnement impossible de le retrouver.

Penché en avant, la tête baissée, les mains sur la tête, il resta plongé dans une profonde léthargie jusqu'à ce que la sonnerie de l'entrée l'en arrache. Un carrée de lumière retransmettant les images filmées devant la porte apparut mais Wazushendi, ne lui chuchota rien, respectant son besoin de solitude. Parfois, ce neshir avait du tact. Il se leva machinalement de son canapé et marcha jusqu'à la porte qui coulissa, révélant l'amie d'Ella, la Fille des Cendres, qui lorsqu'elle le vit eu un léger mouvement de recul en même temps qu'elle se mit sur ses gardes, une main sur la poignée de son neshir.

— Tu... Qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda-t-elle de but en blanc, en balayant rapidement son salon d'un regard suspicieux.

— Qu'est-ce que tu veux ? rétorqua-t-il sèchement.

Ses yeux d'ambre s'arrêtèrent sur sa main ensanglantée qui goûtait du sang sur le parquet du penthouse.

— Tu saignes...

Evan haussa les épaules sans cesser de la fixer de ses yeux d'onyx. Le visage avenant de la jeune fille se ferma et elle lui tendit une boîte de sauce tomate.

— Une seule suffisait.

Evan regarda la boîte qu'elle lui tendait, impassible, puis la lui prit des mains. Il s'en allait déjà, quand elle lui lança après avoir empêché la porte de se refermer :

— Écoute, je suppose que tu sais qui je suis. Et je sais aussi qui tu es... Ella est une amie que j'apprécie particulièrement. Et j'apprécierai que... tu prennes soin d'elle. Ce quartier n'est pas malfamé mais le Cimetière n'est pas loin. Enfin, je te le demande comme une faveur. Je te revaudrais ça...

*

La jeune fille observait le garçon ranger silencieusement le carton dans l'un des meubles de sa cuisine. Elle n'aurait su dire s'il l'avait entendu. Elle le vit se redresser et il resta immobile à fixer les meubles de sa cuisine. A croire qu'il avait oublié qu'elle était là.

— Tu es sûr que ça va ? Demanda-t-elle.

— Pourquoi tout le monde passe son temps à me demander des faveurs, des services, des sacrifices et ma vie par-dessus le marché ? L'entendit-elle murmurer sans se retourner.

— Excuse-moi ? Demanda-t-elle en faisant un pas dans l'appartement. Je ne suis pas sûr d'avoir bien saisi.

Il se retourna vers elle, et la regarda avec ce même regard intense, impassible.

— Tu as bien entendu. Écoute. Ta copine... Je...

Il avait l'air vraiment désorienté. Son regard se fit absent. La table en morceau était sûrement de son fait. Quelque chose l'avait contrarié. Sérieusement contrarié. Elle le fixa attendant qu'il finisse sa phrase. Son visage... Elle le connaissait bien même si elle n'avait jamais échangé le moindre mot, ni croisé le fer avec lui. Il avait l'air moins dangereux que dans ses souvenirs mais étant donné les rumeurs qui couraient à son sujet, c'était peut-être normal...

Dans tous les cas, elle ignorait qu'il vivait dans le Moulin.

— J'aimerai que tu t'en ailles, dit-il finalement en la fixant de nouveau. Je ne suis pas une baby-sitter. Si tu tiens autant à sa sécurité, tu n'as qu'à t'en occuper. Elle sera probablement mieux protégée par toi que par moi, Zal.

Ignemshirs - Tome 1 :  Fils des Cendres (ANCIENNE VERSION)Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ