Chapitre 126 : Phénomènes mystérieux

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— Ne la touche pas, fumier ! gronda Evan en apparaissant juste à côté de l'Ojin et le frappant de toutes ses forces.

La jeune fille manqua de perdre connaissance à cause de son atmosphaira mais tint bon. L'Ojin fut repoussé sur le côté, le torse à moitié fendu par la lame de l'Empereur Déchu. Il riposta, déséquilibré, mais Evan évita agilement les deux lames et d'un coup de pied sauté, le repoussa encore plus loin et il s'écrasa dans la neige. Son aura neshirienne disparut de nouveau. Il lui saisit le bras et l'entraîna vers la voiture alors qu'elle émergeait du brouillard dans lequel son atmosphaira l'avait plongé, les jambes en coton.

— Pars ! Tout de suite, Charlie. Je ne pourrais pas le retenir indéfiniment.

— Si je pars, je sais que je ne te reverrai plus, balbutia-t-elle, désespérée. Je ne peux pas.

— Charlie ! cria-t-il d'une voix émue. Tu ne peux pas mourir, je ne peux pas le permettre. Surtout pas à cause de moi !

Il poussa un grognement rageur avant de faire demi-tour. Il poussa un cri terrible qui résonna comme un tonnerre en se mettant à courir vers l'Ojin qui fonçait sur eux. Evan était toujours au Vide. Mais que lui prenait-il ? Pourquoi ne remontait-il pas ? L'Ojin disparut et Charlaine le vit apparaître juste devant elle, la pointe des deux sabres plongeant vers sa poitrine. La réalité se fractionna à nouveau et la lame d'un neshir traversa la poitrine de l'Ojin le coupant complètement en deux. Les deux bras, également tranchés, tournoyèrent et se plantèrent dans la carrosserie de son aérocar jaune. L'un des sabres lui fit une entaille au bras gauche. L'androïde s'écrasa avec un bruit sourd et demeura immobile dans la neige. Un liquide sombre coulait de sa partie inférieure. La jeune fille tremblait comme une feuille, encadrée comme elle était par les deux sabres funestes, interdite. Elle leva les yeux et vit Evan dont le neshir était auréolée d'une aura d'un étrange gris sombre luisant. Le visage toujours impassible mais les yeux brûlant d'une flamme obscure, il saisit la tête de l'Ojin auquel était encore attaché une partie de son buste, dégoulinante d'un fluide épais. Il se désagrégeait au niveau de la coupure.

Il la leva à hauteur de son visage et soudain, il hurla :

— Pensais-tu pouvoir me manipuler !... Pensais-tu... Ainsi, indéfiniment, crurent-ils pouvoir agir avec moi, ces satanées Reiishirins que moi, mes Cereshirs et nos Lunes, nous ne les réduisîmes à rien...

Mais que lui arrivait-il ? Cette manière de s'exprimer. Cette diction. On aurait dit un pionnier de Paris-la-Nouvelle, à l'époque de l'Aube Grise. Elle avait déjà regardé des vidéos dans la Salle des Archive de la Bibliothèque d'Ambre. Ils s'exprimaient tous avec ces intonations un peu pédantes. Evan grimaça en secouant la tête comme s'il essayait de se défaire d'un étau invisible.

— Mais... continua-t-il d'une voix plus faible, triste et brisé. Orion... Il s'est retourné contre moi... Le Pourfendeur du Ciel à retourner sa lame contre mes reflets. Aussi ! du ciel, je fondis vers la Terre, moi le Roi tombé du Ciel. Pour rétablir selon la volonté d'Elyakareim, la paix sur la Terre. Puisse-t-il m'accompagner dans mon périple et disposer de moi selon son bon vouloir... Oui ! Puisse-t-il !

Il grogna à nouveau faisant grincer sous ses doigts le métal du cou de l'Ojin. Comment pouvait-il avoir une telle force ?

— ...Le Seigneur des Mondes demeure le seul juge à la fin de toute chose, continua-t-il avec une intonation un peu plus semblable à ses contemporains mais pas tout à fait, et un ton plus posé. Il jugera. Les justes seront toujours victorieux, dans cette vie ou dans la suivante. Mais Elyakareim, ne connaît que la victoire et sa volonté transcende, le temps et l'espace.

Ignemshirs - Tome 1 :  Fils des Cendres (ANCIENNE VERSION)Where stories live. Discover now