DRAGOMIR 🍀 PART1

By HermyWolf

33.3K 3.6K 8K

Lymerya Alley. Rien que le nom était déjà des plus anormaux. Alors si, en plus, elle voyait des évènements... More

▶~[LEXIQUE]~◀
🌀~[Livre I : Partie 1]~🌀
✨~[I/1]~✨
✨~[I/2]~✨
✨~[I/3]~✨
✨~[I/4]~✨
✨~[I/5]~✨
✨~[I/6]~✨
✨~[I/7]~✨
✨~[I/8]~✨
✨~[I/9]~✨
✨~[I/10]~✨
✨~[I/11]~✨
✨~[I/12]~✨
✨~[I/13]~✨
✨~[I/14]~✨
✨~[I/15]~✨
✨~[I/16]~✨
✨~[I/17]~✨
✨~[I/18]~✨
✨~[I/19]~✨
✨~[I/20]~✨
✨~[I/21]~✨
✨~[I/22]~✨
✨~[I/23]~✨
✨~[I/24]~✨
✨~[I/25]~✨
✨~[I/26]~✨
🌀~[Livre I : Partie 2]~🌀
✨~[I/27]~✨
✨~[I/28]~✨
✨~[I/29]~✨
✨~[I/30]~✨
✨~[I/31]~✨
✨~[I/32]~✨
✨~[I/33]~✨
✨~[I/34]~✨
✨~[I/35]~✨
✨~[I/36]~✨
✨~[I/37]~✨
✨~[I/38]~✨
✨~[I/39]~✨
✨~[I/40]~✨
✨~[I/41]~✨
✨~[I/42]~✨
✨~[I/43]~✨
✨~[I/44]~✨
✨~[I/45]~✨
✨~[I/46]~✨
✨~[I/47]~✨
✨~[I/48]~✨
✨~[I/49]~✨
✨~[I/50]~✨
✨~[I/51]~✨
✨~[I/52]~✨
✨~[I/53]~✨
🌀~[Livre II : Partie 1]~🌀
✨~[II/1]~✨
✨~[II/2]~✨
✨~[II/3]~✨
✨~[II/4]~✨
✨~[II/5]~✨
✨~[II/6]~✨
✨~[II/7]~✨
✨~[II/8]~✨
✨~[II/9]~✨
✨~[II/10]~✨
✨~{II/11]~✨
✨~[II/12]~✨
✨~[II/13]~✨
✨~[II/14]~✨
✨~[II/15]~✨
✨~[II/16]~✨
✨~[II/17]~✨
✨~[II/18]~✨
✨~[II/19]~✨
✨~[II/20]~✨
✨~[II/21]~✨
✨~[II/22]~✨
✨~[II/23]~✨
✨~[II/24]~✨
✨~[II/25]~✨
✨~[II/26]~✨
✨~[II/27]~✨
✨~[II/28]~✨
✨~[II/29]~✨
✨~[II/30]~✨
✨~[II/31]~✨
✨~[II/32]~✨
✨~[II/33]~✨
✨~[II/34]~✨
🌀~[Livre II : Partie 2]~🌀
✨~[II/35]~✨
✨~[II/36]~✨
✨~[II/37]~✨
✨~[II/38]~✨
✨~[II/39]~✨
✨~[II/40]~✨
✨~[II/41]~✨
✨~[II/42]~✨
✨~[II/43]~✨
✨~[II/44]~✨
✨~[II/45]~✨
✨~[II/46]~✨
✨~[II/47]~✨
✨~[II/48]~✨
✨~[II/49]~✨
✨~[II/50]~✨
✨~[II/51]~✨
✨~[II/52]~✨
✨~[II/53]~✨
✨~[II/54]~✨
✨~[II/55]~✨
🌀~[Livre III : Partie 1]~🌀
~[III/1]~
~[III/2]~
~[III/3]~
~[III/4]~
~[III/5]~
~[III/6]~
~[III/7]~
~[III/8]~
~[III/9]~
~[III/10]~
~[III/11]~
~[III/12]~
~[III/13]~
~[III/14]~
~[III/15]~
~[III/16]~
~[III/17]~
~[III/18]~
~[III/19]~
~[III/20]~
~[III/21]~
~[III/22]~
~[III/23]~
~[III/24]~
~[III/25]~
~[III/26]~
🌀~[Livre III : Partie 2]~🌀
~[III/27]~
~[III/28]~
~[III/29]~
~[III/30]~
~[III/31]~
~[III/32]~
~[III/33]~
~[III/34]~
~[III/35]~
~[III/36]~
~[III/37]~
~[III/39]~
~[III/40]~
~[III/41]~
~[III/42]~
~[III/43]~
~[III/44]~
~[couverture]~
▶~[PERSONNAGES]~◀

~[III/38]~

123 12 51
By HermyWolf


Livre III : Chapitre 38


Apparemment, les Sphinx s'étaient déjà vus expliquer la situation des videntis par Rigel et les autres Faucons, car ils savaient déjà la plupart des éléments qu'ils entreprirent de leur expliquer. Enfin, Lym ne parla pas beaucoup – pour une fois – restant de son côté à écouter la conversation avec le maximum d'attention. Kosh résuma le conflit opposant l'Empire à l'Ordre, soulignant précautionneusement les nombreuses raisons qui pourraient pousser les Sphinx à se battre de leur côté, avec le soutien d'Elyra qui apportait à ses explications des détails cruciaux. Larrow donna des éléments stratégiques sur le déroulement de la guerre et ses différents sujets, ainsi que les chances de gagner de chaque camp, qui étaient assez instables selon les milliers de probabilités. Il conclut en disant que, si les Sphinx rejoignaient l'Ordre, étant donné leur pouvoir, leurs chances basculeraient d'à peu près quarante pour cent à quatre-vingt dix-neuf pour cent.

Les Sphinx écoutèrent sans dire le moindre mot. En fait, ils restaient immobiles comme des statues ; seuls les nuages de vapeur ou d'étincelles se mouvaient sur leurs corps, tandis que la flaque dans laquelle se trouvait le serpent s'agrandissait. Des gouttelettes d'eau glacée coulaient le long de ses écailles en permanence.

Lorsqu'ils n'eurent plus rien à dire pour convaincre les trois entités, ils se turent, attendant un verdict. Les Sphinx ne réagirent pas, toujours figés comme s'ils n'étaient pas vraiment là, et Lym alla jusqu'à se demander s'ils avaient écouté un mot de ce qu'ils leur racontaient. Mais ils étaient probablement en train de réfléchir à une réponse appropriée ; à moins qu'ils ne se concertent les uns les autres télépathiquement pour être sûrs de leur décision.

Cependant, comme le verdict ne venait toujours pas, Lym commença à s'impatienter et à piétiner nerveusement sur place. Ils ne semblèrent pas la remarquer.

Les minutes s'étirèrent, et Lym n'y tint plus.

- Hum. Allô ? Excusez-moi ? Vous êtes toujours là ?

- Oui ?

- Vous avez pris votre décision ? demanda Elyra, qui elle non plus n'appréciait pas l'interminable silence.

- Oui, répéta le Sphinx qui avait pris la forme d'un aigle, Avem.

Ils attendirent tous impatiemment qu'ils répondent, mais les Sphinx restèrent silencieux. S'il ne s'était pas agit de créatures considérées comme des dieux à cause de leur puissance, Lym les aurait giflés.

- Et quelle est cette décision ? finit par demander Elyra, insistante.

- Nous n'allons pas encore la délivrer, dit Leonis, et Anguis hocha sa tête écailleuse et ruisselante d'eau qui sentait l'égout, avant de reprendre d'une voix plus basse.

- Tout d'abord, l'une d'entre vous à des questions.

Lym se serait attendue à ce qu'il étire les « s » comme un serpent, mais il s'exprimait de la même voix dénuée d'émotion et de genre. En fait, tous les trois avaient la même voix. Et comme ils n'ouvraient pas la bouche pour parler, il fallait se fier à la direction de laquelle émanaient les paroles pour s'avoir lequel était en train de s'exprimer.

- Nous avons accordé des réponses à vos congénères, poursuivit Avem. Il n'est que justice de vous en offrir aussi.

- Donc on peut poser des questions ? en déduisit Lym, pleine d'espoir, parce qu'elle avait beaucoup de questions à poser.

Tous les trois en même temps, ils dodelinèrent de la tête en ce qui ressemblait à un oui.

- Nous ne savons pas beaucoup de ce qu'il se passe à l'extérieur. D'ailleurs, avoua cependant Leonis, un peu à contrecœur, nous n'étions même pas au courant de l'importance de la guerre qui se déroulait dans votre monde jusqu'à ce que vous arriviez. Alors seules des questions dont nous pouvons connaître la réponse depuis notre foyer.

- Bien, dit Elyra. Je peux commencer ?

Kosh, Lym et Larrow lui accordèrent cet honneur.

- Ok. Alors. Pourquoi nous avoir fait passer par ces souvenirs, puis nous avoir enfermés dans cette chambre, avec le feu et tout ? Quel intérêt ?

- Les souvenirs sont une épreuve que nous faisons passer à tous ceux qui viennent au Temple.

- Mais pourquoi ? insista Kosh, qui était le seul du groupe à avoir dû revivre son pire souvenir et ne semblait pas en être particulièrement ravi, à juste titre.

- Vous seriez surpris de savoir combien on peut apprendre sur quelqu'un en découvrant ses pires et ses meilleurs souvenirs, dit calmement Anguis, comme s'il s'agissait d'une évidence. Et nous ne laissons pas n'importe qui entrer dans le Temple, alors cette simple épreuve nous révèle qui peut entrer, et qui en est incapable.

- D'accord... Alors pourquoi la salle avec le feu ? demanda Larrow.

- Nous avions senti votre venue, mais nous parlions toujours avec vos rivaux de l'Empire – c'est bien comme ça qu'ils se surnomment, non ? Oui, l'Empire. Alors nous voulions vous y laisser jusqu'à être prêts à vous recevoir.

- Donc vous êtes en train de dire qu'on était dans une salle d'attente ? résuma Elyra, abasourdie. Comme chez le dentiste ?

- Qu'est-ce qu'un « dentiste » ? s'enquit Anguis, qui semblait franchement intrigué.

- Oublions ça, j'ai une question, moi aussi, interrompit Lym d'une voix un peu plus dure et tranchante que prévu. Pourquoi moi, je n'ai pas vu le moindre souvenir ?

- Ah, oui, Lymerya Alley, c'est bien ça ? demanda Leonis d'un ton presque amusé, et lorsqu'elle eut hoché la tête pour confirmer, il reprit d'un ton condescendant ; cette épreuve, nous ne la faisons passer qu'aux êtres humains.

- Comment ça ? dit Kosh, éberlué.

- Elle est une Irisa. Une expérience génétique. Une discordance dans l'ordre général des choses. Elle peut à peine être considérée comme humaine. Ce serait aussi utile que faire passer une épreuve à un loup enragé pour prouver sa valeur.

- Oh, donc vous ne savez rien de l'extérieur, mais les Irisas, ça, ça vous parle ! répliqua Elyra. Et comment êtes-vous au courant de leur existence ? Ce sont les Faucons qui vous en ont parlé ?

- Nous n'avons parlé avec aucun oiseau, répondit Anguis d'un air un peu perdu, ce qui lui valut un regard amusé d'Avem – la première véritable réaction que l'un d'entre eux avait montrée face à quoi que ce soit.

- Non, elle parle des soldats de l'Empire avec lesquels vous conversiez, les éclaira Larrow. On les appelle les Faucons.

- Ah, oui, je comprends. Non, notre savoir des Irisas ne tient pas de là. En réalité, l'existence des Irisas était l'une des seules choses que nous savions de l'extérieur. L'impact qu'ils ont eu sur l'équilibre de ce monde en étant créés était assez important pour nous atteindre, même ici, au cœur du Temple.

- Si je ne suis « pas humaine », et comparable à un « loup enragé », releva Lym d'une voix qu'elle s'efforçait de contenir pour ne pas être trop sèche et ne pas crier. Alors pourquoi suis-je ici ? Vous aviez dit que vous ne laissiez entrer que les méritants. Un loup enragé serait-il méritant de fouler le sol de votre cher Temple sacré ?

Sa voix dégoulinait de sarcasme, si bien que Larrow grimaça, s'attendant apparemment à ce que les Sphinx n'approuvent pas et déchaînent leur rage sur elle. Mais, apparemment, ils n'avaient jamais, durant toutes ces années à rester au milieu de leurs colonnes et de leur marbre et or, entendu parler du concept de sarcasme, et prirent les mots de Lym au sérieux.

- Non, bien sûr, répondit très posément Avem. En réalité, nous n'avions pas l'intention de vous laisser entrer.

- Attendez, vous voulez dire qu'elle a défié votre volonté ? dit Kosh, éberlué.

- Il semblerait. Tout comme lorsqu'elle a ouvert les portes de la salle où vous étiez censés attendre, alors qu'elles devaient demeurer fermées. Voyez-vous, nous avons créé les videntis, et avons donc un contrôle total sur eux. Leur vie, leur mort, leurs pouvoirs, nous les tenons au creux de notre paume et pouvons décider ce que nous en feront à notre guise.

Kosh, Elyra et Larrow échangèrent des regards horrifiés, desquels les Sphinx ne semblèrent pas avoir conscience ou se soucier. Lym se sentit rassurée, pour l'une des premières fois de son existence, de ne pas être une videntis normale, autrement elle aurait également été à la merci des Sphinx. Mais cela signifiait également qu'elle était la seule de tout le Temple qui pourrait faire ce qu'elle voulait sans être contrôlée mentalement par ces créatures pour lesquelles elle avait de moins en moins de respect.

- En revanche, nous n'avions rien à voir avec le concept des Irisas que cette inventrice a composé. Leurs pouvoirs sont donc puissants, et complètement indépendants de nous.

- Donc les videntis sont des marionnettes dont vous tenez les fils, résuma Lym, et lorsqu'on m'a injecté les suppléments d'enzymes, mes fils ont été coupés. C'est bien ça ?

- Si vous voulez le présenter sous la forme d'une métaphore... Alors oui, c'est, globalement, correct.

- Combien d'Irisas sont encore en vie ?

La question de Larrow, pressante et inattendue, fut la première à plonger les Sphinx dans un lourd silence.

- Nous ne pouvons pas répondre à cette question, finit par gronder Leonis.

- Mais vous savez, non ? Vous disiez pouvoir sentir leur présence. Lym n'est pas la seule Irisa encore en vie, n'est-ce-pas ? Drake en a dans son laboratoire. Pourquoi ne s'en sert-il pas ? Que pouvons-nous faire pour arrêter les expériences ?

- Les réponses à toutes ces questions n'ont aucune importance, asséna Avem d'un ton presque énervé, bien qu'il s'efforçât de rester du même calme que ses impassibles camarades.

- Comment ça ? protesta Elyra. Mais si, c'est essentiel pour nous, et vous avez promis de répondre à nos questions !

- Ce n'était qu'une dernière volonté que nous vous accordions, répliqua Anguis d'une voix beaucoup plus calme et mesurée que celle d'Avem. Et vous avez posé assez de questions.

- Nous n'avons pas... Attendez. Dernière volonté ?

Les Sphinx gardèrent le silence un moment, comme s'ils réalisaient enfin avoir fait un faux pas, puis Anguis, toujours le plus posé des trois, répondit de son éternelle voix dénuée de toute émotion.

- Comme nous vous l'avons dit, nous avons pris notre décision quant à notre rôle dans cette guerre.

- Donc... Donc vous allez nous tuer, en conclut Kosh d'une voix blanche. Nous tuer et aller rejoindre l'Empire. Comment pouvez-vous... Comment pouvez-vous...

Il était tellement ébranlé par la tournure que prenaient les évènements qu'il ne pouvait même pas finir sa phrase, et Lym devait avouer qu'elle compatissait. Elle aussi était à court de mots.

Les paroles d'Anguis laissaient entendre que les videntis devant eux n'auraient pas beaucoup de temps à vivre après cette conversation. Qu'avaient fait ou dit les Faucons pour convaincre les Sphinx de les rejoindre ? Qu'avaient mal fait les Dragomirs ? S'étaient-ils mal exprimés ? N'avaient-ils pas été assez persuasifs, pas assez pressants ?

Et si, à cause d'eux, l'Ordre s'écroulait et l'Empire en ressortait vainqueur ?

Et s'ils venaient de faillir à leur mission, à leur camp, et causé la destruction de toute l'Académie et de l'entièreté du système Dragomir ?

Avant que les pensées terriblement rapides et nombreuses de Lym ne puissent continuer, Avem parla, interrompant le déferlement d'images d'arbres brûlés et de videntis morts que son cerveau lui présentait vicieusement.

- Non, nous n'allons pas rejoindre l'Empire.

- Alors... Alors vous allez bien vous joindre à l'Ordre ? tenta Kosh d'une voix si pleine d'espoir que c'en était triste.

- Non, nous n'allons pas rejoindre l'Ordre non plus.

- Donc vous allez rester neutres, dit Larrow. Et peut-être nous tuer, nous et les Faucons qui sommes venus, pour que nous ne puissions pas en parler à nos camps respectifs. C'est ça ? Vous allez laisser la guerre s'achever d'elle-même, et uniquement nous exécuter, nous ?

Son raisonnement tenait la route, même si cette solution était un peu décevante, puisqu'elle impliquait leur mort à tous les quatre – ainsi que celle de Shay, peut-être. Lym espérait qu'il allait bien, où qu'il soit.

Cependant, au lieu d'approuver comme Lym s'y attendait, les Sphinx secouèrent la tête de gauche à droite, toujours en même temps. Troublés, Lym, Kosh et Larrow échangèrent un regard.

- Alors quoi ? insista Elyra. Qu'allez-vous faire, si vous n'allez pas vous joindre à un camp, et pas rester neutres non plus ? Tout ça n'a aucun sens.

- En réalité, répondit posément Leonis, si. Apparemment, les videntis que nous avons créés toutes ces années auparavant sont défectueux.

- Défectueux ? répéta Kosh, surpris par la formulation des Sphinx qui laissait entendre qu'ils étaient des sortes de jouets cassés.

- Oui, défectueux. Ils étaient censés travailler tous ensemble, main dans la main, pour progresser et protéger les dragons. Ils étaient censés être les gardiens du monde caché. Ils devaient s'assurer de maintenir la magie occultée, et ne la révéler au monde que lorsqu'il y serait prêt. Les videntis ne devaient pas se battre et se diviser comme de vulgaires caecus. Ils n'étaient pas censés former des camps qui défendaient leurs idées. En réalité, ils n'étaient même pas censés avoir des idées, ou des opinions, qui pourraient différer ; ils devaient simplement obéir aux ordres, protéger les dragons, et rester calmes ! Mais apparemment, quelque chose à mal tourné lorsque nous les avons créés. Ils se sont détournés du droit chemin, divisés, et ont formé des rivalités. On ne peut continuer ainsi.

- Donc... Vous allez... Rétablir la paix... ? demanda Elyra, qui semblait avoir un peu de mal, comme tous ses amis, à suivre le raisonnement des Sphinx.

Ceux-ci restèrent silencieux un moment, puis, encore une fois, ils répondirent lentement ;

- On peut dire ça comme ça, oui.

- Vous ne pouvez pas être un peu concrets ? insista Lym, qui commençait à s'agacer des énigmes et des phrases sans queue ni tête qui ne donnaient aucune réponse à leurs questions.

- Concrets ? Très bien. Nous allons tout recommencer. Bien, cette fois. Correctement. Nous allons en finir avec ces guerres puériles, ces videntis rebelles, ces scientifiques qui n'étaient pas censés exister et qui créent des monstres. Nous allons tuer tous les videntis, et créer une nouvelle génération, meilleure, plus obéissante, plus pacifique, qui ne s'écartera pas, cette fois, du droit chemin. Ce sera une extinction de masse propre et appréciable. Est-ce suffisamment concret pour toi, Irisa ?

Tous les quatre gardèrent le silence, n'en croyant pas leurs oreilles.

Les Sphinx avaient donc l'intention de les tuer – tous. Tous les videntis, sur qui ils avaient une emprise imparable. S'ils pouvaient vraiment contrôler les videntis comme ils l'avaient prétendu, alors ils n'auraient qu'à achever toutes leurs vies d'une pensée ; les videntis, qui ne seraient que des cadavres inanimés, dénués de vie, tomberaient au sol et disparaîtraient. Une nouvelle génération de videntis choisis parmi les caecus se verraient accorder des pouvoirs, et fouleraient à leur place le sol de l'Académie, ignorant la menace qui pèserait sur eux, le risque d'être tous décimés à leur tour s'ils commettaient un faux pas comme leurs prédécesseurs.

Les Faucons – et les Dragomirs, car il fallait bien accorder qu'eux aussi avaient mis leur main à la pâte – n'auraient jamais dû se lancer à la recherche des Sphinx. Ils avaient réveillé des entités qui auraient dû rester cachées et silencieuses, à recueillir des Anges dans leur coin pour les obliger à rejoindre leur maudit Sanctuaire de marbre. Ils auraient dû les laisser mener leur propre vie, loin d'eux. Ils auraient dû rester dans l'agréable ignorance de la cruauté de ceux que certains adoraient. Ils auraient dû continuer à vénérer les Sphinx en les croyant généreux et éteints depuis des siècles.

Ils avaient réveillé un monstre, ou plutôt trois d'entre eux, et voilà que cela se retournait contre eux.

Kosh fut le premier à reprendre ses esprits.

- Vous parlez d'un génocide.

- Nous parlons d'une résurrection, corrigea calmement Anguis. Nous parlons d'une purge. Une renaissance, meilleure. Personne ne saura ce qui est arrivé. Personne n'aura à savoir. Et vous ne souffrirez même pas, nous le promettons. Vous allez simplement... Cesser d'exister. Disparaître, de la Terre et des mémoires, comme si vous n'aviez jamais été là.

- Peu importent les méthodes et le niveau de souffrances, rétorqua froidement Elyra. C'est tout de même un massacre que vous évoquez.

- Nous étions venus chercher de la paix, feula Lym, hors d'elle. Et vous nous proposez la mort à la place. Nous étions venus quérir des sauveurs. Et nous trouvons des tueurs à la place.

- Vous êtes obstinés. Ne voyez pas ça comme une mort. Voyez-le plutôt comme une bénédiction. Vous vouliez arrêter la guerre, non ? Voilà. Il n'y aura plus de guerre après cette purge. Il n'y aura même pas le souvenir de cette guerre pour subsister.

- Pas comme ça ! Nous voulons arrêter la guerre pour sauver des vies, mais là, il ne s'agit pas de salvation. C'est une extinction de masse ! Une hécatombe !

- Exactement ! approuva Larrow en sortant Draksaura de son fourreau où il l'avait rangée après le départ des Faucons. On ne va pas se laisser tuer, exterminer, comme si de rien n'était – on va se battre, on va...

Les Sphinx ne semblèrent pas vraiment approuver qu'il brandisse une arme dans leur direction, même si elle ne les blesserait pas. Soudain, toutes les armes de Kosh, Larrow et Elyra tombèrent avec fracas au sol, et tous les trois se retrouvèrent à ouvrir et fermer la bouche, sourcils froncés. Lym comprit lorsqu'un râle s'échappa d'entre leurs lèvres qu'ils ne pouvaient pas parler – les Sphinx les avaient privés de leurs voix. Larrow essaya de se pencher pour ramasser Draksaura, mais il se retrouva soudain figé sur place, et Elyra et Kosh aussi ; immobiles comme des statues dont le seul mouvement était de temps à autres un battement de paupières, ils fixèrent les Sphinx, incapables de se battre contre eux ou leur emprise. Ils avaient réellement un contrôle total sur tous les videntis.

Enfin. Pas exactement.

Lorsque Lym essaya de parler, elle en fut capable.

- Vous avez dit que les Irisas étaient indépendants de vous, dit-elle d'un ton froid et implacable.

- Effectivement, répondit Avem.

- Dans ce cas, moi, je peux vous combattre.

- Certes, mais tu ne vas pas le faire, dit Anguis, d'une voix qui se voulait paisible et raisonnable. Réfléchis. Tu n'es pas sous notre contrôle comme eux le sont. Contrairement à tes camarades et à tes ennemis, tu ne mourras pas lorsque nous commencerons la purge. Tu seras là pour voir la renaissance de ton monde. Toi et les autres Irisas serez les généraux, les sages, de cette nouvelle génération. Vous serez à leur tête. Vous serez les seuls à savoir ce qui s'est passé ; et vous pourrez enseigner aux nouveaux videntis comment faire leur travail. N'est-ce-pas parfait ?

À nouveau, Lym les fixa, n'en croyant pas ses oreilles. Puis elle laissa échapper un petit rire nerveux, et porta ses deux mains à sa tête, tournant en rondes devant les Sphinx et s'arrachant les cheveux, incrédule. Ils avaient l'air si sûr d'eux, comme si leur raisonnement leur paraissait implacable.

- Alors là, dit-elle, abasourdie. Alors . Non, ce n'est certainement pas parfait. C'est loin d'être parfait. C'est... C'est le CONTRAIRE de parfait. Vous pensez vraiment que je vais accepter, espèce de triples Thanos ?

Tandis qu'elle continuait de tourner en rond en s'attrapant la tête et en laissant échapper de petits rires hystériques, les trois Sphinx, toujours d'un geste unanime, froncèrent les sourcils.

- Aucun d'entre nous ne s'appelle Thanos. Nos noms sont Avem, Leonis et Anguis. Pourquoi...

- La ferme, coupa-t-elle d'une voix glaciale.

Les yeux de Kosh, Elyra et Larrow s'agrandirent, démontrant leur choc, et ils adressèrent des regards inquiets aux Sphinx, attendant avec anticipation leur réaction. Et, effectivement, ils ne semblaient pas ravis de sa façon de s'adresser à eux.

- Nous ne te permettons pas de...

- Oh, j'ai blessé vos petits sentiments, princesses ? ricana Lym. Et vous allez faire quoi ? Me tuer ? Aaah, oui, c'est vrai. Vous pouvez pas. Comme c'est dommage.

- Non, mais nous pouvons tuer tes amis, puisqu'ils semblent tellement compter pour toi.

- Non, non, ça ne marche pas, ça, gloussa Lym, ses yeux brillant d'un dangereux éclat rouge. Vous aviez dit que vous les tueriez de toute façon, alors vous ne pouvez pas utiliser leurs vies pour me manipuler. Vous ne pouvez utiliser aucun videntis auquel je tiens contre moi, parce que je sais maintenant que vous avez l'intention de les exterminer quoiqu'il en soit. Les seuls que vous pourriez utiliser contre moi, ce seraient des caecus auxquels je tiendrais. Et, devinez quoi ? Pendant que vous étiez tranquillement de mener vos petites vacances sous vos cocotiers de marbre, TOUS LES CAECUS AUXQUELS JE TENAIS SONT MORTS, alors n'allez pas, NE PENSEZ MÊME PAS, à me menacer de prendre la vie de qui que ce soit si je ne coopère pas, parce que ce n'est PAS PRÊT D'ARRIVER !

Elle était honnêtement, complètement, rendue perplexe par la situation. Elle avait envie de rire au nez des Sphinx, mais aussi de crier, de les obliger à libérer ses amis et, surtout, elle voulait les tuer. Les démembrer lentement et soigneusement. Quoique ; les Sphinx n'avaient, de toute évidence, pas vraiment de membres, ce qui pourrait être un problème dans ses plans de démembrement.

Le fait était que Lym ne s'était pas servie de ses pouvoirs depuis un bon moment, et qu'elle avait actuellement énormément de mal à les contenir. La dernière fois qu'elle les avait utilisés, c'était pour ouvrir la porte que les Sphinx avaient dressée entre elle et le Sanctuaire des Anges. Ce n'était qu'un effort minime, et sa colère avait dupliqué l'importance de ses pouvoirs. Elle sentait un bourdonnement menaçant dans ses oreilles, et avait des fourmis dans les mains. Une énergie vibrante roulait et grondait sous sa peau, prête à être libérée, et de petites voix pressantes demandaient du sang à son oreille sous forme de grondement. Le tout ne faisait que s'intensifier à chaque instant, au fur et à mesure que sa colère croissait et que ses pouvoirs semblaient enfler au cœur de sa poitrine, comme un ballon que l'on gonflerait, et qui était à présent si étiré qu'il menaçait d'éclater.

Elle savait qu'elle pouvait tuer les Sphinx. Ses pouvoirs étaient assez importants pour qu'elle s'en occupe. Elle savait aussi qu'elle en mourrait, car les Sphinx, eux aussi, étaient dotés d'une immense puissance. Mais elle était plus que prête à prendre ce risque si elle entraînait les trois créatures avec elle, et sauvait au passage l'intégralité de la communauté videntis. Et honnêtement, ses pouvoirs commençaient à prendre une telle importance au sein d'elle, à la consumer de plus en plus et à frétiller sur ses doigts, qu'elle commençait à cet instant à oublier ces choses futiles dont elle se serait autrement souciée – comme, par exemple, le détail de sa propre vie.

Elle avait simplement l'envie irrépressible de se servir de ses pouvoirs. Plus précisément de s'en servir pour tuer.

Laisse-moi sortir, la pressa le bourdonnement en s'éclaircissant et devenant une petite voix enthousiaste. Laisse-moi sortir. On peut les tuer. Je peux les tuer. Je vais les tuer. Je vais les tuer.

« Ah, tiens », songea-t-elle. « Bonjour, toi. Ça faisait longtemps »

Elle se souvenait vaguement d'avoir entendu cette même voix la dernière fois qu'elle avait fait une pareille crise. C'était lors de l'attaque des Skuros à Eleuth, lorsqu'elle s'était déchaînée pour tuer les Skuros en question, et n'avait été arrêtée dans son élan que lorsqu'Elyra et ses amis l'avaient anesthésiée, l'empêchant d'aller plus loin.

À présent, la petite voix, quelque part à l'arrière de son crâne, devenait plus présente, plus pressante, plus dangereuse. C'était le petit coin de son cerveau, la part d'elle, qui voulait se servir de ses pouvoirs jusqu'à ne plus avoir le moindre contrôle sur eux. L'ouragan caché derrière les barrières qu'elle avait érigées pour l'empêcher de se déchaîner, et qui commençait lentement à faire craquer le barrage. Quelques failles pourraient mener à son effondrement.

Lym savait qu'elle ne devait pas laisser ses pouvoirs prendre le pas sur elle. Elle savait qu'elle devait garder les deux mains sur le volant et que, si elle voulait se servir de ses capacités, elle pouvait au maximum le lâcher avec l'une de ses mains. Mais si elle donnait le volant à ses pouvoirs, à cette volonté propre, sauvage et animale qu'ils avaient développée au fond d'elle, elle ne pourrait plus les arrêter. La dernière fois que c'était arrivé, elle n'avait tout simplement pas été capable de stopper le déferlement de colère et de destruction. Si Elyra et ses amis n'avaient pas été là, alors elle aurait réduit Eleuth en cendres.

Elle savait, donc, qu'elle devait se contrôler. Mais c'était affreusement difficile. Ces Sphinx avaient manipulé avec aisance Shay, Kosh, Elyra et Larrow. Et ils menaçaient de les tuer tous les quatre, ainsi que Lukas, Ash, Joy, et tous les autres qu'elle connaissait moins bien mais qui étaient aussi ses camarades, Angéla, Meg, Amel, Zale, Riks, Meyer, Hyther, tous. Même les Faucons, qu'elle avait beau considérer comme des ennemis, étaient trop jeunes pour être simplement effacés ainsi. La petite Clem qui avait été l'amie d'Elyra. Keyra, avec ses avants rebelles et bornés qui lui rappelaient son propre caractère. Loki, avec qui elle devait encore se battre pour prouver qu'elle était meilleure épéiste.

Lorsqu'elle ressentait une telle haine envers les Sphinx, il était bien difficile de ne pas se déchaîner.

Elle fit un effort colossal pour articuler des mots ayant un minimum de sens au lieu de passer directement à l'attaque.

- Écoutez-moi attentivement. Je ne veux pas être la commandante de vos armées. Je veux juste gagner cette guerre. Si vous n'allez pas nous faire gagner, ainsi soit-il. Vous allez renoncer à votre stupide purge, et laisser partir mes amis, et moi avec, tant qu'on y est.

- Pas question, grondèrent les trois Sphinx, en même temps, cette fois.

- Oh, j'espérais que vous disiez ça, avoua-t-elle, soulagée, car elle avait cru un instant qu'ils accepteraient sans résister, et lorsqu'elle leva les mains, elles étaient enveloppées de rubans rouges, et ses yeux brillaient.

Ce fut une vraie délivrance de laisser sortir ses pouvoirs. Elle ne lâcha pas totalement les commandes, ne laissa pas tomber ses barrières, se contentant d'y tracer une fente pour que ses pouvoirs puissent s'écouler sans pour autant se déchaîner. Mais ce fut tout de même, une fois l'effort de maintenir le reste de ses capacités enfermées passé, un véritable soulagement.

Un déferlement de lumière rougeoyante jaillit de son cœur. Cette fois, elle ne prit pas la peine de tester son environnement et la résistance de ses ennemis. Elle écarta les bras, autours desquels les rubans de lueur rouge sang s'enroulaient comme des serpents. La lumière dans ses yeux redoubla d'intensité, et un rayon de puissance pure et rouge comme le sang s'échappa de son cœur. S'il était concret en sortant, il s'éparpillait ensuite, la brume luminescente enveloppant le lion, l'aigle et le serpent.

Pour la première fois depuis qu'elle avait découvert la puissance de ses pouvoirs, elle se heurta à une résistance digne de ce nom. Une sorte de bouclier doré, comme celui qui avait protégé la porte plus tôt, mais bien plus puissant. Il enveloppait les trois formes mouvantes qu'étaient les Sphinx, et protégeait aussi les trois animaux qui les représentaient et qui étaient reliés à eux par les longs fils gélatineux.

Mais ce bouclier doré ne fit que redoubler son enthousiasme. Enfin un véritable défi. Ses pouvoirs étaient aux anges, comme des enfants qui ouvriraient leurs cadeaux à Noël.

Les lambeaux de brume s'enroulèrent autour des trois animaux, et se mirent à se resserrer, appuyant sur le bouclier. Tout d'abord, celui-ci resta impassible, et Lym pouvait presque entendre les railleries des Sphinx lorsqu'ils se dirent qu'ils avaient le dessus. Puis, soudain, la brume, enfermant la bulle dorée en son sein, fit jaillir de ses volutes éparses des pointes tranchantes comme des lances, avant de planter ces épées et ces épines de lumière rouge dans le bouclier. Elles s'enfoncèrent dans la surface dorée, la déchirèrent, l'arrachèrent comme les griffes d'un animal affamé. Lym coordonnait chacune des attaques, orchestrant avec concentration mais aussi avec une sorte d'instinct étrange les endroits que devaient attaquer les épées. Des pointes mortelles finirent par déchiqueter les dernières traces du bouclier, comme un ballon de plage qu'un inconscient aurait donné à un chien sauvage. Lorsqu'il ne resta des résistances que de vagues lambeaux dorés traînant au sol, la brume s'attaqua à ce qui se trouvait au cœur de l'ancienne barrière.

Les trois animaux sensés représenter les Sphinx rugirent de douleur lorsque la brume entra par leur nez, leurs oreilles, leurs yeux, leur bec dans le cas d'Avem. Elle s'infiltra en eux, se logeant sous leur peau mouvante comme une maladie fatale, et commença progressivement à les ronger de l'intérieur. Les rugissements, les sifflements, les piaillements redoublèrent d'intensité, une cascade de cris d'agonie qui tiraient même vers des supplications étouffées. Enfin la brume eut déchiré la peau et les trois animaux explosèrent en une nuée de poussière rouge et étincelante comme une montagne de sable de rubis.

La brume se dissipa quelque peu, et revint à toute vitesse vers Lym pour se loger à nouveau dans son cœur. À présent, elle n'était plus un animal désespéré qui essayait à coups de griffes et de crocs de s'échapper. L'animal était content, et ronronnait comme un chat satisfait auquel on aurait donné son repas.

Lorsque la brume eut complètement disparu et que les yeux de Lym furent redevenus verts, elle put remarquer trois choses. Tout d'abord, les Sphinx avaient été si concentrés à combattre son attaque, qu'ils avaient laissé ses amis, et ils étaient derrière elle, admirant la bataille. Ils se précipitèrent vers elle pour s'assurer qu'elle allait bien dès qu'elle en eut terminé, et elle les rassura d'un hochement de tête.

Ensuite, Lym réalisa en sentant sa gorge brûler qu'elle avait hurlé de toute la force de ses poumons durant tout le temps où elle s'était servie de ses pouvoirs.

Et enfin, elle vit que là où se trouvaient les trois animaux, il n'y avait plus que trois petits tas scintillants de poussière rouge. Les sortes de longs cordons gélatineux qui les reliaient aux Sphinx eux-mêmes, coupés en leur milieu, se rétractèrent, et retournèrent à l'intérieur des trois masses mouvantes. Celles-ci laissaient échapper des chuintements d'agonie. Les Sphinx n'étaient pas habitués à ressentir de la douleur. Et ils venaient d'en recevoir assez pour une vie.

Lym leva les yeux vers eux, et, lorsqu'elle se sentit capable de parler, elle s'adressa aux Sphinx avec un sourire moqueur.

- Quelque chose à dire, messieurs les Thanos de gélatine ?

Bien qu'ils ne sachent évidemment pas ce qu'était un Thanos et ce qu'était une gélatine, ils ne posèrent pas la question. En fait, ils ne répondirent même pas, mais dans leur silence résidait la réponse. Le sourire de Lym s'agrandit.

- Bien. Alors, et si on reprenait du début ? Vous allez abandonner vos stupides plans de purges et de massacres, vous allez laisser mes amis et moi partir, et je vais fermer ce Temple pour vous y garder enfermés à tout jamais. Si vous essayer de briser mes barrières, je le saurai et je reviendrai. Si vous venez nous déranger, je m'occuperai de vous. Si vous faites du mal aux miens, cette fois, je ne vous ferais pas seulement souffrir ; je vous tuerai, aussi.

Même si elle savait que cela lui coûterait sa vie, car elle ne pourrait pas les détruire sans se tuer dans le procédé, elle savait que les Sphinx avaient bien plus peur pour leurs vies qu'elle. Après tout, elle était une Dragomire, une guerrière et, bien que puissante, elle était mortelle. Elle était habituée à être en danger de mort et à risquer sa vie. Les Sphinx, eux, étaient censés être immortels et ne pouvoir être tués par rien ni personne. Sauf que l'on n'avait pas prit en compte les Irisas dans l'équation.

Par conséquent, ces dix dernières minutes – peut-être plus, ou moins, Lym avait perdu toute notion du temps durant son coup d'éclat – avaient dû être l'expérience la plus proche de la mort qu'avaient connu les Sphinx dans leurs longues vies de tas gélatineux tout-puissants.

- C'est comprit ? dit-elle comme ils ne répondaient pas.

- Oui, murmura une toute petite voix brisée qui semblait venir de nulle part et de partout à la fois, et qui n'avait plus rien du rugissement supérieur d'un peu plus tôt.

À nouveau, Lym sourit, tandis que ses amis laissaient échapper un unanime soupir de soulagement.

- Parfait. Dans ce cas, adieu.

Je sas pas pour vous mais pour moi C'EST LES VACANCES!!!!! :DDD

Continue Reading

You'll Also Like

3.9K 868 44
Dans un royaume plongé dans les ténèbres de la trahison et de la cruauté, la princesse Lyra se retrouve prisonnière des machinations de la redoutable...
264K 33.5K 101
Dans un monde en pleine mutation où les humains viennent d'apprendre l'existence de leurs cousins métamorphes, Hannah, jeune femme froide et indépend...
42.4K 4.3K 51
Soumaya FALL est une jeune fille ,qui viens du Fouta Djallon, et les filles de son village sont victimes de mariage forcé, précoce et autres, qui va...
285K 17.2K 78
Quand on a des parents qui nous traitent comme des moins que rien, on peut facilement dire qu'on n'a pas la vie rose et on a tendance à vouloir se do...