Lymerya Alley.
Rien que le nom était déjà des plus anormaux.
Alors si, en plus, elle voyait des évènements inexplicables et surnaturels autour d'elle depuis son enfance, on pouvait déjà s'imaginer que sa vie ne serait pas des plus communes.
Pourta...
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Livre II : Chapitre 18
Lym les regarda s'éloigner avec fureur, et s'aperçut en sentant une douleur aiguë lui traverser la main qu'elle s'était enfoncé les ongles dans la paume jusqu'à s'en faire saigner. En jurant avec énervement, elle chassa les gouttes rubis qui avaient perlé sur sa peau. Pourquoi Shay l'avait-il empêché de réagir avec cet air presque furieux ? Est-ce qu'il lui en voulait d'avoir tenu tête à son père ?
Mais ils devaient faire quelque chose, non ? Il le fallait bien. Quelqu'un devait réagir.
Seulement, les policiers caecus n'étaient même pas au courant de l'existence des familles Estrell et Bluewell. Et, étant un Conseiller et un guerrier très doué, indispensable en temps de guerre, Sir Estrell était aussi intouchable du côté des videntis.
Comme le silence se faisait insupportablement pesant, elle se tourna vers ses trois amis ; Elyra semblait toujours ébranlée, et Kosh affichait un air sombre et résigné. Le visage de Larrow, en revanche, était indéchiffrable. Elle sentit une nouvelle vague de fureur la traverser en voyant le visage impassible de son ami et dut réprimer difficilement ses pouvoirs pour ne pas faire réellement imploser la tête de Sir Estrell.
- Pourquoi tu m'as empêché de m'en prendre à lui, toi ? persiffla-t-elle en lui adressant un regard noir. J'aurait peut-être pu l'empêcher d'emmener Shay !
- En lui faisant sauter le cerveau ? Ouais, ç'aurait été utile.
- C'est quoi, le problème ? s'écria-t-elle. C'est parce que tu détestes Shay que tu n'as rien fait, pas vrai ?
Larrow baissa sur elle un regard perçant, l'air songeur, et aussi un peu blessé par ses reproches.
- Je réfléchis juste méthodiquement. Lui révéler l'étendue de tes pouvoirs et notre hostilité envers lui, c'était stupide ; maintenant, on ne pourrait pas en profiter pour aider Shay.
- Aider Shay ? répéta-t-elle, troublée ; la haine que se portaient les deux garçons lui avait toujours paru évidente et irréversible. Elle n'aurait jamais imaginé la possibilité d'une entraide entre eux.
- Ça a de toute évidence échappé à ta perception, mais, pendant tout le temps où on parlait avec lui et où tu le menaçais, moi, j'étais en train d'échafauder un plan valable pour lui venir en aide ! Maintenant qu'il sait que tu le hais et que tu as des pouvoirs pareils, il te soupçonnera immédiatement si quelque chose d'inhabituel venait à arriver.
Lym se sentit honteuse ; il avait raison, bien sûr, comme toujours. Sa petite démonstration de Télékinésie n'avait servi qu'à leur retirer l'avantage de l'effet de surprise. En plus de cela, elle avait reproché à son plus ancien ami – puisque Sofy n'était plus là pour porter ce titre – de ne pas se soucier de Shay, alors qu'il n'avait cherché qu'à l'aider et que Sir Estrell lui avait rappelé la mort de ses parents.
