✨~[II/46]~✨

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Livre II : Chapitre 46


La pluie s'était calmée, ou bien elle n'avait pas encore éclaté dans cette région-ci. En revanche, les nuages grondants étaient toujours amoncelés au-dessus d'eux, nuées noires parcourues de zébrures blanches et crépitantes. Laxy, qui adorait habituellement l'orage, comme tous les Noxis, n'avait cependant pas le temps de s'attarder auprès des cumulus pour virevolter au milieu des éclairs. Le Glacyés était loin devant eux, et il leur aurait suffi de faire une pause fugace pour le perdre de vue ; plusieurs fois, ils avaient cru ne plus le voir, et avaient accéléré la cadence jusqu'à le retrouver, ne faisant qu'essouffler davantage le pauvre Laxy. Le dragon possédé, lui, sous le commandement de Drake, ne s'arrêtait pas, comme s'il ne connaissait pas la fatigue.

Toujours trempée bien que ses vêtements commencent à sécher grâce à la chaleur, Lym était agrippée aux écailles du cou du dragon, tremblante de peur et d'excitation. Les rafales de vent faisaient claquer ses cheveux autour d'elle. Ils voyageaient depuis presque une heure, à présent, et même si leur vol s'était amélioré lorsqu'ils avaient laissé les zones pluvieuses derrière eux, le temps se faisait long. En plus, cinq Dragomirs n'étaient pas censés être juchés sur une seule selle, et Lym commençait à avoir mal et à se raidir. Son derrière souffrait comme jamais, alors qu'elle pensait avoir connu les pires tortures avec les classes d'équitation de Markus. Seulement, ils ignoraient tous s'il leur restait des jours ou des minutes de voyage avant d'enfin arriver à Arcem. Et s'ils n'y parvenaient qu'après la fin de la bataille ?

La nuit était en train de tomber, bien qu'on y voie par moments comme en plein jour lorsqu'un éclair transperçait le ciel. À Eleuth, cependant, il devait déjà faire noir.

Il faisait froid, aussi haut, mais il faisait sans doute bien plus chaud à terre. L'air était lourd et électrique, humide, et malgré le manque de pluie, le ciel était noir et tumultueux.

Alors que Lym sentait ses doigts s'engourdir et son dos se raidir au point de se demander si elle serait capable de remarcher un jour, Elyra cria quelque chose derrière elle – inaudible, assourdi par les grondements du tonnerre et les battements d'ailes. Comprenant qu'ils ne l'entendaient pas, elle pointait quelque chose du doigt, la bouche entrouverte. Suivant son regard, Lym vit enfin un îlot, au loin, à droite. Le Glacyés, devant eux, bifurqua pour se diriger vers lui, et Laxy le suivit d'un simple mouvement de ses ailes. Ils s'approchaient très vite d'Arcem, à présent, et ce qu'elle avait prit pour un îlot insignifiant grandissait de plus en plus devant elle. Elle écarquilla les yeux en voyant que l'île n'avait rien de petite.

D'aussi haut, elle ne voyait pas clairement la forteresse appelée tour d'améthyste. Elle voyait seulement quelques tourelles perchées sur une construction de pierre, mais à cette distance, il aurait tout aussi bien pu s'agir d'un ridicule jouet Playmobil. L'île était circulaire, et la forteresse dressée en son centre. Autour, on voyait quelques montagnes hautes, dont les sommets semblaient griffer les nuages. Il y avait aussi un lac immense, vers la droite, connecté à la mer par un fin canal, et ce qui ressemblait beaucoup à un volcan, au milieu des autres pics ; plus loin, à l'opposée de l'île, trois bâtiments étaient nichés au milieu des collines poussiéreuses, avec des murs de fer et des fenêtres barreaudées. Le flanc d'une falaise noire, qui leur faisait face, était criblé de cavernes, comme les Galeries d'Eleuth.

DRAGOMIR 🍀 PART1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant