✨~[I/5]~✨

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Tome I : Chapitre 5


Sans un mot pour Sofy, qui eut un gémissement de frustration en la voyant s'éloigner, elle courut à la suite du garçon, fendant la foule, dans l'espoir d'enfin lui parler un petit instant. Peut-être pouvait-il lui expliquer ce qu'il avait fait la veille à la barrière... Peut-être même les phénomènes paranormaux qui peuplaient sa vie toute entière ! Elle quitta la masse compacte des élèves qui couraient vers leurs cours de l'après-midi avec un sandwich ou un soda à la main et se faufila à l'arrière du bâtiment où avaient lieu les cours de sciences et de physique ; l'endroit étroit entre le mur du lycée et la barrière de barbelé était abandonné et délabré, plein de poubelles et de caisses en carton, mais elle se pressa dans le minuscule couloir malgré l'odeur de poisson pourri qui flottait dans l'air ambiant. Elle se figea sur place en voyant le garçon, les mains posées sur la barrière. Ses doigts étaient rouges comme la braise et pressés contre le fil de fer, qui se déformait, se tordait et s'enroulait sur lui-même, comme s'il était soumis à une chaleur intense. Lym le dévisagea avec stupeur, et, la remarquant enfin, il lui rendit son regard étonné.

Sous son sweat trop grand bleu ardoise dont il avait remonté la capuche sur sa tête, elle put voir son visage : le teint crayeux, avec de grands yeux effroyablement clairs, à la pupille d'un gris-bleu pâle, il avait un visage sévère, des cheveux marron et coupés courts qui rehaussaient la clarté de son regard mais lui donnaient un peu l'air d'un psychopathe évadé de prison. Surtout qu'avec son sweat gigantesque, son jean, ses baskets déchirés, son sac qu'il portait sur une seule épaule et son air stupéfait, comme s'il avait été pris la main dans le sac, on aurait pu effectivement le prendre pour un prisonnier qui s'enfuyait de sa cellule ; il devait avoir l'âge de Mar, à peu près. Il était très beau malgré la clarté excessive de ses iris, ou plutôt il l'aurait été s'il ne l'avait pas regardée avec cet air abasourdi. Lym plissa les yeux et regarda ses mains posées sur le grillage ; elle n'avait pas rêvé, le fil de fer se contorsionnait, rougeoyant, chauffé à blanc, et commençait à ouvrir un nouveau trou béant.

- Tu es en train de cramer mon école, lui lança Lym avec un regard de reproche de ses yeux verts. Arrête ça.

- Tu... Tu peux me voir ? s'étonna le garçon en se raclant la gorge.

Il avait une voix sage et réfléchie, qu'elle aurait plutôt crue trouver chez un philosophe d'une centaines d'années que chez un ado de dix-sept ans affublé d'un sweat trop grand et d'énormes yeux de chouette aveugle.

- Eh bien, à ton avis, je parle à qui ? lança Lym sans montrer sa curiosité. Aux poubelles ? Quoique peut-être que tu es une poubelle. T'en as un peu l'air.

Il continua de la scruter en fronçant les sourcils, l'air calculateur, et elle s'impatienta.

- Dis quelque chose, ça commence à devenir gênant...

DRAGOMIR 🍀 PART1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant