Lymerya Alley.
Rien que le nom était déjà des plus anormaux.
Alors si, en plus, elle voyait des évènements inexplicables et surnaturels autour d'elle depuis son enfance, on pouvait déjà s'imaginer que sa vie ne serait pas des plus communes.
Pourta...
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Livre III : Chapitre 20
Beaucoup trop de changements s'opéraient à la fois sur l'île, et Lym avait parfois du mal à suivre.
Il lui avait fallu des jours pour pouvoir marcher et parler correctement, mais ensuite sa guérison avait été très rapide. Peu plus tard elle s'entraînait avec Prysm sur le terrain de combat tous les matins, montait à cheval et allait nager dans les lacs pour se réhabituer aux exercices. Zale ne l'avait pas encore autorisée à aller voir Laxy, malgré son insistance. La plupart des dragons étaient gardés en quarantaine tant qu'ils n'auraient pas pu vérifier s'ils avaient été atteints par la Toxine. Mais à ce détail près, Lym vivait une vie assez normale de Dragomire.
Cependant tout s'accélérait autour d'elle. La vérité sur sa nature d'Irisa ne s'était pas encore répandue, à sa grande surprise. Elle n'avait pas pu parler à Amel, cette dernière étant tout le temps occupée, mais elle avait bien l'intention de la confronter sur le sujet. Malgré cela, tous les élèves semblaient la voir comme une sorte d'héroïne, bien qu'ils ne sachent pas précisément ce qui s'était passé ce soir-là.
Ash, Jennaria, Cléandra, Meg, Anita, Lukas, à peu près tous ceux qu'elle connaissait étaient rentrés à Eleuth. Ainsi que quasiment tous les Dragomirs. L'île était particulièrement bien garnie ces jours-cis, et bien protégée également.
Larrow n'allait pas bien. Il ne dormait plus, ne mangeait presque rien, n'essayait même plus d'aller voir Glass aux Galeries. Cave le faisait travailler sans relâche, lui donnant toujours plus de recherches à faire sur la Toxine et sur Arcem ; et Larrow ne s'était pas plaint une seule fois. Il ne voyait Lym que rarement depuis qu'il avait vérifié qu'elle allait bien et l'avait remerciée de l'avoir sauvé. Elle ne l'avait que croisé quelques fois depuis, mais si elle devait vraiment lui parler, elle savait où le trouver, à n'importe quelle heure ; il était toujours dans le coin de la bibliothèque qui lui était réservé, à retourner des pages jaunies et à écrire des notes avec un vieux stylo, ou bien dans le laboratoire à l'arrière de l'infirmerie, à soupeser des fioles et noter des résultats. Il noircissait des pages et des pages, écrivait en gros avec un marqueur sur un tableau blanc des chiffres et des lettres qui n'avaient pas de sens pour elle, mais que Riks décrivait comme brillants.
Shay, en revanche, allait très, très bien.
Il était arrivé un soir avec dans ses bras le chien de son père, qui aboyait et agitait la queue comme si le monde entier lui paraissait magnifique, alors que l'une de ses pattes avant était couverte de sang. Amel avait tôt fait de la guérir, et le canidé courait un peu partout dans les étendues herbeuses d'Eleuth, poursuivant des Kelpis avec enthousiasme et allant de temps à autres visiter les chevaux dans les écuries. Personne n'avait rabroué Shay ou lui avait demandé de ramener son chien chez lui, car ce qui s'était passé chez Sir Estrell s'était vite répandu.
