Lymerya Alley.
Rien que le nom était déjà des plus anormaux.
Alors si, en plus, elle voyait des évènements inexplicables et surnaturels autour d'elle depuis son enfance, on pouvait déjà s'imaginer que sa vie ne serait pas des plus communes.
Pourta...
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Livre I : Chapitre 46
La rencontre avec Maximilien Ozerov devait avoir lieu à l'aube du mardi, et chacun retourna donc avec empressement dans sa chambre ; Lym se sentait un peu anxieuse, pas seulement à cause de cette histoire de libération de dragons mais aussi à cause du bal d'Aleksandrov qui avait lieu mercredi. Elle n'en avait toujours pas parlé à ses amis, mais, pour tout dire, elle n'en avait pas vraiment l'intention jusqu'au moment fatidique. Elle préférait attendre le soir de la soirée pour leur révéler ses plans et s'éclipser en leur promettant d'être de retour le lendemain. Enfin, avec un peu de chance...
Lym se laissa lourdement tomber sur le lit et ferma les yeux en espérant s'endormir de manière immédiate, mais, bien sûr, à cause du décalage horaire et de son anxiété par rapport à ce voyage, le sommeil ne venait pas. Elle se tourna et se retourna dans son lit, mais elle finit par rester immobile, à regarder pensivement le paysage qu'elle pouvait voir depuis sa fenêtre. Le climat était ici des plus étranges ; il avait fait bon en fin de journée, et voilà que de rares flocons cotonneux descendaient du ciel en voletant comme des plumes, fondant dès qu'ils entraient en contact avec le sol et formant de la neige grisâtre et boueuse sur les bords de routes. Le ciel était d'un bleu Klein et, derrière les brumes grisées par la pollution de la ville, elle apercevait la Voie Lactée comme à Eleuth ; par la fenêtre, elle voyait aussi un pond emprunté de temps à autres par de rares passants, des toits tuilés aux gouttières fuyantes, les pavés du sol. Elle comprenait ce que voulait dire Elyra ; cet endroit émanait une magie étrange qu'elle n'avait jamais rencontrée auparavant. Des lampions criblaient les gouttières et les rebords du pond de lueurs colorées. Les lumières de la ville se reflétaient sur les yeux de Lym, jusqu'à ce qu'elle ferme les paupières et échoue enfin dans les bras accueillants de Morphée.
À son réveil, elle se redressa en bâillant et jeta un coup d'œil par la fenêtre, un peu confuse, avant de se souvenir enfin d'où elle était. En plein cœur de St Petersburg. Bien qu'il soit à peu près six heures ici, pour elle, il était deux heures du matin. Elle sentit un frisson la parcourir et alla vite enfiler l'uniforme des Dragomirs accompagné de la veste que Shay lui avait prêtée et qu'il fallait d'ailleurs qu'elle pense à lui rendre, puis elle enfonça son bonnet noir sur sa tête en renonçant à coincer tous ses cheveux dedans. Sortant de sa chambre en faisant attention à bien emmener la clef – maladroite comme elle était, elle se serrait sans aucun doute enfermée dehors autrement – et alla rejoindre ses amis dans le hall où ils s'étaient donné rendez-vous. Elle était de toute évidence la dernière, car ils étaient tous déjà affalés dans de gros canapés. Ils avaient tous l'air un peu somnolent, sauf Larrow qui, inexplicablement, semblait être en pleine forme.
- Vous êtes prêts ? demanda-t-il avec un sourire face à leurs mines épuisées. Oh, allez, on va quand même parler à Maximilien Ozerov !
- C'est un marchand de poisson puant, geignit Lym. En quoi il faut le respecter ?
- Mmh, pas faux, mais on doit quand même réussir à le convaincre de relâcher un dragon. Il faut faire bonne impression. Ce ne serra pas tâche aisée et, s'il voit sept zombies à mine de déterrés arriver...
