✨~[II/37]~✨

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Livre II : Chapitre 37


De là où elle était, elle était incapable de voir la moindre étoile.

Et c'était peut-être là ce qui lui manquait le plus. La Voie Lactée, l'immensité du ciel nocturne. Dire qu'elle n'avait jamais réellement pris le temps d'en admirer la splendeur – d'elles d'eux, c'était Lym, la rêveuse, la folle, l'artiste, qui passait des heures à rêvasser, les yeux levés vers le ciel, à en énumérer les constellations. Elle, en revanche, n'avait jamais eu d'yeux que pour ses livres de cours et ses plans de bâtiments mémorables.

Regardant tristement le plafond de pierre glacée et suintante, elle se demanda où pouvait bien être sa petite sœur. Avait-elle elle aussi été enlevée ? Après tout, de là où elle était, elle ne pouvait voir que trois autres cellules, mais elle supposait qu'il devait y en avoir des centaines d'autres. L'endroit où elle était enfermée était assez grand, mais dénué de meubles, avec trois murs, un sol et un plafond de pierre, et le dernier mur entièrement fait de verre. Mais même en se collant contre la vitre, elle n'apercevait que la cellule d'en face, et les deux qui l'avoisinaient. Des hommes, vêtus de noir, parfois incroyablement jeunes pour avoir de telles allures de soldats, passaient de temps à autres dans le long couloir aux murs de verre donnant sur les prisons, et vérifiaient que les détenus étaient toujours en vie. Des symboles étaient frappés sur leurs bras, de forme triangulaire, rappelant la silhouette d'un oiseau.

Quelqu'un, justement, passa devant les cellules, et elle se redressa pour s'approcher au maximum du verre glacé et tenter d'apercevoir la personne en question. S'agissait-il de l'un des soldats ? De l'un des scientifiques ? Elle eut très vite la réponse ; la femme arriva devant elle, avec sa longue blouse blanche, pianota sur un clavier et fit pivoter un panneau de verre lui permettant d'entrer sans laisser à la prisonnière la moindre chance de se faufiler par l'entrebâillement. La scientifique, qui s'appelait docteur Prince, avec son nez aquilin sur lequel étaient perchées des lunettes et ses cheveux poivre et sel tirés en un chignon sévère, s'approcha d'elle.

- Bonjour, Elymara.

Mar ne se donna pas la peine de répondre. Elle n'avait plus de voix, de toute façon, à force d'appeler vainement à l'aide et de pleurer.

- Je viens faire le contrôle régulier, annonça la scientifique, comme si elle n'était pas déjà au courant.

Les scientifiques de l'endroit dans lequel elle était enfermée avaient le don de savoir énoncer des vérités évidentes et inutiles, et pourtant de refuser de répondre à ses questions les plus pertinentes. Mais Mar avait fini par s'y habituer.

Elle acquiesça, la gorge sèche, et la femme pianota de nouveau sur le clavier se trouvant sur sa tablette. Du mur sortit alors une longue plaque de pierre blanche, rectangulaire, qui coulissa comme pour lui faire signe de s'allonger. Elle obtempéra ; les première fois, lorsqu'elle avait essayé de fuir, le docteur Prince avait tôt fait de la rattraper. Et par la suite, les émetteurs à gaz avaient envoyé dans sa cellule des vapeurs qui l'avaient presque asphyxiée. Peut-être était-ce une sorte de gaz lacrymogène, car elle avait été incapable de retenir des flots de larmes et une rougeur horrible de ses yeux. En tout cas, elle n'était pas prête à tenter de nouveau l'expérience.

DRAGOMIR 🍀 PART1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant