- Lym, elle n'est pas morte, essaya de la calmer Kosh d'une voix désespérée. Elle a seulement été enlevée, et elle est trop précieuse, en temps qu'Irisa, pour que Drake n'ose la blesser...

Lym hocha la tête avec une horrible impression d'impuissance. Puis elle remarqua du coin de l'œil que tous les cadres contenant des photos et des diplômes qui étaient affichés dans les escaliers s'étaient écrasés au sol et que leurs vitres avaient été brisées en milliers de morceaux.

Sa sœur, de toute évidence, était à l'étage lorsqu'elle avait été enlevée, et on l'avait traînée jusqu'en bas des escaliers de force. Pas de sang sur les marches, cependant. Kosh avait raison ; si Mar était une Irisa, elle était trop précieuse pour que l'on ne la blesse.

Espérant trouver un nouvel indice en haut, elle ignora les avertissements de Kosh et grimpa les marches quatre à quatre. Dans la chambre d'habitude si soignée de sa sœur, le lit était défait, le bureau désorganisé, et les parfums, maquillages, cahiers et stylos empilés sur les étagères étaient pour la plupart brisés ou déchirés au sol. Mar s'était débattue.

Le placard était grand ouvert, comme si elle était en train d'y remettre de l'ordre lorsqu'elle avait été surprise par les forces d'Orion. Il y avait une tasse de café noir à moitié bu sur la table, qu'elle prit d'une main un peu tremblante. Lym remarqua une écharpe rouge qui traînait par terre, et elle la ramassa de sa main libre pour la porter à son visage. Elle sentait exactement comme sa sœur, un mélange de café très noir, de shampooing à la vanille, de vieux papier froissé et de son parfum aux senteurs florales. Quelques larmes vinrent lui picoter les yeux en sentant cette odeur qui lui était si caractéristique, mais elle les chassa rageusement, serrant l'écharpe dans son poing. Elle glissa le tissu rouge dans sa poche lorsque son regard fut attiré par un détail. Sur le lit défait se trouver un petit morceau de papier plié en quatre. Mar avait-elle eu le temps de lui laisser un message avant de se faire enlever ?

Elle déplia le papier dans l'espoir insensé d'y trouver une missive de sa sœur, mais elle vit immédiatement que ce n'était pas son écriture. Évidemment. Les messages désespérés laissés par des prisonniers, ça n'arrivait que dans les films. Mais elle reconnaissait cependant l'écriture de cette lettre-là ; c'était la même que celle du mot que lui avait caché Cave, qui contenait les menaces du lieutenant de Drake.

- Orion, murmura-t-elle.

C'était lui qui s'était introduit chez elle pour emmener sa sœur. Elle ne l'en détesta que davantage.

Lymerya Alley,

Était-il nécessaire d'en arriver à ces conditions extrêmes ? Maintenant que votre sœur est captive à Arcem, peut-être serez-vous un peu plus encline à vous battre pour notre Empire.

N'osez pas dire que je ne vous avais pas prévenue du destin qui vous attendait si vous refusiez de vous allier à notre cause. Je vous avais dit que rejoindre l'Empire de Drake serait mille fois plus sage que de rester auprès de vos fanatiques Dragomirs, et vous avez refusé de m'écouter.

À moins que Cave n'aie refusé de vous donner ma lettre ? Si c'est le cas, je vous conseille de vous interroger sur sa position de chef, car quel dirigeant ne laisserait-il pas à ses soldats le droit de choisir leur camp ? S'il a fait une chose pareille, c'est qu'il ne vous faisait pas confiance pour rester de son côté, et c'est donc de sa faute s'il est advenu ce qui est arrivé. Voulez-vous vraiment suivre un meneur pareil ?

Mais, qu'il ait prit cette décision pour vous ou qu'elle ait été décidée de votre propre chef, vous savez maintenant que c'était le mauvais choix à prendre. Si vous voulez changer de camp, vous savez toujours où nous contacter. Dans tous les cas, nous vous avions prévenue qu'il vous faudrait souffrir si vous refusiez notre aide, et je pense que sa mort sera une punition supplémentaire qui devrait bien vous faire comprendre le prix à payer pour votre rébellion puérile.

DRAGOMIR 🍀 PART1Where stories live. Discover now