Lymerya Alley.
Rien que le nom était déjà des plus anormaux.
Alors si, en plus, elle voyait des évènements inexplicables et surnaturels autour d'elle depuis son enfance, on pouvait déjà s'imaginer que sa vie ne serait pas des plus communes.
Pourta...
Un léger sourire mauvais étira ses lèvres. Lym connaissait déjà la suite, et elle ne voulait plus l'entendre.
- J'étais là pour ça.
La jeune fille fourra son visage dans ses mains. Quelle horreur. Pauvre Shay...
- Quand j'ai eu sept ans, il a commencé à m'entraîner au tir avec des armes à feu, pour que je puisse me défendre si quelqu'un m'attaquait comme ils ont attaqué maman. Mon père est célèbre, tu sais. Tout le monde connait Sir Giver Estrell, l'un des soldats les plus puissants de notre armée, l'un des Conseillers de notre monde. Je savais qu'en arrivant ici avec mon nom, Shay Estrell, on allait tout de suite me considérer comme le fils du héro de guerre, mais je ne le voulais pas. Alors j'ai juste pris le nom de ma mère, c'est tout...
- Je n'aurais pas dû te demander ça, murmura Lym, penaude. Je suis désolée.
- Non, tu méritais de savoir, c'était injuste de le cacher plus longtemps. J'espère juste que tu n'auras jamais à rencontrer mon père.
Il garda les yeux dans le vague, plongés dans l'infinité de la mer qui laissait échapper ses soupirs lorsque les vagues noires couronnées d'écume blanchâtre venaient s'échouer sur la rive. Sous la lueur de la lune, le sable d'or semblait d'argent, ainsi que le contour des cheveux de Shay qui formaient comme l'auréole d'un ange autour de sa tête.
Si elle comprenait ce que ressentait Larrow, car ils étaient tous deux orphelins depuis leur plus jeune âge et avaient dû se tailler une vie et une réputation sans parents pour leur servir de guide, elle n'avait aucune idée de ce que devait sentir Shay. Lui n'était pas seul, sans parents ; même s'il avait perdu sa mère, il lui restait encore son père, qu'il haïssait apparemment plus que tout au monde, au point de ne pas être rattaché à son seul souvenir. Elle aussi détestait ses parents, mais elle n'avait personne à qui adresser ses reproches ; ils étaient partis dans son enfance, et elle n'avait jamais pu repousser la faute de sa solitude enfantine sur qui que ce soit, se contentant de ruminer seule dans son coin.
D'autant plus qu'à présent son sort lui paraissait mille fois préférable à celui de Shay. Elle connaissant l'abandon, ça, elle en était l'experte. Mais la maltraitance, c'était une autre histoire. Elle était familière avec la douleur, mais tous ceux avec qui elle s'était battus étaient des étrangers ou des brutes de l'école, pas quelqu'un de sa famille qu'elle était censée aimer.
Elle hésita un instant, ne sachant pas trop quoi répondre aux confessions de son ami.
- Écoute... Je ne te demande pas de devenir soudainement le BFF de Larrow...
- ... ce qui n'arrivera jamais ...
- ... Mais quand même, essayez au moins de vous supporter sans vous sauter à la gorge pour vous entretuer au premier mot de l'un d'entre vous. C'est soûlant, à la fin. Si je hurlais sur Kosh à chaque fois qu'il apparaît, comment tu te sentirais ?
- Oui, argua-t-il, mais Koshy, lui, est impossible à détester. Il est la bonté incarnée.
- Certes, mais... bon, d'accord, Kosh est un exemple exécrable, mais tu vois ce que je veux dire, non ?
- Oui. J'essaierai de le supporter. Je ne promets rien, mais j'essaierai.
Il resta un moment immobile, silencieux, et seul le léger gémissement de la mer venait troubler la tranquillité d'Eleuth.
- Lym... commença-t-il lentement, si tu as besoin de parler, tu dois savoir qu'on est là pour toi. Que je suis là pour toi. Compris ?
- Oui, bien sûr, répondit-elle, surprise par ce soudain élan d'affection. Et toi aussi, hein ?
- Moi, c'est différent. Bonne nuit, Lymie.
Elle n'eut même pas le temps de lui dire que ce n'était en rien différent ; il disparut derrière les rideaux pourpres à sa fenêtre, et elle vit la lumière s'éteindre.
Lym eut un léger soupir et se laissa tomber sur son lit, la lettre d'Orion toujours froissée au creux de son poing. Elle la relut une nouvelle fois, parcourant les mots tracés à l'encre noire, ses yeux tressautant d'une ligne à l'autre, puis elle décida que la garder ne servait finalement à rien et elle se releva. D'un geste habile, elle plia le message pour façonner la forme d'un avion. Regardant par la fenêtre, elle lâcha par-dessus le rebord le morceau de papier, qui descendit lentement, planant tel un petit oiseau blanc, vers le sol lointain, virevolta un moment au-dessus de la mer, et finit par se perdre dans l'obscurité.
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HAPPY HALLOWEEEEEEEEEEEEEN LES GEEENNNNNSSSSS
J'AIME TELLEMENT HALLOWEEN
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