La grande salle, et donc les repas étaient devenus un moment pénible pour la jeune Lestrange. Elle mangeait le plus rapidement possible pour s'éclipser tout aussi vite de cet endroit plein de danger.
Ses camarades de classes lui lançaient sans arrêt des piques, des moqueries qui faisait se renfermer de plus en plus la jeune fille. Eux avaient enfin trouvé la corde sensible sur laquelle jouer. Ils n'aimaient pas la jeune Lestrange, elle était trop timide, trop renfermé, comme si elle avait des secrets à cacher.
Cet argument était celui utilisé par ces enfants pour se donner bonne conscience. En effet il semblait noble de chercher la vérité, de la dévoiler au monde entier. Ce qui l'était beaucoup moins en revanche était de prendre un plaisir presque sadique à voir la première de la classe se décomposer devant eux. De voir l'insaisissable Lestrange morte de honte.
Les jeunes tortionnaires s'amusaient à lâcher des perles croustillantes d'horreur concernant les actions passées des mangemorts, et ce juste devant la jeune fille. Puis ils la prenaient à partie.
- Alors Lestrange, qu'en penses tu? Hein! Dit nous ,ton père t'as raconté comment on tuait les enfants des sang impures ?
- Ou bien comment on utilisais correctement le Doloris? Il a été accusé pour ça non?
Et c'était au tour du premier de poursuivre le débat.
- Oui , oui les archives du ministère sont formelles, tortures multiples sur moldus.
- Alors Lestrange? Ton papa t'as appris à lancer le doloris?
Jamais ils n'entendirent la réponse. Irina s'était enfuie à toutes jambes, les yeux noyés de larmes.
Ces brimades quotidienne l'épuisait véritablement, elle passait son temps à fuir : éviter ses camarades, manger au détour d'un couloir... Elle n'allait même plus à la bibliothèque, elle y était trop exposé, elle préférait désormais se réfugier dans les toilettes.
Elle restait dans les toilettes du 2 ème étage. Celles réservés aux filles. Elles n'étaient jamais utilisé car la présence de Mimi Geignarde effrayait même les plus téméraires. Mais il fallait croire que le fantôme un peu terrifiant supportait la présence d'Irina qui de toute manière n'était pas bien gênante. Elle restait prostré dans un coin, sans ne souffler mot. Elle se sentait comme revenu au manoir, lorsqu'enfant elle restait des heures entières dans la même position.
Sauf qu'elle n'y trouvait aucun réconfort, elle ne se sentait en sécurité nulle part. L'Havre de paix qu'était Poudlard s'était subitement transformé en un espace de tension où régnait une peur permanente.
Cela était bien pire que la peur qu'elle ressentait face à la versatilité de son père. Là bas au moins sa peur était tourné vers une personne, une figure, alors qu'à Poudlard l'assaillant était partout. Il était tout le monde comme il n'était personne. Même des personnes qu'elle ne connaissait pas avait eu vent de la nouvelle. On venait la questionner et on repartait en pouffant. Parfois elle retrouvait ses parchemins gribouillés de masque de Mangemorts ou bien du mot Voldemort dont la dernière lettre était remplacer par un astérisque en guise d'auto censure.
Lors d'un repas elle se retrouva même dans une situation étrange. Elle mangeait tête baissé quand un garçon de Gryphondor - à en juger par sa tenue - était venue la voir. Il semblait mal à l'aise, gauche, mais une lueur brulait dans son regard.
- C'est bien toi Irina Lestrange?
- Oui...
- Tu as un lien de parenté avec Bellatrix Lestrange?
Sa voix était hésitante, comme honteuse mais son visage poupin était sévère.
- Bellatrix, c'est ma tante.
Elle n'osa même pas demander pourquoi. C'était surement pour une histoire de vengeance familiale. Sa tante avait surement tué un quelconque de ses proches. Elle s'attendait alors à des réflexions, même peut être à une promesse de vengeance sanglante mais il n'en fit rien.
Le garçon s'en allant de sa démarche clopinante. Il ne l'importuna plus. Neville Londubat ne lui parla plus de nouveau, il était un des plus courtois des victimes de sa famille.
Irina ne parvenait plus à supporter cette situation. Elle mangeait peu ou pas et son corps déjà mince devenait clairement maigre. Elle ne parvenait plus à faire ses devoirs car ne pouvait pas les faire dans la salle commune ni à la bibliothèque. Et de toute manière elle n'arrivait plus à se concentrer en cours.
Elle mangeait mal, dormait mal, autant dire qu'il lui était impossible d'aligner des pensées cohérentes en cours quand le sujet étudié était moins important que sa vie qui était en ruine.
Le professeur Macgonagall observait cette chute des notes d'un œil inquiet. Irina ne rendait plus les devoirs ou bien lorsqu'ils étaient fait ils étaient bâclés, parfois même faux au possible. La rigueur de la jeune Lestrange avait disparut comme son intérêt pour la matière.
Ses camarades lui avait reproché de faire sa miss-je-sais-tout insupportable, alors désormais elle se taisait. Elle ne voulait plus s'attirer les louanges de ses professeurs. Elle ne voulait plus aucunes interactions sociales avec quiconque.
Elle voulait quitter Poudlard et revenir se fondre dans un coin du manoir.
Macgonagall avait tenté de parler à son élève comme cela avait marché l'année précédente. Mais elle découvrit une enfant encore plus renfermé sur elle-même.
Lorsqu'elle l'avait convoqué, la jeune fille n'avait rien dit, rien fait, elle s'était contenté de baisser plus fortement les yeux au sol. Lorsqu'elle avait tenté de lui parler des devoirs non fait Irina s'était excusé. Rien de plus, elle ne promettait pas d'efforts, ne donnait aucune justification. Elle se taisait.
" - Est ce que tu as des problèmes ? Que ce soit au niveau familiale ou bien vis-à-vis de tes camarades? Tu aimerais en parler?" Mais Irina n'avait rien dit, elle s'était triturée les doigts, avait enfoncé ses ongles profondément dans son bras pour enfin lâcher un "non" étranglé.
Cette enfant allait mal, le corps enseignant entier le voyait.
"- Si tu as besoin de parler, a quiconque je suis la pour t'écouter, sinon tu peux aussi parler à n'importe quel membre du corps enseignant."
Depuis la jeune Lestrange n'avait rien dit. Une pierre tombale.
Au fur et à mesure des jours et des semaines les notes d'Irina chutèrent dans toute les matières. Elle ne trouvait plus aucun goût à étudier. Ces préoccupations lui semblaient si futile... Elle rêvait de rentrer chez elle, parmi sa famille de mangemort comme on lui rappelait sans cesse.
Les autres élèves ne voyaient à travers elle que sa famille gangréné par la folie des sangs purs. A leurs yeux elle n'avait pas 12 ans, elle n'avait pas le visage d'une enfant aux yeux écarquillé de peur en voyant arriver ses camarades. Non à son visage était superposé ceux de tous les siens. Toute sa famille se confondait à ses traits. D'ailleurs quand on l'insultait on ne l'a visait pas directement, elle n'avait jamais tué de né- moldu mais à travers elle on pouvait se venger légitimement.
Mais cette vendetta démesuré n'était pas cautionné par tous le monde. Les préfets de Serdaigles réprimandaient sévèrement les jeunes qui brutalisaient la jeune Lestrange. Mais ces légères remontrances n'apaisaient pas la situation. Heureusement les camarades de chambrée de la jeune Lestrange ne l'embêtaient pas. Déjà que cette dernière retrouvait fréquemment ses affaires de classe dégradé elle n'aurait pas supporté que ses effets personnels soient détérioré...
Irina se levait le matin en première et s'enfermait dans la salle de bain, ressortait lorsqu'elle entendait les bruits des draps de ses camarades et disparaissait manger, et ce en affichant un sourire crispé. Elle ne voulait pas risquer de se faire détester des filles qui avaient accès à ses vêtements.
Cette situation était invivable. Catherine voyait sa camarade devenir un fantôme. Elle n'avait plus rien d'une enfant, elle portait le poids des erreurs de ses parents. C'était totalement inconcevable!
Pour la brune, la justice était un droit immuable. Or ces attaques, ces brimades n'avaient rien de juste. Dans un premier temps elles étaient interdite par la charte du collège Poudlard et outre le caractère purement juridique Catherine ne pouvait pas oublier la morale.
Comment pourrait il être juste de payer les fautes d'autrui? Quant bien même autrui était le parent. Comment justifier qu'un échange de quelques gêne et d'un peu de sang pouvait incriminer toute une descendance à cause de la faute d'un unique homme? Comment la jeune Lestranges pouvait elle être "responsable" des actes commis par son père bien avant sa naissance? Cela semblait ridicule or c'était cela que l'on reprochait à Irina. Et cette dernière ne trouvait rien à redire. Elle considérait que si autrui lui faisait subir cela c'est qu'elle devait le mériter...
Catherine trouvait ce fatalisme ridicule! Elle devait faire un gros travail sur elle même pour ne plus juger les autres aussi impulsivement mais la légitimité de sa pensée justifiait cet emportement.
En effet un jour elle ne tint plus, elle avait déjà mit trop de temps a réagir avant. Catherine se sentait coupable de ne pas avoir aidé Irina, d'avoir regardé le spectacle de son humiliation sociale sans même tiquer. C'était bien plus confortable de laisser l'injustice en maitre, de ne rien remettre en question, de ne pas réfléchir au bien fondé des actions. Il était dur de se soulever contre le groupe majoritaire.
Mais elle n'allait pas céder cette fois.
Irina était assise dans la salle commune des Serdaigle, sur un petit fauteuil en rotin surmonté d'un cousin en velours. Elle était silencieuse, immobile. Fidèle à son habituelle conduite!
Evan se dressa devant elle.
- Lestranges ce siège est pas réservé au mangemort tu sais, tu devrais le laisser aux honnêtes gens.
Irina se levait déjà, pas que la justification de ce vol de siège était raisonnable mais elle n'en pouvait plus des altercations, elle voulait la paix, le silence. Alors elle s'écrasait en s'en allait .
Catherine l'a retint vivement par le bras.
- Ecoute elle à aucune raison de te filer son siège, elle était là avant et de toute manière il en a beaucoup d'autre libre prêt à accueillir ton délicat postérieur.
- Ecoute Leroux à ce que je sache cela ne te concerne en aucun cas. Si Lestrange à voulut me donner son siège c'était dans son droit.
- Je ne suis pas stupide, je vais donc tenter de rester poli et courtoise comme le voudrais une conversation civilisé entre deux écoliers anglais bien éduqué: elle a autant droit que toi d'être assise ici, elle est aussi voir plus honnête que toi car elle n'utilise pas de faux prétexte pour réclamer de s'asseoir.
Evan se leva pour faire fasse à Catherine.
- C'est pas ton problème Leroux arrête d'ennuyer les autres.
- C'est vrai c'est pas mon problème ca sera le tien quand les préfets sauront comment tu traite tes camarade.
Il ne répondit rien, toisant son interlocutrice d'un air perplexe.
- Peut être que tu ne le sais pas mais la discrimination sur quelconques critères que ce soit est formellement interdite. Or utilisé la famille, l'ascendance privé de quelqu'un comme moyen de le mettre à l'écart entre parfaitement dans cette optique.
Irina observait bouche bée cette fille de son âge qui parlait si bien, elle avait une grande éloquence, ses mots étaient intelligemment associé les uns aux autres de sorte que son argumentation soit vrai et ne suppose aucune faille de prime abord. Elle employait des mots peu commun pour déstabiliser son adversaire et surtout qu'il se trouve bête d'avoir ainsi voulut discuter avec elle. Elle n'était pas parfaite, elle aimait humilier à sa façon.
- Et à ce que je sache la juger sur ses origines "mangemort" est strictement identique à la manière dont les nés moldu on été traité de "sang de bourbe". En fait ta morale est fausse, basé sur des fondements irraisonnés.
Evan cherchait ses mots mais Catherine était déjà partit emmenant avec elle Irina stupéfaite de toute l'attention que lui avait porté sa camarade.
Catherine tira Irina jusque dans la chambre.
- Désolé de ne pas être intervenu plus tôt. Déplora Catherine confuse.
- Merci à toi, tu n'étais pas obligé de m'aider...
Catherine se fit plus sobre, déterminé.
- Tu penses que tu mérites d'être traité ainsi?
- Oui.
- Pourquoi?
- Je ne sais pas...Mon père à fait des choses horribles...il a tué ou aidé des gens à en tué d'autre...
Irina se triturait tout le temps les doigts, un vilain tique nerveux qui ne trompait pas.
- T'es pas responsable. Tu n'as rien fait pour mériter que les autres te fasses ça. Tu n'as pas fait tout ce qu'on reproche a ces gens. D'ailleurs ils ont été jugé et pas toi. Les autres ont pas à faire une justice personnelle totalement infondé. Tu n'es pas ton père. Tes choix tu les fera indépendamment de tes parents alors ne laisse pas les autres te faire croire que tu es un prolongement de leurs personne. Tu es une personnes nouvelle et indépendante, s'ils t'embêtent l'avenir, préviens moi mais surtout défend toi.
Les mots qu'employa Catherine marqua un tournant pour Irina Lestrange. Elle ne voulait pas être qu'une Lestranges, elle voulait être elle.