chapitre 6

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Cette fois ci les convives étaient là, le manoir était animé comme jamais il n'avait été, du moins de mémoire d'enfant.

Irina observait, timidement, discrètement les invités à leurs insu.

Tous étaient rassemblés dans le grand salon, éclairés par plusieurs grands lustres lumineux si bien que la grande pièce froide et sombre habituelle semblait être transfigurée. A la place un grand salon aux murs richement étoffés et au sol finement posé avait supplanté dans la mémoire de la fillette la terrible pièce sombre et terrifiante.

Irina se dandina doucement, toujours caché dans l'embrasure de la porte, la mine fermé et inquiète.

Elle lissa de nouveau sa robe, hésita une fois de plus à passer le seuil de la porte d'acajou mais le courage la manquait, elle se ratatina dans l'ombre.

Elle préférait regarder, admirer ces gens inconnues à ses yeux, ces hommes et ces femmes qui envahissaient son espace personnelle de vie.

Jamais elle n'avait vu autant de belles robes, autant d'étoffes aux couleurs chatoyantes et aux textures surement incomparable, les dames étaient élégamment coiffés, d'une droiture parfaite et avaient un port de cou impressionnant, surtout cette dame d'âge mûre.

Walburga Black, une sorcière si puissante, si respecté, si seule.

On lui avait expliqué que cette femme avait perdu un fils, mort avant d'avoir pu se marier et qu'elle avait disgracié son ainé, son premier né, l'héritier des Blacks.

Ce « traitre-à-son-sang » s'était - à ce qui paraîtrait - entiché de tout un groupe d'ami peu recommandable, qu'il avait même pour amie une « sang de bourbe » et - outrage suprême - n'avait pas franchi le seuil des Serpentard à Poudlard.

Il avait, durant toute sa scolarité porté une cape or et sang, avec pour emblème le lion. Il avait déshonoré sa famille.

Ce qu'Irina ne voudrait jamais faire.

Walburga se retourna dans sa direction, sa nuque la chatouillait tant qu'elle savait que quelqu'un l'observait avec une insistance déplorable.

La fillette s'était de nouveau écrasée dans l'ombre, la face cramoisie de honte.

On ne devait pas la voir. Cela était très amusant de lorgner autour de soi, tant de personne à observer et à sonder.

Les hommes eux se tenait fièrement droit, les épaules puissamment tendu.

Leurs costumes trois pièces surplombées d'épaisses capes de velours aux couleurs principalement sombre.

Irina allait vraiment devoir rentrer, on l'avait convié à ce repas, elle ne pouvait décemment pas se désister. Mais la peur de faire un faux pas l'obsédait tant qu'elle la paralysait, caché derrière un rideau.

Son père allait être furieux. Elle le voyait déjà s'agiter, cherchant du regard sa fille entre les invités.

Heureusement pour elle la salle était si bondée que son absence passait presque inaperçu, sauf peut-être pour Rabastan et Drago Malefoy.

Elle voyait l'enfant d'un an son ainé cavaler noblement à sa recherche, ses cheveux blond si plaqué sur son crâne que la comparaison avec un serpent lui avait de suite sauté aux yeux.

Le repas n'avait pas encore commencé, seul l'apéritif avait été servi par les elfes pour le moment, mais vu le niveau d'alcool présent sur la table diminuant rapidement le diner n'allait pas tarder à être annoncé.

La fillette rassembla son sang-froid et fièrement entra dans la salle, assez discrètement pour ne pas être trop remarqué.

Elle remercia intérieurement son père de s'être vigoureusement opposé à ce qu'elle porte une robe si voyante !

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant