Endoloris

Révélations

Une femme descendit prudemment l'escalier du hall du manoir Lestrange.

Par petits pas assuré de n'avoir pas marché depuis trop longtemps, Bellatrix Lestrange apparut devant Irina et Rabastan.

Le premier choc d'Irina résidait dans la différence du visage cadavérique de la femme face à elle comparé à celui de son incarcération et donc des journaux d'il y a 15 ans.

La Bellatrix d'autrefois rayonnait de beauté, une beauté saisissante à travers sa peau de marbre blanc, ses cheveux noires et ondulés encadrant des yeux sombres bordés de cils lourds.

Désormais, ne restait qu'un lointain vestige de la jeune femme envoutante.

La peau blême et grêlée de petites cicatrices, les cheveux ne formant plus qu'une masse informe de fils emmêlé, les yeux bien que profond apparaissaient morts et n'étaient plus bordés par des cils voluptueux mais par d'épais cernes violacés.

En apercevant Rabastan, Bellatrix haussa les épaules et regagna les étages supérieurs sans même avoir salué Irina qui, caché derrière la haute carrure de son père avait fait de son mieux pour disparaitre.

Son pire cauchemar était donc réalité, son père cachait vraiment à l'entièreté du monde magique la présence de deux des mangemorts fugitifs les plus recherchés du pays.

A la gare Irina avait vu une affiche placardée à même le mur du quai 9 ¾ offrant une prime exorbitante à une quelconque informations permettant la capture des mages noires.

Sentant comme une pierre s'enfoncer dans ses entrailles, Irina se retrouve écœuré.

Et cette histoire d'impérium ? Son père avait plaidé l'aliénation magique pour démentir les accusations de ralliement à Voldemort. Qu'en était-il vraiment ?

La vérité sautait désormais à ses yeux, les rumeurs de tortures, de meurtres perpétrés par le trio Lestrange ne pouvaient être qu'avéré.

Rabastan Lestrange attrapa sa fille par le col pour la pousser dans le salon à gauche de l'entrée.

Lâchant précipitamment le bagage qu'elle tenait encore en main, Irina manqua de trébucher en suivant la cadence imposée par son père.

Celui-ci referma ferment la porte pour ancrer son regard brun dans les yeux d'Irina.

Distinctement, les mâchoires tendues il lui dit.

« Tu ne dois rien dire. Si tu dis à quelqu'un que Bellatrix et Rodolphus sont ici je te promets que je te tuerais ».

Face à cette menace frontale sa jeune fille de presque 14 ans ne put qu'écarquiller les yeux d'horreur.

Oui son père pouvait définitivement la tuer, là, tout de suite.

Il lui suffisait de refermer ses grandes mains sur son cou frêle.

Mais il pouvait surtout la faire souffrir avant de rendre son dernier souffle, et s'il n'en était pas capable les mangemorts à l'étage ne se priveraient pas de punir un traitre à son sang avec une langue un peu trop pendu.

                       - Dit que tu as compris ! Lui intima Rabastan en agrippant plus fortement le col de sa chemise.

La jeune Lestrange était muette d'horreur, le souffle saccadé et les yeux embués de larmes de terreurs.

La morsure du Doloris lancé des années plus tôt se rappela à sa mémoire sous la poigne de ce père débordant de hargne.

                       - J'ai compris... Souffla Irina.