Chapitre 5

1.2K 90 1
                                    

       

Les jours la séparant du 1 er Septembre, jour tant attendu de la rentrée, défilèrent sans vraiment de contenance.

Le jour succédait à la nuit sans qu'elle n'en ressente réellement le poids.

Athéna, sa chouette, dormait à la volière, il avait été impossible à Rabastan d'accéder à la demande de sa fille que l'oiseau dorme dans la chambre de l'enfant.

A peine avait-il posé un pied au manoir que les ténèbres de l'endroit avait racornit son cœur et effacé les quelques moments agréable passé au chemin de traverse.

Donc la chouette reposait dans sa grande cage en fer à la volière avec ses comparses strigidés.

La petite pièce, ouverte aux quatre vents pour laisser entrer et partir les messagers volants, se trouvait dans une alcôve particulièrement haute du manoir.

La jeune fille y passait le clair de son temps, un livre à la main et une écharpe entourant son frêle cou, à croire que le domaine Lestrange possédait son propre microclimat, celui-ci incapable de faire apparaître le soleil suffisamment longtemps pour réchauffer les lieux. A moins que ce ne soit un très ancien sortilège comme l'avait fait croire Drago...

Irina caressait sa chouette avec une infinie douceur, chose que la petite boule de plume semblait apprécier puisqu'elle se blottissait longuement contre la main de sa maîtresse.

Mais il était difficile à l'enfant de lire avec les 4 hiboux de la maison, hululant pour signe de communication alors elle redescendait dans sa chambre.

La jeune fille prenait en main sa baguette et la polissait dès qu'elle le pouvait, rendant le bois plus huileux que brillant, elle dut se contraindre d'arrêter cela pour ne pas voir sa baguette lui glisser des mains dès sa première tentative d'enchantement.

Excepté cela la jeune avait presque lut tous ses livres d'école, souhaitant autant que possible assimilé les complexe formule et la gestuelle primordiale à chaque sort.

Elle annotait à l'intérieur d'un cahier vierge tout ce dont elle comprenait des sorts et parfois y  jetait un œil distrait.

Elle n'avait pas encore le droit de faire de la magie, et cela risquait d'être très long avant qu'elle ne puisse utiliser ses facultés en dehors de l'école. Une fois ses 17 ans révolu elle aurait enfin le droit d'enchanter et d'ensorceler tout ce dont elle pouvait rêver, comme une sorcière accomplie.

Sinon elle faisait les cent pas dans sa chambre, martelant le sol de ses souliers vernis, attendant fébrilement  le jour où elle prendrait place dans le train rouge du Poudlard Express.

Les semaines se succédaient toujours selon le même schéma. Cette routine la sécurisait grandement et l'empêchait de réellement pensée aux enjeux de cette première année à Poudlard...En internat, seule et pour la première fois loin de sa maison...

Elle allait entrer dans une structure scolaire qu'elle ne quitterait pas de l'année à part peut-être pour rentrer brièvement chez elle, elle serait entourée de jeune de son âge...D'enfants dont elle n'avait eu qu'en de très rares occasion l'autorisation de parler...

Cela l'effrayait, bien plus qu'elle n'aurait voulu l'admettre, elle avait peur de se retrouver confronté aux pratiques sociales et autres liens avec autrui, chose lui ayant jusqu'alors cruellement manquée,

Alors elle préférait se complaire dans une monotonie orchestrée par ses soins sans ne laisser aucune prise au hasard.

Sa valise se remplissait lentement, par les soins des elfes de maisons qui apportaient le linge réglementaire plié de manière à ce qu'aucun plie ne vienne troubler la quiétude de leurs maîtresse une fois qu'elle aurait quitté le manoir mais...cela était différent, différent de ce qui aurait dû se passer. Ses plans n'avaient pas été planifié de la sorte, cela aurait dû être Miss Cooples, cela devait être elle qui devait plier et agencer son année à venir. Elle l'aurait sûrement rassuré par un sourire en coin caché sous son visage fripé ou bien par une main distraitement posé sur l'épaule de l'enfant, lorsqu'elle la coiffait.

Tous ces gestes anodin lui manquait désormais cruellement, Irina ne les avait jamais réellement assimilé comme telles mais, ces gestes de douces affections ayant déserté son quotidiens elle ne pouvait que se rendre compte de leurs importance. Mais cela était trop tard.

La fillette avait enfermé le souvenir de l'elfe profondément dans son cœur, si loin que la plupart du temps elle trouvait cela normal que Cerise ou bien Lyov viennent à ces soins plutôt que son elfe nourrice. Miss Cooples n'était plus qu'une vague silhouette surmonté d'un visage au contour incertain.

« Je ne me rappelle plus son visage, ni le touché de ses mains rugueuses des sur mon bras... »

« J'ai tout oublié...Intentionnellement je crois... »

Mais ces tergiversions ne duraient jamais très longtemps, touchant une zone encore bien trop douloureuse.

« Dans 12 jours on sera le 1 er Septembre » Comme Drago elle reprenait sans cesse son décompte mais contrairement à lui la joie d'y aller diminuait au lieu de s'affirmer au fil des jours, remplacé par une appréhension dévorante lui enserrant l'estomac et lui plombant le cœur.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant