Les délégations étrangères

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Irina n'appréciait pas le professeur Maugrey, pas que cela changea quoi que ce soit à son comportement.

Qu'elle aime ou bien déteste un professeur, rien ne transparaissait dans ses actions.

S'étant senti particulièrement visé lors de son monologue du premier cours, la jeune Lestrange gardait ses distances.

Elle ne répondait sous aucun prétexte, ni ne posait de questions.

Bon nombre d'enfants observaient cette même conduite et bien peu d'entre eux osaient, ne serait-ce que, lui adresser la parole.

Avec inconfort, Irina s'était rendu compte ne pas apprécier le côté imprévisible de ce professeur.

Ne jamais savoir s'il était capable de leur jeter un sort, voire même de les tuer sous prétexte d'une mauvaise réponse.

Rationnellement parlant, il y avait peu de chances que le Professeur Maugrey ne tuât un élève.

Cependant, il arrivait à cet étrange personnage d'effectuer des gestes brusques et incontrôlés ou bien, de s'énerver sans aucune mise en garde préalable.

Par ces aspects il lui rappelait son père.

Alastor Maugrey était fou.

Et on ne pouvait comprendre un fou, il agissait selon ses propres règles et logique, éloignés de celles des gens sains.

Face à ce fou, Irina se sentait de nouveau enfant, face à ce père ivre aux penchants violents.

De ces dérives, Irina gardait encore une marque au-dessus de la pommette. Cette fine cicatrice blanche passait inaperçu, mais le souvenir de la violente scène de rage suivit de la terrible infection restait lui, bien frai dans sa mémoire.

La fin du mois d'octobre arriva rapidement avec la venue tant attendue des élèves des écoles concurrentes pour le tournoi des 3 sorciers.

Le dernier cours de l'après-midi avait été amputé d'une demi-heure pour permettre à tous les élèves de Poudlard de former des rangs disciplinés aux alentours de la grande porte d'entrée.

Au-delà du plaisir de terminer plus tôt, il avait ce sentiment constant d'écrire l'histoire en vivant un tournoi absent des esprits depuis plusieurs siècles.

Les professeurs essayaient tant bien que mal de créer des rangs unifiés mais se résolurent finalement à laisser les élèves se placer et se regrouper en lançant tout de même des « Tenez-vous droit », « Finnigan, sortez vos doigts de vos narines ! ».

Le froid Ecossais rougissait les joues et incitait les enfants à se serrer les uns contre les autres.

- Bon bah ils arrivent ou pas... maugréa Catherine en se frottant vigoureusement les cuisses.

Irina lui tendu un de ses gants en voyant qu'elle les avait encore oubliés.

- Comment ils vont venir Beaubâtons tu penses ? demande Lucie à Catherine.

- Comment tu veux que je le sache.

- Bah t'as failli aller dans cette école, et ta mère y a été, ils savent utiliser des balais ?

Après le regard choqué de Catherine, celle-ci répondit avec une mine de dégout.

- Bien sûr qu'ils savent monter à balais, ça reste des sorciers tu sais.

- Ils sont français, ils ne sont pas comme nous. Raillât Maggie.

Coupant court aux tergiversations des élèves, une silhouette se découpa dans le ciel gris.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant