chapitre 16

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Rabastan était très irritable aujourd'hui, un désagréable cauchemar avait eu raison du peu de sa joie avant même son levé. Il s'était cogné l'orteil dans le pied de son armoire en bois massifs et n'avait put retenir son gémissement de douleur, alertant un vieil elfe aux oreilles tombantes et à la mine désolé.

«  Monsieur aurait-il besoin d'aide ? ».

Mr Lestrange, honteux d'avoir été vu dans un état si pitoyable avait congédié l'elfe en lui promettant de lui arracher les oreilles. En somme, une belle journée en perspective.

Il avait trouvé son café d'une fadeur détestable, ses œufs d'un abject goût de chaussette et sa fille d'une exécrable compagnie.

Seul un verre de Cognac réussit a stopper ses frénétiques tapements de pied résultant d'un agacement dévastateur. Mais un verre en invitant un autre, bientôt la bouteille entière se retrouva vidé de son contenue et abandonné à même le sol.

En un grognement se rapprochant de celui d'un Botruc malade, Rabastan s'affala sur son fauteuil en cuir usé et le sommeil dont il avait été privé, retrouva sa légitimité en emportant l'homme dans les bras de Morphée. Et ce bien avant midi.

Irina n'avait rien trouvé à penser de la soudaine sieste de son père si loin de ses appartements, elle n'en éprouva aucune gêne ou agacement.

Elle avait juste déploré la possible mise à pied de sa leçon puisque le professeur ne semblait pas pouvoir assurer sur l'instant son cours.

Elle déjeuna seule avec un livre sous la table, avalant une boucher d'œuf brouiller toute les 4 lignes et buvant une gorgée toute les 10.

Miss Couples ne déjeunait ni ne restait à ses côtés durant la semaine, trop occupé aux tâches ménagères en incombant aux elfes. Mais Irina préférait cela aux repas guindée où elle devait rester droite et muette des heures durant. Certes ici le second point ne changeât pas mais elle pouvait se contorsionner la nuque pour apercevoir son livre et son repas en même temps.

Mme Malfoy ne venait plus dispenser de ses cours de conduite, d'après elle la fillette avait atteint un niveau « acceptable »que seul l'observation d'autrui  pouvait rendre plus naturel.

Il était vrai que l'enfant manquait de grâce, ses gestes et mouvements n'étaient pas aussi liés et harmonieux que ceux de son professeur mais on pouvait tout de même lui accord le point de l'adresse.

La pire chose qui aurait pu se produire aurait été qu'Irina soit maladroite, son langage l'était, il suffisait qu'elle se taise, mais l'empêcher de bouger aurait été plus problématique.

Elle n'avait jamais fait tomber un verre ou poussé du coude un invité lors des prestations guindée. Au moins une chose que l'on ne pouvait lui reprocher.

Elle restait immobile, les jambes ballotant dans le vide et les deux mains sur la table, observant d'un coup d'œil circulaire tour à tour, son plat et les convives. Et, au plus grand plaisir de Mme Malfoy la fillette ne décrochait mot, jamais, de toute façon elle n'avait rien à dire d'assez intéressant pour décrocher autre chose qu'un regard de courtoisie. Alors elle préférait se focaliser sur les détails de la belle nappe brodé, ou bien les délicates gravures dans l'argenterie.

Tout un monde dont jamais personne ne parlait. «  Comment trouvez-vous les ciselures et les courbes de cette magnifique fourchette ? » « Regardez-moi les fines broderie de cette nappe ! Un vrai travail d'orfèvre ! ».

Le contenue de sa  cuillère ne parvint jamais à sa bouche mais s'écrasa sur une page du livre, recouvrant le mot « articulation » et « tendons » de son livre d'anatomie animale.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant