chapitre 6

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La valise était bouclée, on y avait ajouté les derniers produits de toilette et le livre de chevet de l'enfant. Puis les elfes l'avaient descendu dans le vestibule à l'aide du transplanage si singulier des serviteurs de maisons.

Irina était apprêtée depuis de longues heures, voir même depuis la veille, et surement l'avant-veille. Elle avait très mal dormit les jours recédant le 1 er Septembre, ses rêves emplis de scènes confuses et chaotiques ne lui laissant pas le loisir de se restaurer la nuit. Tant et si bien que de lourde cernes plombaient son visage et accentuaient le bleus océan de ses yeux.

L'enfant remuait distraitement ses pieds dans le vide, ses frêles doigts battaient frénétiquement la mesure sans qu'elle ne puisse les empêcher mais cela valait toujours mieux que de les ronger... Il était 8 heure et quart.

Le manoir se réveillait doucement, on entendait s'activer les pieds des elfes pour le départ de leur jeune maitresse.

La fillette passa un regard sur sa chambre sans réellement la voir, ces murs en pierre froide et rugueuse aux couleurs anthracite et ardoise, ce bureau d'acajou lustré aux quelques marques présentes sur l'angle droit du tiroir, cette bibliothèque aux étagèrent de bois massif...Cela était le paysage de son enfance qui lui revenait le plus en tête, cet huis clos dont pourtant la porte pouvait s'ouvrir, cette chambre où elle s'était-elle même terrée. Un violent pincement au cœur lui fit serrer les poings.

Désormais elle avait peur, peur de quitter ce manoir où elle se sentait en sécurité, peur de quitter les murs protecteurs de son enfance pour s'aventurer « dehors ».

Tout était si simple dans sa chambre, pas besoin de « paraître », pas besoin de parler ni même de penser à respirer, il fallait tout simplement se laisser absorber par le plancher, se confondre avec le gris des murs ou bien le blanc immaculé du plafond. Tout simplement.

Irina jeta un coup d'œil à l'intersection entre le mur et son armoire, lieu où elle posait souvent sa tête contre ses genoux, pour pleurer silencieusement. Elle y avait énormément pleuré, démesurément pleuré la disparition de Miss Coople et religieusement y avait monté un sanctuaire invisible à l' œil.

Dans ce coin qui paraissait poussiéreux elle y avait entreposé tous ses plus beaux souvenirs, tous ses remerciements et ses amers regrets. Puis elle avait poussé le rideau de place, lui qui reposait sur le côté droit pour ombrager le coin à pleurer dans la journée se retrouvait en pleine lumière, baignant dans une chaleur que seuls le ciel et le soleil éblouissant pouvaient fournir.

La jeune fille n'y avait joint aucun papier ou dessin, simplement sa mémoire et une promesse de ne jamais oublier et de toujours s'en vouloir. Puis elle avait enfouit la boite imaginaire au plus profond de son cœur, là où elle ne pourrait jamais l'oublier et où personne ne pourrait jamais la trouver.

L'horloge sonna les neuves heures, Mr Lestrange allait descendre déjeuner et ainsi prendre le dernier repas avec sa fille.

La boule acerbe d'angoisse dans les entrailles de l'enfant se recroquevilla un peu plus, promettant ainsi à la fillette de ne rien pouvoir avaler.

L'appréhension était à son paroxysme, rien ne pouvait la faire disparaître ou du moins l'éloigner quelques instants, elle agrippait Irina et lui susurrait à l'oreille quelques imbécillité concernant sa non-acceptation à Poudlard ou la futur honte qu'elle infligerait a son père lorsque le choipeaux l'enverrait a Pouffsouffle.

Le pas lourd du patriarche rompit le silence, Rabastan descendaient dans le salon, le bruit sonore de ses souliers étouffé par l'imposant tapis Perçant.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant