Endoloris

Métamorphose et Sectumsempra

Irina avait la respiration saccadée et une sueur glacée lui recouvrait le corps ; son front luisant brulait de concentration et des gouttes venaient parsemer le sol de pierre en dessous d'elle.

Sa baguette semblait comme ronronner entre ses doigts, blanchis par la pression excessive ; comme si l'effort de son utilisatrice lui permettait enfin de réaliser son plein potentiel.

Irina exhala une grande goulée d'air et alors que ses yeux se rouvraient, elle jeta vers le professeur McGonagall un regard différent. Sur son visage blême de concentration, parmi ses traits tendus ; deux grands yeux jaunes à la pupille fendue.

-         Bravo ! Vous avez réussi ! lâcha la vieille sorcière en se retenant d'applaudir des mains pour ne pas déconcentrer son élève.

Irina referma ses yeux, la vision totalement brouillée des chats lui donnait mal à la tête. Tout paraissait plus fade, comme recouvert d'un voile grisâtre dont ne ressortait que les teintes extrêmes et les figures mouvantes. Le noir revenu dans ses yeux lui apporta la concentration qu'il lui fallait pour reprendre sa métamorphose.

À demi-mot, entre ses lèvres presque closes, elle reprit de passer sa baguette sur son visage.

Elle allait y arriver cette fois-ci ! Elle visionnait dans sa tête les étapes et toutes ses connaissances sur les félins, après les yeux il lui fallait changer son nez et après, s'il lui restait assez de force, ses oreilles.

La jeune fille sentit le cartilage de son nez fondre, mais sans douleur, seulement une immense chaleur ; elle tentait de reléguer les sensations à l'arrière-plan et de ne garder que le but : un petit nez minuscule de chat.

La dernière fois, elle s'était laissée submerger par ces étranges perceptions pourtant indolores, et aussi par la peur sournoise de ne jamais réussir à retrouver un visage humain. Mais le professeur McGonagall était là pour cela, mettre un terme à l'expérience si elle voyait son élève paniqué ou écroulé de fatigue.

« Un dernier effort ! » se fustigea Irina alors qu'elle savait sa limite déjà dépassée. Chaque seconde se rapprochait de la torture, son souffle toujours plus erratique, sa nuque trempée de sueur et les bras désormais parcourut de soubresauts de tétanie.

-         Assez ! claqua le professeur en haussant la voix.

Aussitôt, comme délivré par le glas sec de la voix de Minerva ; Irina sentit ses forces l'abandonner.

Elle se laissa choir sans grâce sur la chaise située derrière elle et lâcha sa baguette qui claqua au sol.

Comme sorti d'un brasier ardent, le froid mordant lui sauta au visage et une irréelle impression de fraicheur lui parcourut le corps encore bouillant.

Lorsque qu'elle rouvrir les yeux, ses yeux bleus avaient repris leur place.

-         Vous avez réussi à tenir nettement plus que la semaine dernière. La félicita McGonagall. En plus des yeux, vous avez eu le nez et les moustaches !

Irina sourit sincèrement et passa subrepticement une main sur son visage, pour vérifier que tout était revenu à sa place. Bien qu'elle n'arrivât pas encore à garder ses métamorphoses une fois sa baguette éloignée ; il était indéniable qu'elle faisait des progrès considérables.

La semaine dernière elles avaient essayé la métamorphose partielle en oiseau. Si une belle paire d'ailes avaient orné ses omoplates ; ces dernières étaient atrophiées et ne pouvaient bouger.

La jeune Lestrange avait proposé de s'essayer à la métamorphose en animaux marins, avec toujours en tête l'exploit de Viktor Krum et sa tête de requin parfaitement fonctionnelle.