Endoloris

chapitre 9

Irina n'avait plus bougé de son lit depuis la veille, où, lourdement elle avait chuté. Son front, plus brulant que jamais avait eu raison de sa volonté de cacher son état.

Les bords de la plaie près de son visage avaient bleui, le centre de la chair suintait toujours d'un étrange liquide jaunâtre et, bien que le bleu se soit résorbé, l'entière partie gauche de sa face était douloureusement sensible.

Cerise, l'elfe attitré d 'Irina durant la convalescence d'Anne n'avait su que faire, Mr était partit, Mme Malfoy ne devait plus refaire cour avant une bonne semaine et elle-même ne savait comment s'occuper d'un malade.

Irina s'était effondré juste après s'être levé le matin, elle avait titubé la tête entre ses mains mais ses nausées avaient pris le dessus.

Cerise s'était précipité sur elle ne la voyant pas se relever, l'enfant ne bougeait plus mais à son plus grand soulagement respirait encore, de manière irrégulière certes mais toujours.

Désormais Cerise faisait les cent pas, l'état de la jeune maitresse n'était pas de son fait mais elle était certaine que l'on viendrait lui reprocher quelque chose tôt ou tard si la sépulture d'Irina Lestrange venait apparaître trop rapidement.

Et comme tous les elfes servant les Lestranges, elle savait que personnes n'étaient à l' abri d'une de ses colères, et la mort de sa fille risquait potentiellement de contrarier le maitre de maison.

Cela remontait déjà à quelque année mais la mort violente qui avait saisi une vieille elfe nommé Kara et ébranlé toute la maison restait encore dans les âmes, comme souvenir cuisant de la violence dont pouvait faire preuve Rabastan. Il avait saisi son épée, le cou de l'elfe avait cédé sur le coup, la tête avait valsé, une coupure nette à la base... L'elfe était laide, trop vieille et laide pour servir le maitre sans lui agresser la vue alors, au lieu de la renvoyé au cuisine il avait préféré mettre fin à ses jours.

Cerise déglutit péniblement en passant une main sur son cou. Non vraiment, elle voulait garder sa tête.

L'enfant gémit subitement faisant sursauter l'elfe absorbé dans ses pensées.

- Mademoiselle vous allez-bien ?

La petite ne put articuler avant qu'un violent spasme l'oblige à se tordre de douleur, elle vida le contenu de son estomac dans la bassine à sa tête de lit.
Quelque coup retentirent a la porte. La fillette, le visage maculé de bile sourit doucement.

- Miss...Vous êtes de retour...

En effet Anne passa le pas de la porte mais écarquilla grand les yeux voyant la scène surréaliste se dessiner devant ses yeux.

Elle s'était à peine absentée 4 jours qu'elle retrouvait sa maitresse agonisant dans son lit...

Anne intima à Cerise de regagner les cuisines, elle s'avança vers l'enfant et s'enquit de sa santé.

L'elfe observa la plaie et voyait les bords écarté et la chair à vif conclu que « ce n'était pas bon du tout ».

- Nous allons prévenir votre père de votre état...lui devrait savoir quoi faire...

Irina agrippa les haillons de son elfe, sa tête dodelinant de droite a gauche pour signe de désaccord.

- Père...travaille...il va être fâché...ce n'est rien je suis juste fatigué.

- Ne parlez pas, reposez-vous...

L'enfant ne se fit pas prier et se réinstalla dans le creux de son oreiller, jamais elle ne s'était sentit aussi mal. Tout son corps était brulant, ses membres ne lui répondait plus, sa tête semblait vouloir implosé et elle avait l'impression que son visage brulait tant la douleur était vive.

Mais finalement l'elfe n'écouta pas sa maitresse qui se targuait d'aller « bien » et mettait son état physique déplorable sur une « fatigue passagère ». Bien sûr elle n'y croyait et bientôt Mr Lestrange passa le pas du manoir avec ses basques, un homme en blouse blanche.

On congédia Anne, sa présence gênait le médecin qui, avait du mal à supporter la vue de ses horribles vêtements.

Au bout d'une heure, que l'elfe passa derrière la porte, on lui ouvrit de nouveau mais ce fut le médecin qui en sortit précipitamment.

- Monsieur prenez la dans vos bras, nous allons a Sainte Mangouste !

L'état de la fillette était si préoccupant que le docteur avait préféré l'interné d'urgence à Sainte Mangouste, l'hôpital magique par excellence.

Rabastan rechigna quelque instant à porter le corps de sa fille mais devant le regard insistant du médecin, il ne put que s'y contraindre.

Irina rêvait, le monde autour d'elle était flou et désorganisé, elle ne parvenait pas à suivre les conversations autour d'elle. Seuls quelques éclats de voix lui parvenait sans qu'elle ne puisse en donné le sens. Les mots glissaient sur elle.

Mais il avait une chose dont elle était sûre. Elle se trouvait dans les bras de son père, à son oreille elle entendait battre régulièrement le cœur rassurant de son père.

Cet étrange son lui procurait une quiétude étonnante, comme apaisé sa fièvre lui paraissait moindre, son visage semblait moins se consumer et son corps réagissait mieux. Un demi-sourire fendit ses lèvres, choses que le père ne manqua pas de voir.

Il n'en fit rien, bientôt tout trois transplanèrent laissant derrière une maison vide et une elfe angoisser. Anne entra dans la chambre, promena nonchalamment son regard sur la pièce.

Elle refit le lit et organisa le bureau, rangea les vêtements... elle fit tout ce qui lui permit d'occuper ses mains et par la même occasion son esprit.

« Je vous en prie mon dieu...faites qu'elle aille bien... »