suite chapitre 16

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– Endoloris !

Le sort l'atteignit à la poitrine, instantanément elle sentit tout son être s'ébranler. Son corps brulait, chacun des ses membres, chacune de ses chairs, chacune de ses cellules hurlèrent d'une même voix.

Son être convulsait sans qu'elle ne puisse l'en arrêter, sa tête explosait d'une douleur jamais égalé. Un cri aigu s'extirpa de ses lèvres, ne retranscrivant que très faiblement sa douleur. Sa respiration se faisait saccadée et de plus en plus espacée. Elle suffoquait, son corps suffoquait. Plus rien n'existait, pas même le sol et les moelleux tapis sous elle, pas même la mine horrifié de son elfe ni même la respiration calme de son père qui se délectait de cet alarmant spectacle. Plus rien n'existait si ce n'était une atroce douleur, elle ne pouvait penser, ne pouvait bouger, elle ne pouvait que subir.

A mesure que la fillette dépérissait lui revivait. Les cris de douleurs lui avaient tant manqué, cela faisait presque 10 ans qu'il n'avait plus lancé ce sort.

Lui revinrent en mémoire les cris des Londubat, il avait préféré ceux du mari, il avait aimé sa voix grave se brisant en une aiguë d'un enfant, il avait aimé les suppliques des deux amants, il avait aimé le soutien de son frère de sa belle-sœur derrière lui. A ce moment il n'avait plus été l'élève médiocre ou bien le fils ingrat, il avait été le bourreau, le détenteur d'une vie. Il avait adoré contrôler l'existence de ces pitoyables personnes, la puissance le grisait et les cris le galvanisaient.

Rabastan stoppa son sort, sa fille cessa de s'égosiller. La soudaine quantité d'air s'engouffrant dans ses poumons la fit toussoter faiblement, son visage était inondé de larme rougeoyant son doux faciale.

Le corps de la fillette était encore parcourut de convulsion incontrôlable, des spasmes dût à la tétanie de tous les muscles de son petit corps. Irina ne cessait d'haleter.

Le bourreau passa machinalement sa langue sur ses lèvres avant de reprendre d'une voix forte.

– Pourquoi es-tu comme ça ? T'ai-je mal éduqué ? Répond moi ! Répond moi !

Les oreilles de l'enfant bourdonnaient, ne lui parvenait qu'un faible écho de bruit dissonant et sans qu'elle ne puisse y donner sens.

Irina marmonna quelques choses entre ses lèvres blêmes, Rabastan, curieux approcha son visage.

« Stop, pitié stop. Pardon Stop. Pardon. » Face a cette sourde litanie Rabastan se renfrogna un instant.

– C'est de sa faute...hein à ce stupide elfe ?!

Rabastan agrippa le bras d'une Miss Couples mortifié et approcha la face du vieil elfe de celle de l'enfant.

– C'est elle c'est ça ! Elle t'influence? Je t'avais promis sa tête...

Un sourire carnacier fendu son visage si sévère à l'accoutumé.

– Et sache qu'un Lestrange tient toujours ses promesses...

Anne plongea une dernière fois son regard dans celui de la fillette mais elle n'y vit rien qu'un désarroi sans borne. Irina ne comprenait rien. Elle était entourée d'un brouhaha décousu de toute réalité.

Rabastan empoigna sa baguette et au bout de celle-ci se matérialisa une longue épée de fer forgé à la lame finement ciselé.

Sans plus de cérémonie la lame s'abattit sur la nuque fripée de l'elfe.

Le temps sembla s'arrêter un instant, la fine coupure sur la gorge de Miss Couples ne semblait pas signifier ce qu'elle aurait dut être, soit une violente mise à mort.

Mais le sang gicla, rompant cette parcelle d'éternité. Le temps, comme pour rattraper son momentané retard se gonfla et déborda. Le liquide vermeil se répandit sur le sol, souillant les tapis et formant un lac aux reflets immondes et poisseux. Les sols s'engorgèrent de tant de liquide qu'ils en rejetèrent une partie directement sur les chaussures du sorcier. Rabastan pesta et jeta négligemment la dépouille loin de lui. Ses vêtements et plus particulièrement sa chemise arboraient des taches sombres, il agita ses mains et essuya le surplus sang sur son pantalon sombre. Son visage ruisselait de goutte de ce même liquide lui conférant un aspect diabolique et dément.

La fillette s'était redressée, ses mains entièrement plongées dans l'étendu sanguinolente, ses yeux bleus s'écarquillèrent d'horreur mais aucun son ne passa ses lèvres malgré les hurlements qui déchiraient son âme.

La fillette porta ses mains à sa bouche puis à ses yeux, elle venait d'apercevoir une masse ronde coiffé d'un tissu blanchâtre. Ce ne pouvait être ça .ce ne pouvait être ce qu'elle pensait...

Rabastan agrippa le col de l'enfant, elle tremblait tant qu'elle parvenait difficilement à marcher, le visage tordu en un rictus de peine indescriptible. Elle se mit à haleter et à essayer d'endiguer de grosse larmes jaillissant de ses yeux mais la lourde porte de la cave se referma derrière elle et le noir l'enveloppa.

*

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant