Un retour perturbant.

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Une sorte d'angoisse régissait désormais la vie à Poudlard. Les adolescents se déplaçaient toujours en groupe serré, souvent par classe mais invariablement par couleur de maison.

Irina ne savait si la perspective des fêtes angoissait plus les élèves ou bien si cela était l'inverse. Certains préféraient rester à Poudlard, pour être protégé du dangereux criminel Sirius Black qui rodait encore impunément dans le monde des sorciers .Et d'autres ne savaient si Poudlard était plus ou moins sur que la maison de leurs parents. En effet. Sirius Black, malgré la présence des détraqueurs avait réussit un prodige, s'infiltrer dans l'enceinte. Or aucun lieu de Grande Bretagne n'était plus magiquement sécurisé ...Mais alors que faire ?

Toutes les solutions envisagés présentaient leurs risques mais il semblait tout de même plus sûr a Irina de rentrer chez elle. En effet, que lui voudrait personnellement Sirius Black ? Rien, absolument rien. Il n'avait aucune raison de venir l'assassiner dans son sommeil au sein même du manoir des Lestrange.

Mais bon, à quoi cela servait de ressasser cela. Elle ne rentrerait pas pour les fêtes, comme l'année précédente. Pas que cela la dérangeait .

Ici au moins il y avait un immense sapin, un repas convivial bien qu'emprunt d'une formalité obligatoire ; en raison de la fête passée avec les professeurs ( Irina n'aurait su dire laquelle des situations : chez elle ou à Poudlard était la plus formelle).

Mais un matin, lors du petit déjeuner une chouette hulotte d'une grande taille à la parure ambrée vint se poser près de son assiette. Le strigidé lui picora fermement le nez faisant glapir la jeune Lestrange. Enroulé autour de sa patte, le messager détenait un parchemin précautionneusement scellé.

Comme à chaque fois où elle recevait une lettre marquée du sceau familial, l'appréhension assaillit son estomac.

La curiosité de ses camarades était évidente, Irina ne recevait jamais de courrier.

La jeune fille parcourut une première fois la lettre pour en connaître la dangerosité, puis n'y voyant aucun reproche même voilé elle se détendit.

Son père l'informait qu'il viendrait la chercher à la sortie du train pour qu'elle puisse passer les vacances de Noël chez elle. Ce n'était pas une proposition, il n'y avait pas de motif ni de raison.

Il ne lui demandait rien, à part une obéissance sans failles.

Une moue déçue s'encra sur son visage.

Sans trop comprendre la raison de son agacement elle se força à inspirer et à sourire.

Elle allait voir son père, n'était ce pas ce qu'elle voulait ?

« Retrouver le manoir froid que j'ai été si heureuse de quitter à la rentrée...quelle joie » la mesquinerie de sa propre pensée l'étonna.

Elle ne pouvait pas penser ça. Elle n'en avait pas le droit. Comment pouvait elle ne pas vouloir retourner chez elle sous seul argument d'un château de pierre sans lumière ni chaleur. « Si seulement il n'y avait que ça... »

Pour conjurer ses insidieuses réflexions elle dit à Catherine.

- Je rentre chez moi pour les fêtes.

- C'est génial ! Ça me faisait un peu de la peine que tu restes ici toute seule !

L'approbation de son amie était un signe, c'était une bonne nouvelle.

Depuis la grande nouvelle Irina s'astreignait à une discipline de fer. Elle accumulait les notes maximales et les appréciations avantageuses dans le but de montrer à son père un bulletin excellent en tous points . Pour ne pas s'ennuyer une fois chez elle elle ne prenait aucune avance dans ses devoirs prévus après les vacances. Pari risqué mais elle préférait parier ne rien faire chez elle que de passer des vacances époustouflantes. Cela semblait bien plus probable.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant