chapitre 11

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Le service de soin cautionna la laisser partir au bout de 6 jours, 6 jours de réveil à 10h du matin, 6 jours de blouse blanche ouverte dans le dos très gênante, 6jours de câlin sans aucune raison des infirmières et 6 jours d'une nourriture peu ragoutante.

Irina n'avait jamais été aussi câlinée de sa vie, on lui caressait les cheveux et le visage, encérait le corps de bras et on déposait des multitudes de bisous sur sa « frimousse toute mignonne» . Autant dire qu'au début elle réagissait sur la défensif, ne comprenant pas pourquoi des gens approchaient autant leurs visages du sien au point où cela devenaient indécents. Puis elle avait appris à aimer ça.

Aimer se lover contre le cœur des infirmières, aimer le contacte de leurs cheveux sur son visage et aimer la sensation novatrice de se sentir présente.

6 jours loin de son père et de sa maison, 6 nuits où elle pleurait encore, cherchant comme à chaque fois le réconfort et la chaleur de l'étreinte paternelle. Celle qu'elle n'obtiendrait jamais.

Durant sa convalescence, après moult interrogatoire elle avait fini par admettre être « tombé sur un meuble du salon en courant ». L'enfant l'avait tant répété, psalmodiant cette sourde litanie qu'elle y croyait presque.

Les docteurs d'abord septique avait fini par accepter cette hypothèse tout à fait plausible, les bords irrégulier de la plaie corroboraient avec ceux d'une chute sur un coin de meuble.

Pour Irina ce séjour lui avait rendu des avis mitigés, contradictoires.

D'un côté ces murs blancs, ces hommes et femmes en blouse qui la tripotaient sans cesse la terrifiait et la gênait, de même pour la présence omniprésente d'enfants hurlant et gesticulant dans chaque coin du service. Même si, pour ceux-ci, elle éprouvait une incrédulité et une incompréhension immédiate.

Ces enfants, aux cheveux blonds et aux joues rebondit, pleurant sans aucune retenue et essuyant leurs nez baveux sur les manches de leurs habits... Les infirmières avaient bien essayé de pousser Irina vers d'autre congénère de son âge mais la petite avait vivement protesté – ici on ne la grondait pas lorsqu'elle exprimait son désaccord...on lui demandait même son avis sur certaines chose ! -.

La fillette était rester prostré dans un coin de la salle de jeux, les genoux près du cœur et les mains sur ses oreilles, il y avait trop de bruit ici, pourquoi ces enfants hurlaient-ils ? Ils n'avaient pas mal, pas faim. Ils hurlaient pour « s'amuser »...cela était-il amusant de brailler à sans décrocher les cordes vocales ?

Elle avait essayé...elle avait eu plus peur du son strident s'étant extirper de sa gorge qu'autre chose !

Peut-être était-ce par ce qu' ils étaient des jeunes enfants mais...leur comportement apparaissait à Irina comme, étrange, irrationnel, ridicule... elle n'avait pas à juger ces personnes. Et elle se détestait de le faire.

Tous ces cris s'insinuaient dans son crâne, lui perforant le cerveau de part en part. Pourquoi tout était si bruyant ? Dans son manoir tout était si calme et paisible... Jamais elle n'avait entendu une cacophonie pareille, même lors des grandes réceptions. Tout le monde parlait à un niveau sonore acceptable, de sorte à être entendu de ses voisins mais pas plus. Jamais une parole plus autre qu'une autre.

D'un autre côté... chose largement moins avouable. Les infirmières l'enlaçaient la nuit lorsqu'elle pleurait et étouffait ses cris, elle lui passait une main dans les cheveux et fredonnait des airs de berceuse soporifique. Ainsi, le corps pressé contre celui d'un autre être humain elle parvenait à se rendormir, en se traitant d'imbécile.

Elle n'avait pas à aimer qu'on l'enlace, surtout lorsque ce n'était « qu'une » infirmière, une simple femme du peuple. Elle n'avait pas le droit de désirer que cela se reproduise, elle devait repousser ces gestes ridicules et poser un regard dédaigneux sur cette femme qui avait osé poser la main sur elle.

Mais elle n'y arrivait pas, tous ses désirs non-avoué et ses espoirs enfantins ne voulait pas s'en aller, elle avait beau les étouffer et les engloutir au plus profond d'elle même, ils refaisaient  toujours surface aux moments les moins opportun.

Mais son père lui manquait terriblement, de plus sa voisine de lit, une fillette d'une dizaine d'année s'étant brisé les deux jambes après un match de quiddich raté dans le jardin, recevait chaque jour la visite d'un de ses parents. C'est ainsi, la mine anxieuse et un sourire encourageant aux bords des lèvres qu'ils passaient le pas de la porte, les bras plein de livre et d'oreiller afin d'améliorer le confort de leur enfant.

« Lily » ne devait passer qu'une poigner de jours à l'hôpital, le temps aux médecins de reconstruire l'ensemble des os de ses jambes,  « une mauvaise chute ».

Voilà pourquoi les femmes ne devait pas monter à balais, seuls les hommes parvenaient à chevaucher leurs impétueuses montures, le quiddich était un sport réservé aux hommes et les jeunes filles qui s'y essayaient n'étaient que des petites... La suite des propos de son père avait été censurée par les mains de Mme Malefoy sur ses oreilles.

Cette jeune « lily » de toute évidence avait essayé un sport d'homme, et cela ne lui avait pas réussi...Mais le plus étonnant était que ses parents ne la grondaient pas. Ils ne se fâchaient pas de voir leur fille dans un si mauvais état... ils ne la grondaient pas d'avoir pris le balais de ses frères et d'être partie en secret jouer chez des amis... Ils étaient juste heureux de la voir vivante.

Mr Lestrange n'avait pas daigné rendre visite à sa fille, Irina en avait conclu qu'elle méritait cette mise à distance, mais la peur qu'il ne la laisse ici subsistait encore.

Comme lorsqu'il l'enfermait à la cave, elle avait peur qu'il ne la laisse, seule dans le noirs, peur qu'elle reste parmi les ombres terrifiantes à tout jamais...Peur qu'il oublie jusqu'à son existence.

Alors elle lui écrivait, pour qu'il se rappelle d'elle, qu'il se rappelle de son existence, elle l'horrible fillette à l'hôpital.

Les médecins avaient envoyé un hiboux chez les Lestrange pour prévenir le père que sa fille pouvait sortir d'ici le lendemain...C'était une des premières fois qu'ils devaient utiliser les hiboux, surtout pour de si jeunes d'enfants, d'habitude on prévenait les parents de vive voix mais Mr Lestrange ne semblait pas vouloir se déplacer.

« Père travaille beaucoup, il n'a pas à venir me voir...Je ne voudrais pas qu'il prenne du retard dans son travail à cause de moi. »

Irina attendait donc, patiemment le temps où elle retrouverait sa maison, son lit, son elfe et son père.

Cependant la boule dans sa gorge grossissait au fil de ses pensées contradictoires et inavouées.

Elle aurait tant voulut qu'il soit là...à son chevet.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant