chapitre 13

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Les semaines se succédèrent et peu à peu Irina commença à trouver ses marques et à comprendre ce nouvel univers hostile qu'était la scolarité loin de chez elle.

Bien sûr sa cape de soie bleu nuit lui serrait toujours le cœur mais son regard ne se posait plus qu'occasionnellement sur la table des Serpentard au fond de la Grande salle lors des repas.

La surprise et la gêne, de savoir des gens endormient à ses côtés dans le dortoir surmonté, Irina parvenait a caller sa respiration sur celles profondes de ces camarades. Elle ne dormait plus dans ses draps qui n'avaient ni le touché ni la senteur de sa maison mais ceux de Poudlard ne manquait pas de douceur.

Une fois le rythme des devoirs assimilé l'expérience du collège se fit plus agréable pour tous les premières années. La saison de Quiddicht allait bientôt débuté, galvanisant les plus jeunes comme les ainés et créant une atmosphère conviviale aux seins des quatre grandes maisons.

Déjà des liens et de amitiés se créaient, parfois mêmes des amours sans qu'Irina n'en fasse partie. On ne l'excluait pas mais la jeune Lestrange n'était jamais présente, si ce n'était que son enveloppe charnelle reposait nonchalamment aux côtés de ses camarades. Elle ne répondait jamais de manière exhaustive ni ne questionnait en retour, empêchant tout lien de se tisser entre elle et le reste du monde.

Pas qu'elle ne soit inintéresser ou particulièrement  détaché des récits de ces camarades simplement qu'on  lui avait toujours vivement « conseillé » de se taire et de ne pas questionner de manière intempestive au risque d'ennuyer son vis à vis.

Sauf qu'on s'offusquait de ses silences et de son regard constamment au lointain, sans qu'elle n'en sache rien on avait progressivement associé son nom et prénom à des adjectifs peu agréables.

« Pédante » ou bien « hautaine » mais ce n'était que des personnes ne la côtoyant qu'indirectement qui émettaient de tel jugement.

Souvent on préférait taxer son intelligence de défectueuse plutôt que d'incriminer son caractère.

Mais cela avant que les professeurs ne rendent les devoirs, sur sa copie d'Irina trônait à l'encre magique de sérieuse éloge ou compliment pour sa qualité de rédaction ou bien de recherche.

On avait forcément associé ces bonnes notes à une grande intelligence alors comment expliquer ce manque de conversation ?

Si elle n'était pas « débile » pourquoi ne parlait elle pas ?

Mais tous s'accordaient sur un point, elle n'était pas méchante. Jamais elle ne refusait de porter aide à quelqu'un quand bien même elle aurait voulu faire autre chose.

On s'amusait gentiment de ses déboires en magie pratique avant de l'aider à s'améliorer, sans grand succès.

Il n'était cependant pas vrai qu'Irina ne parlait à personne,  il lui arrivait de converser avec ses camarades de chambre une fois à l'abri des regards. Il était cependant plus rare qu'elle lance de son gré une conversation.

Elle avait trouvé un véritable havre de paix au milieu des livres de la bibliothèque.

Elle aimait leurs odeurs et leurs pages jaunies par le temps, parfois elle prenait un livre au hasard. Soucieuse de donner sa chance à chaque ouvrage de la bibliothèque qu'importe du sujet traité, par soucis d'équité elle jetait on dévolu sur un vieux parchemin, à demi caché entre deux livres flambant neuf.

Chaque livre avait quelque chose de spéciale, d'intéressant. Se plonger dans l'intimité d'autrui, et plus spécifiquement de l'auteur lui plaisait.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant