chapitre 1 partie 2

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Irina attendait tous les jours, le regard vers le lointain et le menton callé sur sa main. Assise sur l'oriel, en tailleur avec à ses côtés un livre, elle fixait l'horizon le visage défait et le regard impassible.

Désormais elle vivait de plus en plus recluse, les quatre murs de sa chambre l'accueillaient à toutes heures du jour et de la nuit. Le matin elle se levait aux premières lueurs du jour, tirait ses draps et attendait les 8 coups de l'horloge pour descendre déjeuner, puis elle se réfugiait de nouveau dans sa chambre et attendait le repas... Et enfin elle attendait le diner suivit d une longue veille,jusqu'à apercevoir les premiers rayons timide du soleil.

Sa vie se résumait à une éternelle attente ponctuée de bref moment de joie ou de colère passager.

Son père avait décidé qu'elle était désormais assez « grande » pour s'occuper d'elle...Ainsi elle n'avait plus aucun contact avec les abjects elfes.

Elle se douchait seule, essayait de ne pas se noyer...A moins qu'elle ne fasse le contraire ?

Elle laçait ses robes, serrant les rubans de ses robes jusqu' a la suffocation. A moins qu'elle ne le rêve ?

Les livres ne parvenaient plus à contenir la détresse de leurs jeune lectrice, les mots semblaient devenir flous et pleuraient, ce ne pouvait être les yeux d'Irina qui débordaient ainsi...Non c'étaient les lettres qui se liquéfiaient et se  tordaient de douleurs sous ses pathétiques yeux bleus.

La jeune fille n'avait pas espérer voir la dépouille de son elfe...Et elle avait bien fait de ne pas espérer, elle n'en aurait que plus souffert voyant la tache brune sur les tapis de la salle à manger...

« Tout ceci est réel... » Avait-elle seulement déploré.

Elle n'avait jamais su qu'était advenu le corps de Miss Couples. Elle n'avait jamais demandé. Elle avait seulement creusé de profond sillon dans son cahier caché derrière son armoire, elle l'avait mis en pièce, avait tant scarifié son confident que les pages s'étaient couvertes d'auréole noire d'encre.

La mine de métal de sa plume profondément figé dans le cahier l'avait incité à s'excusez avec plus de ferveur qu'a l'accoutumé. S'excusez d'être si mauvaise, d'être si laide de cœur, d'avoir tué sa mère en couche et d'avoir vu le jour.

Elle était venue à l'évidence de l'absence de sa mère, l'évidence du mutisme de son père concernant sa génitrice. Une femme de sang pur ne s' « en va pas », elle ne quitte pas le manoir familiale, du moins pas vivante.

Tous les autres enfants ont deux géniteurs, deux parents, elle n'avait pas de raison de faire exception.

Irina avait entendu son père parler à un quelque invité la tragique mort en couche de la mère Carrow il y a de cela des années emportant avec elle le nouveau-né.

Elle était responsable de l'absence de sa mère.

Comme désormais de l'absence de son elfe...à chaque fois qu'elle y pensait un boule d'amertume se logeait dans sa gorge en direction de son père. Pensée malheureuse qu'elle corrigeait aussitôt en la redirigeant très justement vers elle. Mais elle n'arrivait plus à y croire. Ses convictions enfantines d'un père omniscient et d'une justice inébranlable se désagrégeaient au fil de ses pensées hasardeuses.

Alors elle se contentait de mettre cet accès de folie sur la juste cause de l'alcool plutôt que sur la réel santé mentale de son père lorsqu'il avait empoigné sa longue baguette noire correspondant tant à son image. Lorsque la formule impardonnable avait franchi ses lèvres fendues en un sourire fou.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant