Chapitre 17

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Je viens de me rendre compte qu il manquait un chapitre... J ai tout bonnement oublier de le poster, ainsi ce chapitre ce trouve après le 16 et avant la 2 e partie








C'est dans le noir qu'elle se rendit réellement compte. Qu'elle comprit que Miss Couples ne viendrait plus la chercher au seuil de sa chambre le matin, qu'elle ne lui servira plus à manger, qu'elle ne lui passerait plus ses robes chaque jour... Mais Anne était bien plus que cela, bien plus qu'un domestique.

La fillette ne verrait plus l'ombre des pieds de l'elfe se découper sous la lumière de la cave quand elle y sera enfermé, Miss couples ne tentera plus d'apaiser l'enfant à travers la lourde porte de bois.

« Mademoiselle ne pleurez plus, soyez courageuse vous n'allez plus y rester longtemps... » Ce à quoi Irina répondait toujours par « je ne suis pas courageuse ! J'ai toujours peur du noir ! ».

Le vieil elfe ne lui prêtera plus une épaule sur laquelle larmoyer lorsque son père trouvait prétexte à la gronder...

Elle était « morte », Anne l'elfe était « morte ». Mais que signifiait vraiment la mort...

C'était quelque chose qui paraissait si peu...naturelle.

Comment un corps habité par une personne, comment un corps mobile doué d'interaction et de tous les gestes possibles pouvait se retrouvé si...inerte et blafard.

Comment un visage expressif pouvait il se transfigurer pour arborer un ultime rictus de douleur à jamais figé sur des lèvres pincé si souvent tordu en un sourire ?

Pourquoi la mort volait-elle ce qui faisait d'une personne elle-même, pour ne laisser qu'un amas de chairs morte, beaucoup trop lourde pour que l'on pense l'avoir un jour vu se lever.

C'était donc cela la mort ? Le corps de l'être aimé à jamais inerte ? Le visage tordu et privé de couleur ? Un regard écarquillé sondant les tréfonds du plafond et semblant y voire quelque chose d'invisible aux mortels ?

Irina se tenait la poitrine, ses fins doigts profondément ancré dans sa chairs comme cherchant à extirpé son cœur, organe responsable de sa souffrance.

Ce n'était pas possible...La mort n'est qu'un mot, un assemblements de quatre lettre parmi tant d'autre, il ne devait rien vouloir dire. La « mort » est le contraire de « vivant »...Mais qu'est cet être vivant ?

Etait-elle vivante ?

La fillette se cacha les yeux, pour se persuader que son absence de vision n'était dut qu'a ses mains bien trop proches de ses yeux.

Elle n'était pas dans la cave où il faisait noir, elle était dans sa chambre et Miss Couples allait venir tapoter à sa porte... Ca ne pouvait être autrement ! Cela avait toujours été ainsi et un mot de quatre ridicule lettre n'avait pas le droit de changer cela !

Mais elle était dans la cave, la pierre froide et humide lu lui confirmait, l'odeur âcre de l'air le lui murmurait à l'oreille, l'aspérité des murs sur son dos frêle lui affirmait et son cœur le lui hurlait.

Le temps n'avait aucune emprise dans les sous-sols du manoir Lestrange, les secondes s'éternisaient semblant être des heures et les heures n'étaient plus qu'une notion sans sens. Une unité de temps oublié.

Etre mort est ne plus être vivant. Etre vivant est existé... Que signifiait « exister »? Étions-nous vivant lorsque des gens attestaient de notre existence ? A moins que cela était lorsqu'un livre affirmait que nos pieds avaient foulé le même sol que les lecteurs ? Existions-nous grâce aux autres ou pour les autres ?

Irina enfonça ses ongles dans sa chair et lacéra sa peau, faisant rougir son épiderme.

Se faire du mal, tenter de faire disparaitre la culpabilité lancinante qui lui alourdissait le cœur au quotidien. C'était la seule chose qu'elle savait faire, culpabiliser.

Ses poumons se gonflèrent de l'air vicié des lieux, comme elle détestait cette odeur... L'odeur de sa peur.

L'odeur du noir. Cela sentait la moisissure, la pierre trop longtemps dans le noir et sans aucun changement d'air.

La fillette enfonça ses paumes dans ses orbites et se tassa dans un coin de la pièce à tâtons, le dos callé entre deux pans de murs humides et le visage enfoui entre ses genoux noueux.

Elle ne cessait de se ressasser les évènements chaotiques de la soirée. En une interminable succession de scènes affreusement rouge sang. Elle se rappelait la terrible douleur du sort de son père, la volonté de mourir, que cela cesse...que son calvaire se termine. Puis a demi-consciente elle avait vu une lame passer à travers le cou de son elfe, détachant la tête de son socle, provoquant inéluctablement la mort.

Puis le sang se déferlé en d'ininterrompu gerbe de sang vermeil.

Irina se remit à dodeliner de la tête embarquant avec elle tous son corps. Cela ne pouvait être réel, tout était trop net dans son esprit. Elle ne voulait y croire, sa raison ne voulait y croire.

Mais la spirale dans sa poitrine, gravé a même sa chair par le sortilège impardonnable lui susurrait que tous cela avait bien eu lieux. Comme le serpent s'enroulant doucement autour de sa proie, enserrant sa gorge, l'empêchant de respirer, puis plantant ses crocs débordants de toxine directement dans son cœur, il ne lui restait plus qu'à attendre la totale diffusion dans toutes les parcelles du corps de sa victime.

La fillette dépérissait à mesure que le venin s'ébruitait dans sa conscience. La folie de Rabastan se répandait dans l'être de sa fille.

Les soubresauts visible des minuscules mains de l'enfant traduisait lui une lutte contre l'impensable, une lutte perdu d'avance. Le monde est absurde, irrationnel, terriblement hideux. L'impensable était possible.

Dans son monde où l'on pouvait tuer devant sa fille l'elfe lui servant de nourrice, où l'on vendait les fillettes dans un mariage sans amour, où l'on souriait hypocritement a des « amis » tous aussi vils...

Voilà son monde, son univers. La dimension hors du temps et de l'espace dans lequel elle gravite.

Le sang séché lui collait a la peau la démangeant par la même occasion. Elle savait ses mains rouges vermeils pour avoir tremper dans le liquide de vie si traditionnellement dans les veines.

De sourds craquements lui parvenaient de l'extérieur, derrière la lourde porte refermant son univers.

Des pas précipités se firent entendre. La fillette vit se découper sous la rainure de la porte deux ombres de pieds puis entendit le déclic assourdissant d'un verrou s'ouvrant.

Dans la lumière se découpait une chétive silhouette aux membres malingres et aux oreilles tombantes.

« un elfe...mon elfe... » Des larmes de soulagements déferlèrent sur le visage torturé de l'enfant aux joues sale creusé de sillons de larmes.

Quel ne fut pas son coup au cœur lorsqu'elle découvrit le visage familier de Cerise...Son ridicule espoir se consuma avant même d'avoir pu être réellement énoncé.

Les yeux accusateur de Cerise finirent d'étouffé la fillette.

Son cœur s'arrêta. L'enfance d'Irina Lestrange avait sonné funestement en ce 17 juin à l'aube de son 10è anniversaire, à croire que le destin la portait en horreur, du moins tout autant que la fillette se détestait.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant