Superbes vacances de Paques

437 42 1
                                    



Le retour en train vers King Cross se passa sans heurts.

Irina profita du long voyage pour rire et papoter avec ses amies et recueillir leurs coordonnés à chacune d'entre elles. Les vacances de Pâques ne duraient pas longtemps mais avoir un moyen de communication avec ses camarades de chambrée rendait moins angoissant son retour chez elle.

En 3 ans elle n'avait passé que les 2 mois de vacances d'été entre les murs froids du manoir Lestrange, sa nouvelle normalité était plus Poudlard que sa maison.

La jeune Lestrange salua les parents de Catherine, parents qui la remercièrent de s'occuper si bien de leur fille et lui proposèrent de passer des vacances dans leur maison en France à l'occasion.

Irina acquiesça plus par politesse et leur promis de demander à son père la permission, sachant pertinemment qu'elle n'en ferait rien.

Rabastan semblait fatigué et encore plus petit que la dernière fois, une barbe blanche lui mangeait maintenant la moitié du visage et les lourds cernes sous ses yeux ne montraient pas le sorcier sous son meilleur jour.

Il ne se proposa pas à porter sa valise et père et fille firent la queue en face des nombreuses cheminées pour rentrer à leur domicile en un éclair.

Rabastan se contorsionna dans l'âtre et jeta la poudre de cheminette verte caractéristique avant de disparaitre en une flambée inoffensive.

Irina le seconda de quelques instants et rejoignit le manoir.

Comme à chaque voyage avec le réseau de cheminée, Irina crachota pour éparpiller la pluie de cendres causées par son arrivée et frappa sa robe du plat de la main pour ne pas emmener les poussières grisâtres en dehors de l'âtre.

Un regard circulaire a la pièce et l'absence de son père lui firent un instant croire s'être perdu dans le dédale de cheminées. Il était commun de se retrouver au mauvais endroit si l'on prononçait mal le lieu ou bien si on n'avait pas une image très claire du lieu avant de jeter la poudre.

Le salon était dépourvu de tout meuble, seules les tapisseries aux murs lui assuraient être arrivé à bon port.

La jeune fille s'attarda un instant dans la pièce dévastée et partie à la recherche de son père.

Mais où étaient donc passés les buffets et les tables d'acajou ?

Les couloirs étaient encore plus froids qu'à l'ordinaire, Irina ne reconnaissait presque plus sa maison et aurait pu facilement la croire abandonné.

Sans aucun meuble Irina découvrit des murs fatigués au papier peint ternis et usés, l'absence des tableaux se faisait particulièrement sentir.

Dans l'entrée, son père avait pendu sa veste à la même patère mais plus de lourde armoire où ranger les manteaux.

La jeune fille, sans attendre de voir son père prit son bagage et monta les marches quatre à quatre jusqu'à sa chambre.

Elle ouvrit la porte en un mat fracas et laissa tomber sa valise de stupeur.

Sa chambre était vide, son beau bureau d'acacia, son armoire millénaire gravée des initiales de ses ancêtres, son guéridon bancal, sa commode en frêne sombre, tout avait disparu.

Ne restait que son tapis et une frêle bibliothèque de pin pleine de ses manuels scolaires.

Elle déplaça son sac avec son pied avant de dévaler les marches aussi rapidement qu'elles les avaient grimpés.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant