Les conséquences

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Rabastan semblait se contenir difficilement. Il était agité et des mouvements répétitifs agitaient ses mains comme s'il cherchait à tout prix à les occuper.

Irina le sentait, quelque chose allait se passer, quelque chose de dramatique.

Peut-être avait-elle appris à reconnaitre les signes avant-coureurs des accès de violence de son père ou était-ce dû l'atmosphère lourde et étouffante qui entourait le patriarche Lestrange.

L'homme déposa sa cape et s'engouffra dans le salon, d'un geste de la maison, il incita sa fille à le précéder. Sans n'opposer de résistance, résigner, Irina s'exécuta.

Sur la longue table du salon, une unique lettre était placée à une extrémité.

-       J'ai reçu une lettre de ta directrice : Dolores Ombrage. Siffla-t-il en ramassant la lettre parcheminée. Tu fais partie de l'armée de Dumbledore.

Ce n'était pas une question, plutôt une froide déclaration

Elle devait se défendre.

-           Ce n'est pas vraiment une armée, c'est juste un club, un club de sortilège pour apprendre à se défendre...

Face au regard courroucé, elle sut qu'elle avait commis une erreur.

-           Ah oui ?! De défense ? Tu voulais apprendre à te défendre ?

Il s'avança, menaçant, Irina recula pour toujours rester à la même distance de son père.

Heureusement la table entre eux servait d'ilot.

-           Il suffisait de demander.

Avec grâce, il tira sa baguette d'un geste souple.

-           Sors-la tienne. Lui intima-t-il.

Irina sentit le froid glacé de la terreur s'immiscer dans son corps, une boule se forma dans son ventre.

Ne voyant aucun geste de sa part, Rabastan pointa sa baguette vers sa fille et réitéra son ordre.

Ce n'était plus l'entrainement bon-enfant de l'AD.

Elle regretta immédiatement ne pas avoir réussi à surmonter avec ses camardes la peur de l'affrontement ; parce qu'elle en avait désormais vraiment besoin.

Sans qu'elle ne puisse elle-même le comprendre, un sourire nerveux anima ses traits et un rire aigu s'extirpa de ses lèvres.

Le regard froid et la mine encore plus renfrognée de Rabastan la fit cesser ce rictus malencontreux.

-           Mais je... Je n'ai pas le droit d'utiliser ma baguette en dehors de Poudlard. Articula-t-elle avec lenteur.

Sans plus attendre, Rabastan lui lança un sort.

D'instinct, Irina se jeta sur le côté, le sortilège s'écrasa sur le mur situé derrière elle en laissant une trace visible de brulé.

Irina resta une longue seconde, interdite, profondément troublée et paralysée de stupeur face à l'impassibilité de son père.

Sans plus de sommation, il lui avait lancé un sort.

-           Aller défend toi ! Tu t'es enrôlé dans l'armée de Potter et de Dumbledore pour te défendre contre les mangemorts ! Maintenant, défends-toi !

Mue par un instinct de conversation qui l'étonna, Irina se jeta sur ses genoux et rampa sous la table. Rabastan lui ordonna de se relever, mais elle n'en fit rien.

La porte du salon n'était qu'à quelques mètres, et la porte d'entrée du manoir au bout du couloir. Il lui fallait rejoindre l'extérieur et s'enfuir à toute jambe.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant