chapitre 10

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Aussitôt arrivé à l'hôpital on plaça la fillette, l'arrachant aux bras de son père qu'elle ne voulait plus quitter. Rabastan se sépara de son encombrant bagage avec satisfaction, porter cette enfant lui rompait les reins et apercevoir son sourire non-dissimulé l'agaçait.

Les magicomages changèrent l'enfant et la désinfectaient entièrement.

Irina ne parvenait pas à ouvrir les yeux, elle était seule dans un brouillard de cri et d'odeurs.

On finit par la placer dans un lit propre, les draps sentaient le lin mais l'enfant ne se sentait pas à l'aise, elle n'était pas chez elle, les mains qui la touchaient sans cesse lui étaient inconnue et la peur qu'on la laisse ici lui opprimait le cœur.

« Père ne me laisser pas ici...j'ai peur s'il vous plait...Pardon, j'ai peur... »

Elle dut marmonner car une infirmière vint à son chevet et posa une main sur son front.

- Et bah dit donc ! tu es encore toute chaude ma cocotte ! aller, boit moi ça, ça ira mieux.

Joignant les mots à la parole, elle approcha une fiole des lèvres close de l'enfant.

« Ouvre tes lèvres. ». « Voilà, comme ça c'est bien.»

La fillette sombra de nouveau dans un sommeil sans rêve, perturbé par la seule pensée de son abandon dans ce triste hôpital.

- Alors, qu'a-t-elle ?

- Alors...une infection de niveau deux... sa santé n'est plus menacée mais nous allons devoirs la garder pendant quelque jours...

Rabastan acquiesça, le visage impassible.

- Bien je vous la laisse donc...

- Comment s'est-elle blesser ? une telle blessure ne survient pas par hasard !

Le médecin tenta de se placer devant lui mais il avait déjà transplané.

Une infirmière vint à sa rencontre, ramenant à la réalité le médecin estomaqué.

- Mr Lista, chambre 203 continu de cracher des limasses... les médicaments sont inefficace nous avons besoin de votre aide.

- Oui j'arrive...

Le médecin lissa sa blouse et suivit l'infirmière mais son esprit vagabondait toujours vers cet étrange père et son enfant au visage défoncé. Quel père laisserait sa fille sans même s'enquire de sa santé ? Sans même questionner le médecin ? Sans même aller-voir sa fillette surement terrorisé...

Mais bon, il ne fallait pas s'attendre d'un Lestrange un amour prononcé pour sa progéniture, cela n'avait jamais été le cas et il voyait difficilement comment les choses pourraient changer...

Le sol jonché de limasse coupa net sa petite balade de pensée.

- Apporter moi une potion de tue-loup et une de limassion... Et nettoyer moi ça s'il vous plait !

Le soleil était à présent haut dans le ciel, l'absence de rideaux au mur rendait la pièce si aveuglante et lumineuse qu'Irina, même les paupières close voyait s'étendre devant elle un monde rouge sang.

La bouche pâteuse et le corps courbatu elle gémi, elle se sentait mal, désorienté, nauséeuse et terrifié.

Une personne s'approcha-t-elle et, voyant ses paupières tressauter resta à son chevet.

- Aller ma petite ! il est midi passé ! on va se réveiller doucement d'accord ?

L'enfant parvint à entrouvrir les yeux mais les referma aussitôt, une femme se tenait si près de son visage qu'elle en avait été surprise.

La femme avait une quarantaine d'année, un visage jeune quand bien même les ridules le sillonnant.

Elle portait un habit blanc, signe caractéristique d'une infirmière dans un centre hospitalier, le signe présent sur sa poitrine témoignait de son appartenance au groupe médicale de sainte mangouste.

Irina était dans une salle aux murs blancs, une petite fenêtre servait de point centrale de lumière et un lit à sa droite était vide.

- Alors I-ri-na c'est ça ? demanda-t-elle en examinant sa fiche de soin ses lunettes en mains.

- Oui madame.

- Oh tu es polie c'est bien ! si mon fils pouvait être comme ça !

L'infirmière se nommait Alice et venait lui prodiguer les soins à sa « vilaine blessure » qu'elle avait à son « si beau visage ». Irina était très gênée par l'attention que lui portait cette dame. Alice lui tripottait le visage, provoquant des vagues de douleurs à l'enfant qui essayaient de ne rien laisser paraitre.

- Alors dit moi ma petite...Comment tu t'es fait ça ? Tu t'es battue ?

Irina déglutit doucement, elle ne voulait pas dire que c'était à cause d'elle, qu'elle avait fait une bêtise et que par conséquent elle n'était pas une « si gentille petite fille ».

Mais elle ne voulait pas mentir...elle ne devait pas avoir de secret, on lui avait déjà tant répété...

Et elle ne voulait pas que l'on « gronde » son père, et qu'il se fasse punir par sa faute.

Elle ne savait pas quoi répondre, heureusement pour elle, à ce moment précis un patient à moitié déguenillé passa comme un damné dans le couloir poursuivit par une horde d'infirmier.

Alice se leva d'un bond et partit a la pourchasse de « Monsieur Miller !!!! »

La chambre blanche retendit aussitôt du son régulier d'une lointaine horloge, signe que le temps s'écoulait toujours quand bien même sa présence insensé dans ces lieux étranges.

La malheureuse enfant porta sa main à son visage, effleurant de ses doigts une plaie boursoufflée et douloureuse sous son œil gauche, les bords étaient irrégulier, violent comme tracé avec haine et colère. Ses yeux se remplirent de larme, créant de triste sillon sur ses joues blême.

« Je veux rentrer chez moi ».

Alice ne revint que dans l'après-midi, s'excusant platement d'avoir laissé la fillette seule, pour se faire pardonner l'infirmière avait « chipé » une sucette à l'emballage mauve dans la salle des infirmiers.

- Vas y mange le... Les mauves ce sont les meilleures.

- Vous l'avez volé ?

La soignante était resté interdite, le bras tendu vers l'enfant, elle lui proposait une sucrerie et la gamine ne se jetait pas dessus avidement...

- Comment ça ?

- Vous avez dit que vous l'aviez « chipé»...Ce n'est pas un synonyme de « voler » ?

Anne acquiesça doucement.

- Quand j'ai dit l'avoir « chipé » je rigolais, on a le droit de prendre des bonbons il faut juste demander avant pour les données aux patients...

- Et moi j'ai le droit ?

- Il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas...

L'enfant pris donc l'objet de sa convoitise, écarta l'emballage minutieusement et engouffra la sucette dans sa bouche. Le goût « cerise » se répandit dans sa bouche, saturant ses papilles de sucre.

Les yeux de la fillette s'élargirent et un sourire fendit ses lèvres, l'infirmière lui sourit en retour.

Cette petite était bien singulière, il faudrait la garder en observation un peu plus longtemps...

Au moins jusqu'à comprendre l'origine de sa si étrange blessure.


*Qu en pensez vous?*

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant