un lourd secret révélé

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L'oppressante présence des détraqueurs se fit vite oublier, les élèves, bien trop occupé à se réhabituer aux cours n'avaient pas le temps de s'inquiéter des ombres fantomatiques qu'on apercevait parfois à l'horizon. Il était vrai qu'on les remarquait à peine. Comme l'avait énoncé le professeur Dumbledore, les détraqueurs n'entraient pas dans le château ni ne survolaient le parc.

De plus s'ils devaient protéger les élèves de la menace de Sirius Black, ce léger inconfort en valait la peine.

Mais cette quiétude de début d'année fut, pour Irina de courte durée.

L'année précédente déjà, avec l'affaire de l'héritier de Serpentard, on avait pointé du doigt sa moralité parfois douteuse concernant les sang mêlés et les nés moldus. Mais lorsque Denis O'Brian fit irruption un matin dans la grande salle un sourire suffisant au visage, la tranquillité de la jeune Serdaigle s'annonçait compromise.

Contrairement à l'ordinaire le garçons vint s'asseoir aux côtés d'Irina qui déjeunait avec ses camarades de chambrée.

 - Dit moi Lestrange, y'a des trucs que tu nous avait pas dit sur ta famille.
- Quoi donc ? Se hasarda la jeune fille, soucieuse en entendant les amis du garçon pouffer bruyamment.
- C'est qui ton père déjà ?

- Rabastan...Lestrange.

Denis toutes dents dehors la remercia chaleureusement avant de s'éloigner et d'aller rejoindre, quelques personnes plus loin, ses amis attablés en train de manger.

- Il te voulait quoi l'imbécile ? Demanda Catherine méfiante.
-Savoir le nom de mon père.

- Ton père ? Il a rien de mieux à faire que retracer ton arbre généalogique ?! Ricana t-elle.

Irina hoqueta. Il allait vraiment faire ça ? Son lien de parenté avec Sirius Black serait alors sous le feux des projecteurs... Autant dire qu'avoir pour parent un fou meurtrier haï du monde des sorcier n'était absolument pas enviable.

Mais elle oublia vite la venue impromptu du garçon et préféra se reconcentrer sur les cours et les devoirs qu'ils recevaient tous chaque jours. Elle aimait s'avancer dans ceux-ci une fois le soir venue. Avec attention elle rédigeait, ou bien calculait, avec un soin tout particulier en métamorphose dont elle attendait les compliments du professeur.

Une fois la soirée bien avancée elle contemplait le travail terminé avec satisfaction et pouvait enfin aller se coucher.

Ce zèle et cette attention dans les études lui apportait moqueries ou incompréhension même parmi les Serdaigle.

Irina, était par nature une grande stressé. Elle aimait quand les choses étaient prévisible, carré. Voir ses devoirs faits la rassurait. Elle avait peur de l'imprévisible et de ce qui pouvait échapper à ses prédictions.

Quand Denis O'Brian lui avait parlé de ses secrets de famille elle avait tout de suite pensé à sa parenté, certes lointaine, avec Sirius Black. Mais jamais elle n'aurait put imaginer ce que le garçon allait lui annoncer.

Alors qu'elle était à la bibliothèque, perdu dans un roman, la bouche entre ouverte et ses sourcils ondulant sous l'effet de ses émotions. Le garçon, toujours suivit de ses amis, se rua vers elle, ils cachaient de toute évidence quelque chose derrière eux.

Tous l'encerclèrent ne lui laissant aucun moyen de se soustraire à ce qu'ils allaient lui dire.

Denis lui prit son livre des mains et le ferma brusquement sur la table. Irina déplora sa page perdu mais ne dit rien, elle osa à peine chercher des yeux Madame Pince en espérant qu'elle lui viendrait en aide mais la vieille dame semblait trop occupé avec d'autres livres.

 - Lestrange, j'ai trouvé meilleure lecture pour toi!

 - Ouais vas y lit le! Approuvèrent deux autres garçons.

Irina, timide essayait de se lever, ses camarades l'en empêchèrent en resserrant plus fort leur emprise sur sa chaise.

Puis Denis fit glisser devant elle un journal, de toute évidence un très vieil exemplaire de la Gazette du Sorcier.

Il était usé et jaunis, l'encre semblait même avoir un peu bavé.

Elle le déplia nerveusement s'attendant à y voir le portrait de sa tante Bellatrix Lestrange ou bien de son cousin Sirius Black mais en première page demeurait en lettre d'imprimerie " RABASTAN LESTRANGE".

Outre passé le choc de la vue du nom de son père elle vit s'étaler sous ses yeux les noms d'autres personnes, à côté du titre de "Supposé Mangemorts".

Son père avaient il vraiment réalisé toute ces horreurs? Tandis qu'elle poursuivait la lecture de l'article ses camarades eux se réjouissaient de faire circuler la nouvelle. Irina Lestrange, fille de mangemort.

On reprochait à Rabastan Lestrange des faits de violence aggravé, de torture, de participation à une action criminelle... et encore d'autres.

"Cela ne peut pas être vrai." tentait désespérément de se convaincre la jeune fille mais le portrait de son père sur le papier jaunis ne laissait aucun doute. Le Rabastan à l'air un peu de lugubre du haut de ses 20 ans regardait le journaliste droit dans les yeux alors que les aurors le maintenait fermement.

Quelque chose se brisa en elle. Elle avait toujours sut sa tante et son oncle à Azkaban pour des faits similaires à ceux reprocher à son père mais, ces personnes, ces membres de sa famille, elle ne les avaient jamais connu! Et elle n'avait aucun lien avec eux à part celui du sang pourtant si important chez les sangs purs...

Elle avait toujours cru, réellement, son père en dehors des atrocités de cette guerre qui remontait à leur prime enfance. Mais elle apprenait aujourd'hui que son père n'était en rien blanc comme neige.

Son père avait torturé, mutilé, tué.

Sur le coup elle n'en put plus et s'enfuit de la bibliothèque laissant derrière elle le grognement accusateur de Mme Pince s'évanouir alors qu'elle courait à perdre haleine dans le dédale que formait les larges couloirs de Poudlard.

Elle revoyait la mine réjoui de ses camarades de classe, une joie perverse et cruelle collé à leurs traits lorsque qu'il lui avait jeté le vieux journal jauni au visage.

S'amusaient ils de la voir paniqué ou mal à l'aise ? Ou étaient-ils soulagé de savoir que cette fille, pourtant si doué et si timide n'était en rien parfaite mais cachait un terrible secret? Un secret qui leur permettrait à eux de voir cette même fille s'écrouler, fondre en larme et même peut être disparaître de Poudlard. Après tout elle ne méritait que ça: être punit pour les crimes des membres de sa famille.

Mais les autres, les plus cruels n'y voyaient pas une justice. Plutôt une vengeance. Les mangemorts avaient gâcher la vie de leurs parents, il était normal, vu que l'ordre hiérarchique s'était inversé, que ce soit maintenant les enfants de persécuté qui gâche la vie des enfants des persécuteurs.

A croire que la haine et le plaisir à humilier et à faire souffrir était un fléau sans visage, sans âge et sans éthique; s'attaquant aussi bien aux bonnes personnes qu'aux mauvaises.

Irina s'arrêta dans un coin, le cœur au bord des lèvres. Doucement ses yeux s'embuèrent de larmes et ses jambes la lâchèrent. Des sanglots étranglés s'échappèrent de sa gorge noué et vibrante de ses pleurs.

Devant ses yeux semblaient bouger des formes humains pleine de sang où la douleur et l'horreur des tuerie orchestré par les mangemorts se mêlaient au visage juvénile de son père.

 - Père...Père.Implora t-elle doucement ses mots tordus par le rictus de tristesse imprimé sur son visage.

Elle aurait voulut disparaître, loin de ce monde qui s'effilochait et dont les lambeaux venaient se répandre à ses pieds.

Elle voulait mourir, ne plus penser, ne plus réfléchir, ne plus voir l'image de ce père tant adulé accolé à celles des meurtres qu'ils étudiaient tous en cours. Elle ne voulait pas croire que les mains qui lui avait lancé le Doloris en avait déjà usé et abusé, peut être même avaient elles tué.

EndolorisWhere stories live. Discover now