Les BUSES

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Fort heureusement, Drago se remit vite d'aplomb de ses blessures. Les bons soins de Mme Pomfresh y étaient pour beaucoup ; le pauvre garçon avait passé plus d'une semaine entièrement oint d'onguents odorants dans le but d'atténuer ses cicatrices. Et désormais, Drago Malefoy ne présentait plus trace de cette fâcheuse altercation, enfin, il ne gardait plus de traces visible.

Une unique et longue entaille apparaissait sur le devant de son cou pour se perdre subtilement à la jonction de sa mâchoire et de son oreille.

Mais les traces les plus marquantes étaient celles invisibles aux autres. Car Drago n'avait pas pu parfaitement cicatriser.

Comme l'avait expliqué Mme Pomfresh, les onguents et les sortilèges avaient une limite. Ils pouvaient optimiser ou améliorer la guérison, mais ne pouvaient pas faire des miracles ; l'une comme l'autre technique demandait au corps du malade de se guérir, puisant dans les ressources de ce dernier. Si les blessures étaient trop profondes, mortelles ; tous les meilleurs sortilèges du monde ne le sauveraient pas car le réactif limitant serait ici le corps du blessé.

Pour Drago ce n'était pas la gravité des entailles, mais plus leurs nombres affolants qui avaient empêché son corps de pleinement faire disparaitre les stigmates.

En dessous de sa chemise, sur son dos, ses reins, son torse, ses bras, ses cuisses, son ventre ; des dizaines de stries rosâtres sur sa peau de marbre. Irina l'avait bien malgré elle surpris tandis qu'il observait, dégouté, les marques sur son corps alors qu'elle venait lui rendre visite à l'infirmerie.

Bien sûr, Drago avait hurlé en la voyant à le scruter et il s'était empressé de reboutonner précipitamment ses vêtements, pestant sur la discrétion perverse de sa cousine.

Puis, ils n'en avaient plus parlé, mais la jeune Lestrange avait bien remarqué qu'il faisait bien plus attention à se couvrir entièrement. Alors que le printemps pointait le bout de son nez, pas un centimètre de peau entre le col de sa chemise, boutonné jusqu'à l'étouffer, et ses chevilles n'était exposé.

En plus de son aspect physique modifié, Drago paraissait encore plus sujet à de brusques accès de paranoïa ; il gardait sa baguette toujours à portée de main, se déplaçait en longeant les murs, alerte au moindre bruit.

Finalement, ni Crabbe ni Goyle ne mirent à exécution leurs vengeances, Irina ne sut pas ce qui les en avait empêchés : la peur, l'incapacité technique ou l'intervention de Drago. Pour ne pas mettre le feu aux poudres, elle préférait se taire, bien qu'elle en voulût à Harry, elle ne souhaitait pas pour autant qu'il subisse la même chose que le jeune Malefoy ; il fallait cesser cette escalade de la violence.



Outre cela, les BUSES de fin d'année arrivaient à toute vitesse, malheureusement pour Irina, le professeur McGonagall espaça leurs séances pour lui permettre de réviser. La vieille sorcière n'acceptait pas que sa jeune élève abandonne définitivement les examens et lui avait fait promettre d'au moins lui ramener un Effort exceptionnel pour son examen de Métamorphose, selon elle, Irina avait déjà largement le niveau, il lui suffirait de ne pas se saboter.

Ces soirées libérées de pratiques de la métamorphose mettaient Irina dans une appréhension déçue, elle ne pouvait pas participer à l'ambiance annulative de sa salle commune sans culpabiliser de ne pas réviser ni rester aux côtés de ses amies trop angoisser pour passer du bon temps avec elle.

Alors, elle se retrouvait à errer dans les couloirs ou dans le parc ; à observer la végétation doucement verdir ou à lire dans l'herbe.

Son quotidien était sans conteste plus doux que celui de ses camarades, calfeutrés dans leur tour de pierre entourée de livres et de papier à se ronger les sangs sur leur avenir.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant