Des vacances dans les vacances

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- Mais du coup, c'est qui son père ?

La jeune fille demeura un instant, choqué, la mâchoire inférieure ne tenant plus que par les tendons de son visage.

Atterrée, elle jeta un regard oblique à son père, préférant juger de la réaction de ce dernier l'état mentale de sa tante.

Rabastan observait tour à tour sa fille et sa belle-sœur, de l'air de quelqu'un qui ne sait pas à qui donner sa réponse en premier.

- Je t'ai dit que c'était ma fille... lui répondit-il les dents serrées et les yeux débordant de rage.

Bellatrix bascula la tête d'un côté et se contenta de sourire d'un sourire sans bonté.

L'absence de contact depuis si longtemps avait considérablement détérioré la capacité de Bellatrix à échanger avec d'autres être humain. Elle ne semblait pas disposée d'une once de sociabilité et au lieu de sourire, elle découvrait ses dents en retroussant ses lèvres en un rictus provoquant plus de peur que de soulagement.

La mangemort ne semblait pas convaincu mais s'abstint tout de même d'un commentaire et reprit son déjeuner où elle l'avait laissé.

Bellatrix était folle, ses manières décousues, ses mimiques inconstantes et ses tics nerveux brossaient un portrait peu reluisant de l'ex détenue.

Et dire que cette femme, ou ce qui en restait, était la sœur de Narcissa Malfoy... La ressemblance physique était difficile à voir mais la plus grande différence résidait dans l'état mental des deux femmes.

Narcissa s'illustrait comme la femme droite, consistante et bien qu'austère, globalement équilibré.

Tandis que Bellatrix, par son apparence ne pouvait évoquer que la folie, l'état physique et psychologique de la femme était un manifeste explicite des conséquences de la prison des sorciers sur les êtres humains. Bien qu'Irina n'ait jamais connu sa tante avant son incarcération, elle ne devait pas être aussi cadavérique, aussi changeante, aussi imprévisible.

Ses propos ne devaient pas être pris au sérieux.

Irina profita de ce silence gêné pour s'éclipser dans sa chambre.

Elle passa très silencieusement devant les pièces de l'étage, ne sachant pas dans laquelle Rodolphus avait élu domicile, à moins qu'il ne soit à la même place ; enfoncé dans le fauteuil miteux du salon.

Une fois la porte de sa chambre refermée, elle se laissa aller à la joie.

Un nom, elle connaissait le nom de sa mère ! Bien sûr Rabastan pouvait mentir, mais quel intérêt ? Quand bien même sa fille ne comprenait pas la raison de cette omerta pendant des années, surtout si c'était pour la briser sans raison à la première question venue ; son père ne pouvait mentir là-dessus.

Irina effectua un petit pas de danse et s'assit sur le bord de son lit.

Elle connaissait le nom « Carrow », elle en était sûr, il figurait dans le registre des 28 sacrés recensant les 28 famille de sang les plus purs de Grande-Bretagne. L'apprentissage de la lecture et des valeurs morales dans les vieux livres poussiéreux de sa famille n'avait donc pas servit a rien.

La jeune fille nota dans son esprit ces nouvelles informations avec pour but d'y revenir plus tard ; elle en découvrirait plus.

Chassant bien loin de ses préoccupations la dernière intervention saugrenue de Bellatrix, Irina se concentra sur les sonorités du prénom de Helene.

*********

La première semaine des vacances d'été se passa très mal.

Le calme pesant du manoir Lestrange était compromis ; au milieu du jour et de la nuit des cris se faisaient entendre. Tantos une voix de femme, tantôt une voix d'homme brisait le silence et lui glaçait les sangs.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant