Quel gentil cousin

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Lorsqu'Irina passa le seuil des Malfoy en compagnie de Rabastan elle n'était pas sûre de son état d'esprit.

D'un côté elle était véritablement blessée une fois encore du manque de considération de son père à son égard, mais l'habitude faisait qu'elle préférait se rattacher à cette autre sensation ; l'impatience.

Le foyer de Narcissa et Lucius Malfoy avait toujours sonné chez elle comme un idéal de famille.

C'était le seul couple avec enfant qu'elle avait côtoyé régulièrement durant toute sa vie et Mr et Mme Malfoy choyait indubitablement leur fils.

Narcissa était cette présence féminine qui bien que sévère, avait toujours un mot doux pour elle.

Lucius était cet homme charismatique qui, par son tempérament calme ne lui avait jamais fait peur.

Avec Drago, ils étaient une famille au contraire du duo asymétrique des Lestrange.

Irina pensait l'entente entre les Malefoy et Rabastan Lestrange comme sincère et intéressée mais elle n'avait aucun point de comparaison.

Sa lourde valise de Poudlard qu'elle n'avait pas pris la peine de vider pendait au bras de Rabastan.

La demeure Lestrange devait surement ressembler à celle des Malfoy fût un temps.

L'architecture similaire était le seul parallèle que la jeune fille arrivait à faire désormais.

Le manque de soins et définitivement d'argent avait peu à peu détérioré la structure même du manoir Lestrange.

Des fissures lézardaient les murs et l'humidité grignotait les papiers peints.

Le rez-de-chaussée avait été relativement sauvegardé, au détriment des pièces de l'étage.

Ayant perdu son regard d'enfant, Irina découvrait maintenant la vétusté de sa demeure.

Sa chambre était tout compte fait la meilleure disponible chez elle.

D'une superficie réduite elle avait l'avantage de se chauffer facilement de quoi lui garantir un environnement chaud pour dormir

A contrario, le manoir Malfoy resplendissait d'opulence.

Les sols de marbre et de bois se succédaient, encadrés par des murs ouvragés où des colonnes en spirales tenaient lieux de décoration.

Tout n'était que chatoiement et luminosité où chez elle n'était qu'humidité et obscurité.

Irina appréciait ces visites, dans un premier lieu elle y rencontrait de l'animation de la chaleur ; et être dans un aussi beau lieu la faisait sans cesse divaguer.

Irina restait au côté de son père dans l'entrée.

Ils étaient droits et silencieux comme à l'accoutumée mais la jeune fille foulait du pied l'épaisseur du tapis et, bien qu'elle rêvât d'y passer les doigts et d'en apprécier la douceur, elle se tenait dignement au côté de Rabastan.

En arrivant chez les Malfoy sa bonne humeur des jours passés s'était tari, son air grognon avait repris sa place sur ses traits faisant de ses fossettes un mirage lointain.

Bien qu'elle tentait de ne pas dévorer les alentours, elle voyait bien la jalousie dans le regard de son père.

Un thé rapidement expédié puis ce fût l'heure des adieux.

Ni l'un ni l'autre ne s'émut de la situation et Irina se rendit compte qu'elle avait grandi.

Il y a encore quelque temps elle aurait pleuré ou eu envie de pleurer face à cet abandon et l'attitude froide de son père.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant