Endoloris

Le vol

-           Irina, vous avez admirablement progressé depuis le début de l'année ! la félicita le professeur McGonagall.

Dans l'intimité de son bureau dans les heures les plus reculées de la nuit, la vieille sorcière se faisait souvent plus encourageante et douce qu'à l'ordinaire.

La première partie de la leçon s'était concentrée sur la métamorphose de son corps. Désormais elle parvenait presque systématiquement à un résultat probant ; arborer des ailes ou des oreilles à l'ouïe fine des chiens lui était possible.

Irina annula son sortilège de métamorphose sur ses bras qui perdirent leur fourrure brune.

-           Merci professeur, on va dire qu'avec l'absence de mes camardes et vos nombreuses retenues j'ai beaucoup de temps pour m'améliorer.

En effet le professeur McGonagall avait très intelligemment proposé à Irina de la coller 3 fois par semaine et parfois plus pour échapper aux sessions d'entrainement que voulaient lui faire subir les Carrow.

Les mangemorts cherchaient leur nièce dans tout Poudlard pour la dénicher et la convier, des heures durant, dans une des salles de cours pour s'exercer aux sortilèges offensifs. Seule parade à ces réquisitions forcées, la colère du professeur McGonagall qui avait clamé que cette élève, ô combien insolente se trouvait mise en retenue et ne pouvait aller s'amuser avec d'autres élèves.

Si les Carrow avaient eu du mal à croire qu'Irina ait pu insulter sa professeure de métamorphose, de « vieille chouette rabougrie » suite à une mauvaise note a son devoir ; ils n'avaient pas osé se dresser entre la colère noire de McGonagall et leur nièce, honteuse et confuse.

-           J'ai encore du mal à croire qu'ils y aient cru. S'amusa Irina.

-           Oui c'est la première idée qui m'ait passé par la tête quand ils sont essayés de vous emmener à la sortie de mon cours. J'aurais dû invoquer une autre raison, mais pour mériter autant de retenues il fallait un manquement conséquent.

Irina acquiesça de la tête et reprit son souffle. Puis, après un instant de silence, d'une faible voix :

-           Je n'ai pas réellement pris le temps de vous exprimer ma gratitude, j'étais terrifiée qu'ils veuillent m'emmener, mais je ne trouvais rien à dire.

-           Vous n'avez pas à me remercier. Il est de notre devoir, a nous le corps enseignant de se battre contre les pratiques barbares des Carrow. De plus, après la connaissance des abjectes tortures qu'ils usaient contre des élèves mineurs ; je ne pouvais rester indifférente. D'ailleurs, vous avez bien vu Madame Pomfresh ?

Irina sourit largement, reconnaissante de la sollicitude de la vieille sorcière.

-           Oui professeur, Madame Pomfresh nous a auscultés, Neville et moi, avec plus de minutie et d'examens qu'un zoologiste face à un scrout à pétard !

-           La seule chose qui m'embête désormais est qu'il va nous falloir user de prudence et s'assurer que vous ne rencontrez pas de trop bonnes notes dans mon cours ; pour ne pas éveiller les soupçons de ces odieux personnages.

Irina se fit la réflexion que Minerva McGonagall se trouvait dans une position périlleuse, déjà dans le collimateur des mangemorts pour sa proximité avec l'ancien directeur Dumbledore ; elle était désormais à la tête d'une large opération de protection des élèves.

La sorcière collait allègrement les élèves au statut de sang trouble pour les extraire des sessions de punition des Carrow. Jamais elle n'avait aussi facilement et aussi injustement envoyé en retenue tant d'enfants et surtout, jamais ces derniers n'avaient été aussi reconnaissants de ces simulacres de punition où il pouvait faire leur devoir ou simplement se reposer, sans craindre les représailles des surveillants.