Adieu à Serdaigle

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Malgré les dires de Flitwich, Irina ne parvenait pas à le croire lorsqu'il lui avait dit qu'elle n'était plus une Serdaigle. Ce sentiment d'appartenance était bien plus fort qu'un simple mot placardé sur son dossier scolaire, c'était une vision, un quotidien, une famille qu'elle avait partagé pendant des années avec ses autres camarades bleu et argent.

C'est comme cela, poussé par l'invraisemblable vérité qu'elle avait marché jusqu'à sa salle commune, celle de Rowena Serdaigle. Le chemin, si familier, lui arracha un sourire nostalgique. À mesure qu'elle se rapprochait de la porte à la statue d'aigle, la proportion d'élèves de Serdaigle augmentait et indubitablement, ils lui lançaient des regards, entre gêne et intérêt.

Ainsi même eux, tout Poudlard semblait au courant de son changement de maison.

Une fois arrivée devant la porte, la statue, comme à l'accoutumée, la statue énonça son énigme. Contrairement aux autres maisons, tous les élèves pouvaient entrer dans la salle commune à condition de réussir le jeu de l'esprit imposé par la statue, mais, peut être par accord tacite entre élèves ou réelles inaptitudes de leurs parts à réfléchir tels des Serdaigle, il n'était jamais arrivé à Irina de croiser un élève d'une autre maison à l'intérieur.

-           Je suis toujours derrière vous, mais vous ne pouvez jamais me toucher. Je suis souvent utilisé pour indiquer l'heure. Qu'est-ce que je suis ?

Un soulagement la cueillit, Serdaigle ne l'avait pas abandonné.

-           L'ombre. Répondit lacunairement Irina.

Et alors, le battant bascula ; lui procurant une joie immense. Au loin elle reconnaissait les fauteuils de velours illuminé par la lumière matinale passant à travers les vitraux ouvragés de la salle commune.

À pas léger, comme craignant de briser cet instant de félicité et de retourner à la réalité, Irina s'avança ! Tout était semblable à ses souvenirs : les bibliothèques débordaient de livres, les canapés et les tapis délimitaient des zones d'études et d'amusement. Sur une table elle remarqua un jeu d'échecs explosif, elle avait joué si souvent sur le plateau en damier avec ses amies...

-           Toi, tu n'as rien à faire ici ! l'alpagua une voix féminine qu'elle connaissait bien.

Amélia Turpin, la préfète s'était placée face à elle, pour l'empêcher d'avancer plus profondément dans la salle commune ; son visage était fermé, rappelant à Irina le sang-froid de la jeune déléguée l'été dernier lorsque les mangemorts avaient tué l'ancien directeur.

-            Amélia s'il te plait, j'ai le droit d'être ici, c'est ma maison.

-           Plus maintenant, le professeur Flitwich m'a prévenue que tu avais changé de maison !

El ton cassant, presque outrée de la préfète, mit la puce à l'oreille d'Irina, elle pensait comprendre la source du malentendu.

-           Je n'ai pas demandé à changer, cette requête n'émanait pas de moi ; on me l'a imposée.

Le visage de la jeune femme se détendit un peu, mais elle ne s'écarta pas pour autant, surement pas totalement convaincu.

-           Ce sont les Carrow, ils m'ont changé de maison, mais moi je ne l'ai jamais voulu et je suis sûr que ça ne fonctionne pas comme ça. Les sorciers ne peuvent remettre en cause les affectations du choixpeau, sinon il n'y aurait pas de Poudlard.

Amélia laissa tomber ses épaules et Irina crut avoir gagné. Elle contourna sa préfète, pleinement heureuse d'enfin revenir chez elle et aussi, fière d'avoir outrepassé Flitwich qui lui avait refusé sa demande pourtant tout à fait légitime.

EndolorisWhere stories live. Discover now