chapitre 8

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Anne avait repris son poste après 4 jours de repos forcés, elle ne pouvait plus se lever tant ses bleues la faisait souffrir et la fatigue lié à son âge avancé même pour un elfe, n'arrangeait pas les choses.

Elle avait toujours servit les Lestranges, elle avait été offert par un oncle au grand père de Rabastan lors de son mariage avec une Rosier qui, déjà à cette époque était une illustre famille.

Elle avait officié aux cuisines pendant une quinzaine d'années, le travail y était harassant et les plus jeunes y étaient assignés d'office sous les directives des ainés leurs servant de chefs cuisiniers.

Puis elle avait été transféré au blanchissage du linge, même lorsque la maison était pleine la buanderie ne résonnait pas comme dans les autres pièces des sous-sols, du vacarme relatifs à la liste colossale de tâche à accomplir.

Ce n'était, qu'après une trentaine d'année qu'elle fut assignée comme elfe domestique, elle n'était pas trop laide, du moins pas assez pour répugner ces dames, assez servile pour ne jamais tiquer aux piques lancer par ces messieurs et assez robuste pour essuyer les coups vengeurs de ces enfants.

De sa vie, jamais elle n'avait éprouvé la moindre sympathie pour ses maitres, si ce n'était qu'une dévotion relative à son éducation.

Jamais elle n'avait agis d'elle même, se contentant de répondre aux désirs de ses maitres en n'étant qu'un objet doué de servir le thé.

Mais elle n'avait jamais ressenti une compassion et une affection autre que pour les bébés elfes, naissant dans les sous-sols et élevé dans le noir. Jamais elle n'aurait pensé ressentir cela pour un sorcier, pour un maitre de sang pur de surcroit !

Toute sa vie elle avait fièrement réussit à rester à l'écart des coups des maitre mais cette fois-ci elle s'était interposé. Elle l'elfe misérable s'interposant entre son maitre ivre pour protéger sa jeune maitresse déjà blessé.

Jamais elle n'avait ressenti un tel élan au cœur voyant l'enfant qu'elle servait demander pardon à son elfe pour une blessure qu'elle n'avait causé qu'indirectement.

Cette gamine était la gentillesse et la naïveté incarnée. Une colombe pure et gracile n'attendant qu'à être corrompue. Cette enfant, elle ne l'avait jamais vu esquisser, ne serait-ce que l'ombre d'un geste violent, ne serait-ce que prononcé une mauvaise parole ou bien faire un caprice.

Dès son arrivée au manoir elle avait vu un bébé calme, dormant la nuit et babillant pour réclamer à manger. Lorsqu'elle avait appris à marcher, ses premiers n'avaient pas été pour sa mère ou son père mais pour son elfe s'occupant quotidiennement d'elle.

Anne avait été présente tout au long de sa vie comme une domestique bienfaisante, l'habillant calmement, glissant quelque fois des sucreries dans les doigts de sa protégée pour Noël ou bien son anniversaire en lui disant que c'était une commission de son père.

Et Anne n'avait jamais vu une enfant se démener à ce point pour obtenir l'approbation d'un parent.

Et pourtant elle savait à quel point Rabastan avait couru dans l'ombre de son frère ainé pour obtenir les grâces de son père mais celui-ci n'avait érigé sur lui qu'un regard condescendant. Pour ce fils d'une bêtise affligeante.

Le jeune garçon s'était alors contenté de l'approbation de sa mère, abandonnant la course sans fin d'obtenir un regard de son père. Ce n'est que bien plus tard qu'il comprit pourquoi son père le méprisait. Cet enfant était un faible, toujours accroché à sa mère, le dos vouté et la bouille sale de chocolat.

Rabastan s'était alors mit a détesté les femmes, leurs stupides discussions, leurs ridicules envie d'indépendance... leurs pathétique idylle d'amour.

C'était à cause de sa mère s'il n'avait pu obtenir l'approbation de son père.

Rabastan n'avait jamais été qu'un enfant plein de rancœur, de haine, a l'ego démesurément grand, un enfant impulsif que les Doloris de son père n'avait rendu que plus hargneux.

Mais malgré cela elle n'avait jamais réussi à le plaindre, a éprouvé de l'affection pour ce détestable et détesté enfant.

Sans qu'elle ne sache pourquoi Irina lui avait tout de suite plu, peut-être qu'à la base ce sentiment ne résultait que de la joie d'être enfin au service de quelqu'un, de pouvoir enfin se reposer.

Mais peu à peu ce sentiment avait mué en quelque chose de plus profond, de non-intéresser.

Irina n'avait jamais connu sa mère, la seule figure maternelle dans son entourage était celle froide de Mme Malefoy. Jamais une seule caresse n'était venue apaiser l'enfant durant l'orage, jamais un baisé n'était venu calmer les pleurs de la fillette.

Jamais personne ne l'avait tiré de la cave lors des excès de son père.

Une enfant élevé en dehors de tout contact physique, une enfant élevé par une figure emblématique absente.

C'était pour cela qu'Anne était intervenue, qu'elle s'était interposée. Pour sauver une parcelle d'innocence d'Irina, une des dernières elle le craignait. Mais elle n'aurait jamais penser retrouvé l'enfant éplorée et en larme à cause des blessures d'un elfe de maison, d'un esclave bon a traité au rang d'animal.

Mais après réflexion cela n'était pas étonnant, on avait beau lui avoir appris la différence entre « personne respectable » et « objet jetable » l'enfant avait acquiescé sans comprendre, la fillette n'avait jamais remis en question les idéaux de ses ancêtres mais n'avait jamais appliqué leurs dictâtes.

Irina était déjà si seule, la présence des elfes valait mieux que la solitude la plus intense. Mais la gamine n'avait jamais fait cela par dépit, de mémoire elle n'avait jamais malmené d'elfe ou même d'humain. Ce qui n'était pas le cas de Rabastan et Rodolphus.

Anne devait vraiment reprendre le travail, savoir la fillette seule l'inquiétait.

Elle s'arracha donc à ses draps, remis sa coiffe de haillons en place.

Miss Couples reprenait du service.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant