chapitre 17: le réveillon de noël

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- Que ceux qui restent au château pendant les vacances lèvent la main s'il vous plait.

La voix fluette du professeur Flitwich ne parvint pas aux derniers rangs de sa salle de cours mais après plusieurs essais la globalité des premières années de Serdaigle avaient compris la requête.

Seule la jeune Lestrange leva la main, sentant la nécessité de le faire quand bien même le fait d'être seule au centre de l'attention ne la ravissait guère.

Un murmure gêné s'étendit dans la salle. Tous rentraient chez eux passer les fêtes de fin d'année et aucun ne voyait comment passer un véritable Noël seul dans ce château sinistre vidé de tous les élèves.

Mais pour Irina Noël ne signifiait pas grand-chose, un jour ordinaire perdu en plein milieux des vacances, un jour qui ne sentait pas le pain d'épice et les effluves de sapins fraîchement coupés. Ou plutôt pour la jeune Lestrange, ce jour n'évoquait que l'obscurité et la solitude d'un manoir bien plus effrayant que le château Écossais.

Mr Lestrange n'avait pas daigné lui envoyer ne serait-ce qu'une lettre lui informant ou non de sa présence au manoir durant les vacances. Elle en avait déduit qu'elle resterait à Poudlard.

Cela n'avait rien de mauvais à ses yeux, cela était même à l'opposé.

Elle allait passer deux semaines dans un Poudlard libéré de ses élèves turbulents et bruyants où elle allait pouvoir profiter du calme de la bibliothèque et de son dortoir. De plus il y aurait Draco, ce simple élément rendait la perspective de ces vacances moins angoissantes.

Cela allait de toute évidence être de bonnes vacances, il fallait juste faire abstraction de la vive douleur qu'éprouvait Irina Lestrange en son cœur.

Son père n'avait pas souhaité la voir alors que tous les autres élèves allaient retrouver leurs parents pour passer des vacances familiales.

Certes la perspective de retrouver le glacial manoir de ses ancêtres n'arrivait pas à réjouir la jeune fille mais celle que son père pouvait trouver raison et envie de la savoir à ses côtés aurait largement contrebalancé le froid du manoir.

Mais Mr Lestrange n'avait rien envoyé, pas même un minuscule billet.

Et cela constituait une certitude bien trop triste aux yeux d'Irina.

Son père ne voulait plus la voir.

Et cela lui fit très mal de s'en rendre compte.

Heureusement le temps n'était pas aux longues réflexions existentielles auxquelles Irina aurait pu sombrer tant la tristesse l'accablait, non, l'état de tension ambiant et les réactions psychotiques des élèves suffisaient à éloigner la jeune Lestrange de ses problèmes moraux et de se concentrer sur ceux bien plus importants des victimes pétrifiés.

Les professeurs avaient appelé à la plus grande prudence, les élèves devaient se rendre à leur salle de cours escorté par des professeurs et l'on préconisait des groupes composés d'au moins de 3 personnes pour se balader dans les couloirs. On avait aussi avancé l'heure du couvre-feu, entraînant des manifestations plus ou moins prononcés de mécontentement mais la promesse d'une heure de retenue en cas d'esclandre avait suffit à faire relativiser les élèves.

Fort heureusement la date de départ du Poudlard Express approchait et on supportait plus facilement l'enfermement et la paranoïa ambiante en sachant que bientôt on pourrait retrouver ses parents.

- Pourquoi tu restes ici pendant les vacances? demanda un garçon de Serdaigle.

Irina hésitant entre finir sa bouchée et répondre pour satisfaire son camarade décida de faire les deux en même temps et un déglutissement étranglé répondit à Miles.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant