Le centre

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-           Cet abruti de Miller a tellement eu peur qu'il a fait sur lui, mais bon des lâches comme ça on ne peut en trouver qu'à Poufsouffle non ? ricana Drago Malefoy.

Le jeune Serpentard, toujours suivi de sa clique, déambulait avec prétention dans le couloir Est du troisième étage, particulièrement fréquenté lors de l'intercours du matin. L'adolescent avait soudain changé de sujet et parlé avec un ton beaucoup plus fort à l'approche de Irina. Cependant la jeune fille n'était pas stupide, elle avait vu Drago se redresser et se tenir le plus droit possible pour être sûr que sa voix porte au-dessus des têtes pressées des étudiants en transit. Mais elle ne lui donnera pas le plaisir de s'insurger ouvertement, lui restait l'ignorance pour seule arme...

Cependant, Drago Malefoy ne l'entendait pas de cet avis, en voyant sa cousine ne pas même lui dédicacer un regard sa mine se durcit ; avec un sourire torve et le regard mauvais de son père il cracha son venin pour enfin obtenir un geste de sa proie.

« Il a pleuré comme le moldu qu'il est quand je lui ai montré de quoi les vrais sorciers sont capables ...»

Contre toute attente, Irina vit volteface, brulante d'une rage dont la soudaineté n'était dû qu'a la volcanicité des images dans sa tête ; elle s'était imaginée Aaron, contraint d'abdiquer devant Drago.

Le jeune Malefoy avait usé de toute sa lâcheté pour évoquer le passé et le présent de mangemorts de sa famille pour battre un camarade de classe avec l'assurance que ce dernier ne réagirait pas ; il avait agité comme un étendard des représailles surement fantasmées si l'on venait toucher un seul cheveu de sa tête blonde.

Cependant Irina ne craignait pas Drago et encore moins sa famille, les deux adolescents partageaient cet héritage de bien des manières les immunisant respectivement de la toxicité des soldats du mage noir. Alors, c'est bouillonnant d'une colère trop longtemps réprimée qu'elle s'avança vers son cousin.

Celui-ci, trop confiant de la placidité soumise de sa cousine n'avait pas prévu de la violence physique, au pire il aurait pu anticiper une remarque acide ; ainsi il lui tournait le dos.

Lorsque qu'Irina, bien que plus petite d'une tête que lui, le poussa de toute ses forces au sol ; le jeune homme perdit pied et s'affala de tout son long dans le couloir bondé. Longtemps l'écho de sa chute se réverbéra dans les dédales devenus silencieux tandis que la foule observait cette étrange scène. Aussitôt, rouge de honte, Drago se releva et jeta un œil de défi à tous les adolescents hilares.

-           T'as un problème Lestrange ? cracha Drago sur sa cousine tandis qu'il se redressait de sa hauteur.

Catherine tirait la manche de son amie pour lui donner un point d'ancrage et ainsi s'éloigner de cette situation qui pouvait dégénérer à tout moment. Mais Irina ne ressentait pas cette main sur son avant-bras, elle fulminait débordante de haine comme si Drago avait brisé une digue qui retenait au loin toute cette colère si longtemps accumulée. Elle ne devait pas pleurer, mais l'eau brouillait déjà sa vue. Une grimace de colère et de profonde tristesse anima ses traits si bien qu'un instant, Drago se départit de son sourire condescendent. Ce bref éclair d'embarras fut vite remplacé par la colère de s'être vu ridiculisé devant témoins.

Face au silence de sa cousine, Drago se reconstitua un visage de circonstance et la toisa avec toute la cuistrerie dont il était si naturellement doté.

-           Je préfère ça ! lâcha le jeune garçon comme dernière provocation.

Et, face à ce cousin virulent, dont la lâcheté et la méchanceté avaient eu raison du peu de bonheur qu'elle avait pu s'octroyer en dehors de sa cellule familiale chaotique ; elle ne fit rien.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant