chapitre 15

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Les jours se suivaient dans un monotone schéma reproduit jours après jours. Chose que Rabastan supportait mal...il se levait, mangeait et tournait en rond dans son manoir, la mine fermée et les mâchoires serrés...Il se rendait compte que sa vie se résumait à son métier...il n'avait pas de loisirs, pas d'amis, pas de rêves...Que de brèves occupations, des relations hypocrites et des monceaux d'espoirs brisés.

Et voir jours après jours sa fille, enfant encore innocente de toute magie noire et à l'âme intacte, le ramenait à sa propre perception de lui-même, homme bourru, isolé et déchiré.

Elle était irréprochable, attentive et à son plus grand désespoir et d'une déconcertante naïveté.

Elle ne voyait pas l'hypocrite et la malveillance dont faisait preuve les sangs purs dans leurs folles ascensions au pouvoir, ils n'hésiteraient pas à vendre père et mère pour un ticket au sommet.

Les sorciers s'entre déchiraient pour se targuer d'appartenir à une des familles des « 28 sacrées », familles de plus en plus purs...Pureté durement payé par une consanguinité et une folie sous-jacente...

la fillette ne se rendait pas compte des magouilles orchestré par chacun des membres de l'« élites », elle ne savait pas que les pères vendaient au plus offrant leurs filles sans considérer à aucun moment l'amour ou la santé mental du mari, elle ne savait pas que Rabastan avait déjà en main un contrat de mariage rédigé au nom de sa fille, ni même qu'il était infiniment déçu de ne pas avoir de fils mais une fille pour unique héritière du nom et du domaine familiale des Lestranges.

Rabastan jalousait la fillette sur son implacable innocence, sur ses grands yeux bleus encore tournés vers l'avenir et non vers le passé. Il l'a méprisait aussi pour la même raison. Une innocence qui sur certain point ne pouvait être assimilé qu'a de l'ignorance.

Il ne comprenait pas qu'elle sourit aux elfes, qu'elle les aides et, comble de l'ineptie, les respectes presque autant que les adultes de sangs purs ! C'était d'un déconcertant ridicule !

Comment et pourquoi etait-ce si compliquer de comprendre et d'assimiler leurs misérables existences en dessous de celles des humains et de surcroit, celles des sorciers ? Ils étaient laids, bêtes et...cela ne suffisait-il pas à les stigmatiser et les humilier en tant qu'être inférieur ?

De plus tout le monde le faisait...encore une preuve que cela était juste.

Mais Irina ne le comprenait pas, il le voyait bien à ses yeux interrogatifs et sceptiques lorsqu'elle récitait ses leçons, à ses mines d'indifférence lorsqu'un elfe lui touchait la main alors qu'on aurait dut voir du dégoût sur son visage.

Mais il avait beau la punir, elle ne comprenait pas, elle acceptait, se résignait mais du fond de son cœur n'arrivait pas à donner sens aux dictâtes de ses ancêtres.

Donc Rabastan continuait de la punir, dans l'espoir qu'elle ressorte transcendé de la cave, que son visage se torde en un rictus méprisant face aux êtres inférieurs, qu'elle sourit mièvrement aux adultes mais que son sourire se tarisse une fois leurs yeux tournés, qu'elle nourrisse des rêves de grandeur et d'anéantissement des moldus...Mais jamais rien ne se passait.

Lorsqu'elle se présentait à nouveau face à lui elle avait toujours sa mine d'enfant effrayé et mal à l'aise, elle s'excusait et se confondait en de vaines tentatives de rédemption.

Au moins une chose dont laquelle il pouvait se targuer était sans aucun doute la servitude et l'adoration que sa fille lui vouait...une chose qui lui permettait de se sentir exister autrement qu'en prenant la vie d'autrui.

EndolorisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant