Endoloris

By Ambrouille_crea

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La fillette était prostrée dans un coin de sa chambre, ses genoux près du cœur et ses mains sur ceux ci... ... More

Chapitre 1
chapitre 2
chapitre 3
chapitre 4
chapitre 5
chapitre 6
chapitre 6 suite
chapitre 7
chapitre 8
chapitre 9
chapitre 10
chapitre 11
chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
chapitre 16
suite chapitre 16
Chapitre 17
chapitre 1 partie 2
Chapitre 2
chapitre 3
chapitre 4
Chapitre 5
chapitre 6
Chapitre 7
chapitre 8
chapitre 9
Chapitre 10
chapitre 11
chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
chapitre 16: une nouvelle série d'agression
chapitre 17: le réveillon de noël
chapitre 18: un cadeau de noël particulier
chapitre 19
chapitre 20
chapitre 21: une fin d'année déchirante
chapitre 22
chapitre 23
un lourd secret révélé
prise de conscience
Une étonnante soirée d' Halloween.
Un retour perturbant .
Un retour perturbant.
2 janvier
Une bataille de boule de neige
Chapitre sans titre 50
Une grande nouvelle
Quel gentil cousin
Le tournoi des Trois Sorciers
Option
Les délégations étrangères
Un tricheur
Des dragons....Sérieusement?
Un bal affligeant
Honeydukes et otages sous-marins
Superbes vacances de Paques
La reprise des cours
La troisième épreuve du tournoi des trois sorciers
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La fin de Kelly Simon

Hélène Carrow et Sirius Black

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By Ambrouille_crea


Black, bien qu'il tentât de le cacher, était aux aguets, l'oreille tendue vers Rabastan, le visage attentif se demanda si l'information bientôt révéler était véridique ou non.

-           Helene Carrow, c'est moi qui l'ai tué ainsi que ton enfant dans ses entrailles.



Irina resta stoïque, profondément ébranlé par les mots échappés de la bouche de son père. La phrase résonna dans sa tête tandis qu'une question monta dans son être.

« Mais Hélène Carrow... C'est le nom de ma mère non ? ».

Mais le temps ne s'arrêta pas après la violente algarade de Rabastan.

Sirius Black laissa son bras en suspens, totalement pendu aux lèvres du mangemort. Une ombre de désespoir et de douleur obscurcit ses traits fins un instant avant qu'un sort émeraude lancé par Bellatrix ne le touche au flan. Cet instant d'hésitation, de profonde confusion suscitée par les paroles de Rabastan avait été fatal à Sirius Black.

L'homme s'effondra presque au ralenti avant de passer à travers une arcade laiteuse située aux abords de la scène de combat.

Harry hurla à s'en rompre les cordes vocales avant de se diriger sur son parrain, mais fut saisi au vol par Lupin. Mais Irina ne regardait par Harry, elle avait ses yeux bleus écarquillés, rivés sur le visage ivre de bonheur de son père qui jubilait. Rabastan éclata dans un rire victorieux.

-           Ce chien est enfin mort !

Rabastan était totalement hystérique, il ne prêtait plus attention aux combats autour de lui qui pourtant, n'avait pas cessé avec la mort de Sirius Black.

Bien au contraire, les troupes alliées des adolescents et de Black n'en furent que plus virulente et précise, galvanisées par les cris de contentement du mangemort.

Rodolphus Lestrange frappa durement l'épaule de son frère pour le forcer à se mettre à couvert tandis que des sorts fusaient de toute part.

Irina s'avança vers son père dans ce paysage chaotique, purement horrifié de cet air joyeux qu'il n'arborait pourtant jamais.

Soudain, le souvenir s'évapora.

D'abord les visages et les corps se firent brumeux et flous puis le décor se désagrégea laissant Irina, seule au milieu de cette étendue nue de désolation.

La jeune fille sentait encore son pouls battre à ses tympans et les réminiscences des explosions des combats continuaient de résonner dans ses oreilles bien que le silence régnât.

Elle ferma les yeux et retrouva enfin le sol ferme du bureau de Dumbledore.

Comme un noyé reprenant sa respiration salvatrice, Irina sentit l'air frais couler dans ses poumons pétrifiés depuis la vision d'horreur du souvenir. À ses côtés, Harry la toisait, le teint verdâtre au-dessus de la lumière de la pensine. Le regard du jeune homme était dur et plein de douleur.



-           Je ne comprends pas... Pourquoi tu m'as fait voir ça ?

-           Irina, penses-tu que ton père a tué la compagne de Sirius ?

Pensait-elle que son père ait pu tuer Hélène Carrow ?

Soit sa mère n'était pas Hélène Carrow, soit cet enfant que Rabastan se targuait d'avoir tué n'était pas mort ; c'était elle.

Irina remua vigoureusement la tête de gauche à droite en répétant doucement « non, non, non ».

Harry tendit la main pour l'enlacer, mais elle se dégagea avec force.

-           Non c'est faux.

Mais Harry n'avait rien dit à part couler un regard lourd sur elle.

-           Tu sais, Sirius, mon parrain m'a beaucoup parlé de sa femme ; de Helene Carrow et de sa fille à naitre. Lorsqu'il a été emprisonné à Azkaban Helene était encore enceinte de leur enfant et elle devait fuir vers la France, mais depuis, plus trace d'elle.

Irina continuait à secouer obstinément la tête comme si ce geste mécanique pouvait empêcher ses pensées de se consolider. Cette mère qu'elle n'avait pas connue ne pouvait être la femme de ce Sirius Black, elle était la femme de son père ; Rabastan Lestrange, bien qu'aucun document n'atteste du mariage dans la bibliothèque familiale.

Harry la prit dans ses bras, mais elle se dégagea avec force du désespoir.

Ses mains tremblaient.

Harry et elle se posaient la même question, Irina pouvait la lire dans les yeux du garçon et à la manière dont il remuait les lèvres, se demandant s'il devait exprimer tout haut ce qu'ils pensaient tout deux tout bas.

Irina était-elle l'enfant perdue de Sirius Black et Hélène Carrow ?

-           Harry je suis désolé pour ton parrain, mais tu te trompes, mon père n'a pas fait ça, il n'a pas tué cette femme ni son bébé.

Sans demander son reste, Irina pivota et se dirigea hâtivement vers la sortie.

La discussion était close, la jeune fille passa sans encombre la statue de l'aigle obstruant le bureau du directeur et se retrouva dans les couloirs déserts.

Une envie furieuse de courir la prit et elle y laissa libre cours.

Irina courrait à s'en briser las poumons, à s'en fracturer les tempes – n'importe quoi qui la ferait oublier ces terribles révélations.

Elle ne voyait plus, voulait juste courir jusqu'à décrocher ses pensées de sa tête ; jusqu'à remplacer les mots de son père par sa seule respiration saccadée et erratique. Elle voulait mourir sur place et ne plus sentir l'angoisse grandissante qui dévorait ses organes. Elle ne voulait pas se réveiller et se rendre compte de la tragédie de son existence.



Le soir même, seulement quelques heures après le visionnage du souvenir de Harry, la gazette du sorcier publia une édition spéciale envoyée à tous les sorciers, abonné ou non.

En grosses lettres noires et austères sur le papier crème.

« Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est de retour ».

Cette nouvelle se répandit comme une trainée de poudre dans l'école, déjà habituée aux ragots et commérages des adolescents, mais là, ces informations circulantes affectaient le monde sorcier et moldu dans son intégralité.

La fin de l'année et le retour des élèves chez eux pour l'été se profilait au bout de la semaine ; entre craintes de quitter les murs protecteurs de Poudlard et l'angoisse de savoir ses proches dehors avec le retour de la plus grande menace de ces dernières décennies.

Avec effroi, Irina découvrit en troisième page le nom des mangemorts interpellés au ministère de la magie la veille, après le souvenir de Harry les aurors étaient intervenues et avaient abattu ou emprisonné certains individus dont Lucius Malefoy.

Le nom du père de Drago trônait en premier dans la liste des noms à côté de Travers ou Macnair.

Avec une joie coupable, Irina se fit la réflexion que son père n'était pas mentionné, Rabastan Lestrange n'était pas nommé.




Irina devait connaitre la vérité, elle devait enfin se confronter à Rabastan pour avoir le récit complet de cette histoire, en commençant par ces secrets entourant sa naissance et sa mère présumée Hélène Carrow. Pendant trop longtemps elle s'était débinée, préférant la stabilité relative de sa situation aux chamboulements de la réalité révélés.

Ainsi, lorsque le Poudlard express arriva en gare de King Cross Irina n'attendait qu'une chose ; voir Rabastan et enfin lui arracher ses mensonges si savamment brodés au fil des ans.

Mais le quai était vide de la présence de chauve-souris de l'homme, aucune trace de sa robe noire parmi les vêtements colorés des sorciers du commun. L'absence de Rabastan n'était pas particulièrement étonnante, il ne se rendait pas toujours en gare pour chercher sa fille, sans prendre en compte qu'il avait dévoilé son visage aux membres de l'ordre du phénix et qu'en tant que mangemort émérite il devait être recherché par tous les Aurors de Grande-Bretagne.

Sans s'appesantir sur cette première déconvenue à son plan, Irina devait trouver un moyen de rentrer le plus rapidement à son domicile.

La cheminée du manoir Lestrange était surement encore condamnée, pour se protéger des venues intempestives ; à tout hasard des représentants du ministère.

Elle n'avait aucun argent pour le taxi ni même le magicobus qui devait être bondé en ce jour de retour des écoliers. Ne lui restait que la supplique auprès de la mère de Catherine qui l'observait au loin. Mme Leroux était venue seule chercher sa fille et toutes deux s'enlaçaient à s'en rompre les os, heureuse de ne former qu'une seule famille unie dans cette atmosphère de grande confusion politique.

La mère de son amie ne devait pas être enchantée qu'Irina Lestrange côtoie sa fille, entre le passé douteux de sa famille et le nom de son père circulant dans les journaux comme mangemort recherché. Mais Irina n'était plus à ces considérations près, pas qu'elle ne s'intéressât pas à ce que cette femme si douce et aimable pense d'elle ; mais elle avait d'autres priorités : celle de retrouver son père et de lui extorquer par tous les moyens ce terrible secret.

Ainsi, Irina se dirigea vers Mme Leroux qui à mesure que la jeune fille s'approchait elle, coula un regard lourd vers l'adolescente.

-           Bonjour Madame. J'aurais un service à vous demander. Pouvez-vous me déposer chez moi ? Personne n'est venu m'accueillir et je dois impérativement rentrer chez moi à l'ouest de Londres.

La sorcière adulte hésita un long moment, comme tout le monde, le retour de Voldemort inquiétait et tous préféraient se barricader chez eux plutôt que de déambuler dans les rues d de Londres. La femme acquiesça tout de même à condition d'être brève et de ne pas s'approcher trop près de chez les Lestrange.

Tous deux se demandant quels monstres pouvaient se tapir dans la lugubre tanière des Lestrange.

-           Tu as déjà transplanté ?

-           Oui. Ne vous inquiétez pas, déposez-moi plus près que vous pourrez, je terminerais à pied. Merci infiniment.


Mme Leroux eut la présence d'esprit de laisser Catherine aux parents de Maggie qui acceptèrent de rester le temps qu'il faudrait à la sorcière pour faire l'aller-retour, pas question de laisser Catherine seule en pleine gare ou de transplaner avec elle. On ne transplanait pas avec des mineurs, la plupart du temps.

La sorcière tint sa promesse et en un éclair Irina se retrouva, nauséeuse, mais saine et sauve, à l'abord de son quartier.

N'ayant jamais réellement vagabondé ni même explorer les environs de sa maison étant plus jeune, elle ne sut pas dans un premier temps ou elle se trouvait.

Puis, au loin, elle aperçut la corniche branlante et pourrie de sa maison derrière la cime des arbres du parc.

Aussi rapidement qu'elle était apparue, Mme Leroux s'évapora pour retourner près des siens. Irina devait affronter seule ses démons, aussi bien les mangemorts chez elle que le spectre encore plus effrayant du mensonge façonné de toute pièce qu'était son existence.

L'adolescente avait réussi à garder le silence du souvenir de Harry de ses amies pendant 4 jours. Que pouvait-elle leur dire ? Rien dont elle ne soit sûre et certaine.

De plus, elle ne voulait pas s'appesantir de l'incompréhension de Catherine, cette dernière n'aurait été d'aucun secours à s'inquiéter de concert avec elle.

La lourde valise qu'Irina tirait dans la rue menant à sa maison la freinait dans son besoin de courir le plus rapidement au manoir ; elle se demanda un instant si elle n'allait pas abandonner son bagage ici.

Mais elle se ressaisit aussitôt, Irina avait des défauts, mais pas celui d'être irréfléchie ou impulsive. Abandonner sa valise reviendrait à ne posséder aucun vêtement ni manuel pour l'année prochaine, si l'année scolaire il y avait avec le retour du tyran.

Irina traversa les rues désertes et frappa avec force à la porte d'entrée ; en même temps elle actionna la clenche qui ne s'enfonça pas comme souhaité. La porte était verrouillée.

L'angoisse de se retrouver à la porte sans famille ni lieu où se réfugier ne dura pas longtemps. Déjà elle entendant une multitude de cadenas et de sorts de dérouillage céder sous les efforts d'un sorcier.

Le battant craqua et Rabastan Lestrange se retrouva en pleine lumière, avec ses manières rudes habituelles, il tira sa fille à l'intérieur avant de remettre toutes les sécurités.

-           Qu'est-ce que tu fais là ? On t'a suivi ? Narcissa devait te récupérer à la gare !

Irina déposa son bagage dans l'entrée avant de commencer l'affrontement ; elle ne gagnerait rien à tourner autour du pot et à s'alourdir de la bienséance et des manières. Son père ne s'était jamais illustré dans le respect des autres et des convenances, elle devait apprendre à faire de même.

-           Je dois vous parler. Je sais ce qu'il s'est passé au département des mystères, est-ce que c'est vrai ?

-           Si quoi est vrai ?

-           Ma mère. C'était bien Helene Carrow ?

Il acquiesça gravement, la mâchoire tendue et le regard mauvais.

-           Vous êtes bien mon père ?

Secoué d'une impulsion, Rabastan fondit sur sa fille avant de lui saisir les deux bras et de plonger son regard noir dans le sien bleu.

-           Bien sûr que tu es ma fille ! Tu es à moi !

Il avait plus mis l'accent sur le « ma » comme si elle n'était une propriété, un trophée qu'on apprécie.

-           Vous avez dit à Sirius Black que vous aviez tué sa femme et son enfant à naitre... Vous m'avez toujours dit qu'elle était morte en couche, en me mettant au monde.

Rabastan se passa une main fatiguée sur le visage. Il ne semblait pas énervé outre mesure, mais plutôt las et incertain concernant le futur de cette conversation.

-           Hélène n'est pas morte en accouchant. Concéda-t-il

Irina sentit les larmes lui piquer les yeux. Tout ce temps il lui avait menti... Lui faisant ressentir la culpabilité assassine de la disparition de sa mère. Lui faisant excuser le comportement scandaleux de son père a son égard sous prétexte qu'elle lui avait soutiré l'amour de sa vie.

-           Vous l'avez tué ? Vous avez tué ma mère ?! Son ton se fit incisif, pressé.

Rabastan n'apprécia pas le ton employé et se rapprocha, menaçant. Mais elle ne flanchera pas. Elle garda ses yeux bleus brulant de colère ancrée dans ceux de Rabastan. Dans sa paume, cachée dans sa cape, sa baguette ; prête à l'attaque.

Il lui avait menti tout ce temps, se riant surement d'elle et ses pitoyables tentatives de suscitées chez lui et son cœur froid une once d'amour ou de fierté.

-           Oui je l'ai tué ! Je l'ai tué de mes mains ! Je l'ai épargné parce que 'elle était enceinte ! enceinte de cette raclure de Black ! Je l'ai gardé en vie jusqu'à ce qu'elle accouche puis je l'ai tué !

Avec lenteur il approcha ses deux paumes contre le visage de fille et lui tordit le visage pour qu'elle le regarde en face

-           Je t'ai épargné, toi, sa fille. Maintenant tu es ma fille et non plus la sienne. Je t'ai volé comme il m'a volé Hélène.

Il venait d'avouer qu'elle était la fille de Sirius black.

Et qu'elle n'était que le trophée d'une vengeance.



En haut de l'escalier, elle entendit des craquements. Il y a des gens à l'étage.

Bellatrix dévala les escaliers avec des bagages. Elle sourit à Irina qui ne cessait de se remémorer la scène de la mort de Sirius black, cet inconnu devenu parent en un instant. Le visage de Bellatrix, plutôt calme et neutre, se superposa à celui révulsé de la joie du combat au ministère. Ainsi calme, elle ne paraissait pas si folle que ça, ses cheveux tombaient élégamment sur les côtés de son visage émacié.

Dans les yeux bordés de cils épais et caché sous les paupières lourde et tombante de sa tante elle vit son reflet. Elle remarqua enfin les similitudes qu'elle s'était refusée à voir. Irina partageait avec Bellatrix ce même menton fier et volontaire et la même ligne de sourcil.

Un regard à Rabastan lui confirma ce qu'elle avait toujours su. Ils n'ont aucun point physique en commun, le noir du regard de son père tranchant avec le bleu océans de ses iris.

Comme les faces opposées d'une même pièce, ils n'avaient rien de semblable à part le malheur de coexister au même endroit.


Tous les Lestrange préparaient leurs bagages pour se cacher en lieu sûr. Le manoir n'était pas suffisamment sécurisé pour échapper aux recherches des Aurors. Rabastan demanda à sa fille de se rendre chez Narcisse, elle ne pouvait rester dans cette maison vide et avec Lucius arrêté et incarcéré ; ils ne bénéficiaient plus de son œil haut placé au ministère de la magie pour les avertir.

Étonnement, le geste le plus affectueux vint de Bellatrix qui, alors que les deux hommes se dirigeaient vers la sortie ; vint l'enlacer avec force.

La sorcière déposa un baiser doux sur le front de la jeune fille et passa une main égarée dans ses cheveux. Puis, avec un regard serein et un rictus sarcastique, lui glissa à l'oreille.

« Tu es tout le portait de ton père ».

La méchanceté de ces paroles ne toucha Irina qu'une fois la silhouette vaporeuse de Bellatrix envolée par le battant ouvert de la porte. Au loin résonnèrent un temps les vestiges du transplanage des sorciers tandis que l'obscurité s'abattit sur la demeure.

La porte se ferma avec fracas et Irina tomba au sol, le cœur lacéré.



Entre ses paupières à demi closes, noyé sous ses larmes acides ; elle ne voyait plus les pavés.

Ses pieds butaient constamment sur les aspérités de la route et elle se savait zigzagant d'un côté du chemin à l'autre.

Irina fit de nombreux arrêts, le souffle trop court et le corps parcouru de tremblements indescriptibles, entre le vomissement et la crise d'asthme.

Presque par hasard Irina parvint devant le parvis des Malefoy, ses pieds l'avaient guidé vers cette demeure en périphérie de Londres sans que son esprit ne parvienne à se détacher de tous ces mots terribles échappés de la bouche de ses proches.

La grille était ouverte ou plutôt éventrée, comme soufflé par la force physique, l'acier n'avait pas supporté les sorts des Aurors.

Le parc menant au manoir était silencieux et l'herbe arraché par mottes comme si un troupeau avait encerclé les hauts murs de briques blanches.

Narcissa l'attendait sur le seuil de sa porte.

Muette dans sa tentative de garder sa dignité dans son entrée saccagée. Les meubles étaient renversés, jeté au sol et des centaines de documents et bibelots jonchaient le sol.

Irina grimpa les marches du perron et passa le chambranle de la porte.

Des sorts de conservation avaient été jetés partout, empêchant la maitresse des lieux de mettre de l'ordre ou de cacher des preuves éventuelles ; la maison Malefoy était à sac, sens dessus dessous.

-            Vous saviez ?

-            À propos ?

-           Du fait que Sirius Black est mon père.

Et là. Pour la première depuis longtemps, depuis sa prime enfance. Narcissa ouvrit grand les bras et encouragea d'un mouvement de tête l'adolescente à se lover dans ses bras. Comme sa sœur Bellatrix quelques heures auparavant, Narcissa Black Malefoy accueillit sa parente dans ses bras.

Mais cette fois-ci aucune parole crue ni rictus malveillant ne vint briser ce moment doux et salvateur.

Irina se colla à ce corps chaud, une quiétude feutrée et tamisée coula dans ses membres.

-           Nous nous en sommes toujours doutés. Hélène, ta mère devait se fiancer avec Rabastan à sa sortie de Poudlard, mais elle s'est enfuie de chez elle son diplôme en poche pour ne pas se marier. Rabastan l'a toujours très mal pris, qu'elle choisisse Sirius à lui. Une fois le seigneur des ténèbres disparu, Sirius a été emprisonné à Azkaban et ton père a retrouvé Hélène. Nous n'avons jamais su ce qu'il s'était passé, mais nous avons appris ta naissance et après, le décès d'Hélène Carrow.

Irina se mordit l'intérieur de la joue avec rage pour ne pas se mettre à hurler. La saveur métallique de son sang emplit sa bouche et calma ce besoin impérieux de mordre pour étouffer le cri de détresse de sa psyché.

-           Père... Il dit qu'il l'a tué... Vous pensez que c'est vrai ?

Narcissa déglutit.

-           Je ne sais pas, je ne sais pas à quel point Rabastan détestait cette femme, ni s'il serait capable de tuer une femme à peine accouchée et incapable de se défendre.

Irina ne dit rien, mais observa au loin une ombre derrière un mur.

L'apparition allongée disparut, mais Irina reconnut le pas précipité de Drago.

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