348-Arc Ashfeld : LXVI La Vengeance de la Terre-Mère

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Dans la cité de Sindri au Sud de Nidavellir, les rumeurs fusaient à tous les coins de rues. La destruction de la cité d'Ölvaldi et les manœuvres entreprises par Ymir n'égayaient pas tout le monde. Le Nord vivait des heures sombres. Dans une maison à l'allure abandonnée et vieillotte, deux âmes se réchauffaient auprès du feu. 

- Je vois... Je vois cruauté et dévastation... Le loup Blanc commence à montrer les crocs... Et dirige sa meute vers la prochaine contrée. Dit une jeune femme tout de noir vêtu. Elle portait une courte jupe et un haut, surmontés par une petite armure. Cet accoutrement donnait une grande visibilité à son abdomen. Une grande cape en fourrure la protégeait du froid. Elle ferma ses yeux et les rouvrit soudainement. Ils étaient devenus tout blancs, d'un blanc pur et sinistre.

- J'ai une vision.. Shiva... Quatre des piliers d'Ashura sont un peu plus au Nord... Et deux d'entre elles sont déjà entrain de s'affronter.. Ajoute-t-elle avant de fermer ses yeux et de retrouver ses pupilles marrons assortis à sa douce crinière brune qui lui arrivait jusqu'au cou.

- Tu es si prévoyante... Nafsia Ayya... Répondit Shiva qui portait un collant noir ainsi qu'un haut qui cachait sa peau tendre et bronzée. Ses cheveux noirs étaient tressés sur tout le côté droit. Et sur son dos pendaient deux grandes dagues zigzaguées.

Ayya se remit sur ses jambes et avança vers la sortie. Elle s'enfonça dans la forêt, s'assit près d'un arbre et se mit à écouter la volonté de la nature. Quelques heures de méditation plus tard, un drôle de bruit attira son attention. Elle se leva et se mit avancer vers la source de ce calvaire.

Un couple de nordiques était entrain de s'adonner à d'intenses ébats. L'homme, un vieux avec une musculature importante et une tête déserte, prenait sauvagement sa femme penché en avant contre l'arbre. Ils avaient tous les deux retirer leur bas et le bruit qu'ils produisaient saturer l'harmonie des lieux.

- C'est bien ! C'est bien ! J'arrive.. Sale chienne ! Dit l'homme qui se démenait à fond.

- Vas-y ! Vas-y ! Vas-y ! Espèce de couille molle ! Répondit la  femme proche de folie.

Ayya s'approcha discrètement et se mit à observer le couple sans dire un mot. Soudain, l'homme remarqua sa présence et se tourna vers elle.

- Tu veux nous rejoindre? Dit-il souriant.

Ayya resta toujours silencieuse et continua à les regarder.

- Ignore la chéri... On s'occupera de son cas après. Suggéra la femme.

- Tu as raison. Acquiesça le mari qui reprit de plus belle. Ses coups de reins étaient intenses et la femme commençait à percuter l'arbre violemment mais elle appréciait.

Ayya continuait de les fixer sans dire un mot.  Au bout de quelques minutes, l'homme se rhabilla et saisit sa grande hache qui était à côté de lui. Il se mit à avancer et fit face à Ayya qui constatait à quel point cette montagne lui était supérieure.

- Que nous veux-tu? Dit l'homme sur un ton menaçant.

- J'attendais juste que vous finissiez. Répondit Ayya loin d'être intimidée.

- Et pourquoi ça?... Pour me sucer? Ajoute le mari avec humour.

- Non.. loin de là.. Juste pour vous tuer. Répondit Ayya dans le plus grand des calmes. 

- Nous tuer.. Tu as entendu ça Chéri? Dit le mari en se retournant et vit que sa mère était égorgée et qu'elle perdait de plus de sang.

Il s'empressa de la rejoindre et de la prendre dans ses bras.

- Qu'est-ce qui t'arrive... RÉPONDS.. C'EST QUOI ÇA?.. Comment est-ce possible? Dit le mari qui ne comprenait pas la situation.

Sa femme essaya de parler mais continuait de se vider de son sang.

- QUI T'AS FAIT ÇA?.. RÉPONDS.. DIS LE MOI ! Rajoute le mari épris de colère.

La femme leva difficilement son doigts et pointa du doigt l'endroit où se trouvait Ayya. Le mari regarda dans cette direction avec beaucoup de rage mais n'y trouva rien.

- Où est passé cette catin ?... Comment cette sorcière a-t-elle pu t'atteindre?.. Je jure de la faire saigner... Je te vengerai.. ma chérie. Dit l'homme enragé en posant le corps inerte de sa femme morte sur la neige.

- Si vous n'aviez pas insulté la nature de cette façon, elle ne serait pas morte ainsi. Dit Ayya qui se trouvait maintenant à quelques mètres derrière le mari.

Celui-ci saisit sa hache, se tourna et la balança à Ayya. Mais celle-ci se volatilisa avant de recevoir le coup.

- OÙ ES-TU?... SORS DE TA CACHETTE QUE JE PUISSE TE BAISER AVEC MA HACHE... Répliqua l'homme avec une rage extrême.

- Me baiser tu dis?... Tu n'en auras pas l'occasion. Les hommes sont le mal et l'amour lui-même est l'oeuvre du malin. Et je refuse de me soumettre à une créature qui m'est inférieure. Dit Ayya qui réapparaît vers le secteur nord Ouest de la forêt.

Le mari le remarqua et se mit à courir vers elle. Ayya se contentait de marcher sans se soucier de son assaillant. Son petit corps de taille moyenne semblait minuscule en face de la carrure de cet homme.

Le mari se rapprocha d'elle et voulut saisir brutalement sa tête mais Ayya se volatilisa à nouveau.

- OÙ TE CACHES-TU?... MAUDITE SORCIÈRE ! Ajoute le mari qui commençait à perdre la raison.

- Je suis là... Je suis partout... Essaie de me trouver. Dit Ayya qui apparut vers le Sud-Est. Le mari le poursuivit mais elle disparut et apparut vers l'Ouest, puis vers L'Est ainsi de suite. Elle se jouait de sa colère et lui faisait connaître mille souffrances.

Le mari, déterminé, ne lâchait pas l'affaire. Il continuait de poursuivre ses mirages sans cesse.

- Tu n'auras jamais l'occasion de venger ta femme.... Mère nature reprend toujours ses droits. Dit Ayya qui continuait son petit jeu.

- LA FERME... JE L'EMMERDE LA MÈRE NATURE.. ET JE T'EMMERDE AUSSI... ATTENDS QUE JE T'ATTRAPE, JE VAIS T'ENCULER À SEC. Hurla le mari.

Soudain, Ayya prit une grande inspiration et l'espace d'un instant, le mari crut voir une doublure qui chargea vers lui. Avant qu'il ne pût savoir si c'était une hallucination ou pas, sa jambe gauche se brisa net et il posa pied à terre.

- Mais.. Comment... Dit-il. Le coup était si rapide qu'il ne l'avait décelé.

- Tais toi... Tes gémissements perturbent le flux d'énergie positive qui traverse la forêt. Dit Ayya qui leva la tête au ciel et se laissa bercer par le cri des loups et la mélodie apportée par le froid.

- Comment... COMMENT M'AS-TU EU?... MERDE. Dit l'homme qui souffrait le martyre.

- C'est une technique meurtrière qui fait la fierté des guerrières indomptables de Barca... Le Raqsat Alshaytan.... La danse des femmes démons. Estime toi heureux d'avoir pu contempler cette merveille de ton vivant. Dit Ayya en s'approchant petit à petit du mari.

- Technique.. Femme démon... Tu n'es qu'une sorcière de merde.. Je t'aurai écarté les cuisses moi.. Attends.. Je vais même le faire.. Ha Ha Ha....

- Ferme les yeux. Dit Ayya en s'arrêtant net devant lui.

- Fermer mes yeux... Arrête de... Dit le mari qui ne pût finir sa phrase. Sa tête se retrouva à l'envers à une vitesse éclair. Il pût contempler Ayya d'un angle bien singulier avant de rendre l'âme. Mort dans l'incompréhension, il n'avait même pas pu voir le coup qui lui était fatal.

- Tu aurais dû fermer les yeux pour t'épargner ce spectacle désagréable. Mourir de cette façon était cruel... même pour un moins que rien de ton espèce. Dit Ayya qui se détourna de son cadavre et s'enfonça plus profondément dans la forêt. La terre mère avait repris ses droits et la symphonie de la végétation et des animaux pouvaient résonner à présent sans aucune fausse note.

Sven Et Ingrid IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant