Sven Et Ingrid II

300-Arc Ashfeld : Acte IX Olaf X Lagherta

Dans la salle d'audience du Fort d'Ashfeld, Ymir faisait face à William.

- Roi William.... Lagherta a été enlevée. Dit Ymir.

- Il était temps. Sven s'est enfin décidé à porter le premier coup. Répliqua William avec le sourire.

- C'est tout lui. Autant de lâcheté ne peut provenir que d'un seul homme.

- Ymir... Es-tu ébranlée? Demanda William sur un ton sérieux.

- Non... Lagherta a été négligente et elle mérite sans doute ce qui lui arrive. Mais il est hors de question que je reste sur une défaite. Répliqua Ymir.

- Tu vas faire appel à elle?

- Oui... C'est la plus fiable d'entre toutes. Elle ne faillit jamais. C'est la personne idéale pour cette expédition punitive.

- Je vois. Dit William en se levant de son trône. Il ajouta :

- Ce sera l'occasion idéale de tirer un coups... Ymir, ne tue pas Sven le guerrier.... Il me revient de droit de mettre un terme à sa vie. Dit William en posant sa main sur l'épaule de Ymir avant de quitter la salle.

- Ne rêve pas William... C'est moi qui aura sa tête. Dit Ymir avec beaucoup de sérénité.

La Prison d'Almarik est située à des centaines de lieues vers l'Est de la demeure Belmund. Il s'agit d'un Fort abandonné qui a servi de prison pendant de nombreuses années. Mais de nos jours, personne n'y siège. Du moins, personne n'y siégeait. La Prison est souterraine. Il y'avait de nombreuses toiles d'araignées ainsi que des os qui jonchaient les couloirs. Dans une des cellules, une prisonnière se déchaînait. Elle frappait les barreaux avec beaucoup d'acharnements. On entendait les barreaux trembler tant sa puissance était effrayante. Elle frappait encore et encore et le tintamarre qui en ressortait était des plus sinistres.

- Arrête ça... Tu vas t'exploser les poings si tu continues comme ça. Dit Brynthild en se tenant devant la cellule mais Lagherta frappait toujours.

- Je t'ai dit d'arrêter... Cela ne t'avancera à rien.. Ces barreaux sont faits du métal le plus solide. Même avec tes poings surpuissants, tu n'arriveras jamais à sortir. Insista Brynthild.

Mais Lagherta se déchaîna toujours. Ses poings saignaient mais elle n'arrêta guère. Elle frappait encore et encore et encore et encore. Ses yeux restranscrivait une haine sans pareille.

Quelques instants plus tard, Olaf rejoignit Brynthild et se tint devant la cellule.

- Arrête ça. Dit-il avec un regard désolé.

À sa vue, Lagherta entra dans une colère noire et se mit à taper de plus en plus fort contre les barreaux de la cellule.

- Le troubadour.... Le troubadour... Le troubadour.... Le Troubadour... LE TROUBADOUR..... LE TROUBADOUR... LE TROUBADOUR... LE TROUBADOUR.... Hurla-t-elle en frappant de plus en plus fort contre les barreaux.

- Brynthild... Ça fait combien de temps qu'elle frappe contre les barreaux? Demanda Olaf d'un air inquiet.

- Cela fait plus de deux heures déjà.... Depuis qu'elle s'est réveillée. Répondit Brynthild.

- LE TROUBADOUR... LE TROUBADOUR.... LE TROUBADOUR..... LE TROUBADOUR... Cria Lagherta en tapant de plus en plus fort. Elle tapa si fort qu'on entendit des craquements. Ses os commençaient à flancher mais elle frappait toujours avec acharnement. Ses yeux étaient remplis de haine et rien ne semblait plus pouvoir l'arrêter.

- Donne moi les clés de la cellule. Dit Olaf.

- Ce serait de la folie... Dans son état, elle te tuera certainement. Dit Brynthild.

- Je m'en moque. Si je devais mourir de sa main, cela ne me dérangera pas plus que ça. Lagherta est si brisée. Je ne peux pas la regarder s'auto-détruire ainsi. Malheureusement, c'est au-delà de mes forces. Dit Olaf.

- Bien... C'est ton choix. Dit Brynthild en tendant les clés à Olaf.

Celui-ci les saisit et se mit à ouvrir la cellule. À peine la porte déverrouillée, Lagherta saisit Olaf par le col, l'attira dans la cellule et le fit tomber violemment à terre, tout ça en une vitesse éclair. Elle arma son poing destructeur et s'apprêta à l'abattre sur Olaf.

- Frappe moi. Dit Olaf à terre.

Lagherta avait toujours son poing serré mais elle hésita à frapper. Elle était éprise de colère et de haine mais son poing vengeur refusait de s'abattre.

- Lagherta.... Frappe moi... Insista Olaf mais Lagherta ne pouvait plus bouger. Son poing resta immobile.

- Tu es sourde ou quoi?... Je t'ai dit de me frapper.... ALORS FRAPPE MOI. Hurla Sven en haussant le ton.

Lagherta serrait son poing de plus en plus fort mais elle n'avait plus la force de l'abattre. Elle-même ne savait pas pourquoi elle était si hésitante.

- Je t'ai mentie... Je t'ai trompée... Je t'ai utilisée... Je t'ai enlevée... Je t'ai abandonnée... Je mérite ton courroux alors frappe moi... Tu es une humaine Lagherta... Tu as le droit de me haïr, de me détester ou même de me tuer car tu es humaine... Tu as un cœur toi aussi... Alors frappe moi... Montre moi ta frustration. Dit Olaf.

Lagherta serrait toujours les poings mais elle ne pouvait pas frapper cet homme. Elle en était incapable.

- Les sentiments ne sont pas inutiles... Et tu viens de te le prouver à toi-même. Dit Olaf qui saisit le poing de Lagherta. La chaleur de sa main réchauffa celle de Lagherta qui commençait à retrouver son calme.

Olaf se redressa et se mit à caresser la joue gauche de Lagherta.

- Ta peau est toujours si froide... Mais je décèle une forme de douceur en le caressant... Bien que tu aies un physique d'adulte, tu n'en reste pas moins une enfant... Lagherta. Dit Olaf avec le sourire.

- Le troubadour.... Le troubadour... Le troubadour.... Dit Lagherta dont la colère et la haine s'évaporaient petit à petit.

- Lagherta..... Il y'a une chose que j'aimerai de te dire....

- Une chose que..... Dit Lagherta qui ne pût finir sa phrase. Olaf se rapprocha délicatement d'elle et l'embrassa sur les lèvres.

Lagherta était surprise. C'était la première fois qu'on lui accordait autant d'attention. Elle n'eût pas la force de repousser ce baiser. Cela ne lui déplaisait guère. Elle ferma les yeux, comme pour suivre l' exemple de Olaf, et se lassa assaillir par ce flot d'émotions qui lui était étranger jusque-là.

Olaf retira ses lèvres, sourit et dit :

- Je t'aime Lagherta.... À partir d'aujourd'hui, je prendrai soin de toi... Fais moi confiance... Ton cœur est entre de bonnes mains.