Sven Et Ingrid II

212-Sven Et Hernan

- Igrid... Ne m'abandonne pas, je t'en prie... Reste à mes côtés... Ne me laisse pas... Je t'en conjure... Mon corps est tiède.. Et mes sensations se perdent... Mes yeux... Je ne vois plus.... Je ne verrai plus jamais à nouveau... Alors quoiqu'il arrive, ne m'abandonne pas.... Ne me délaisse pas... Ne m'abandonne pas.
Olaf se réveilla de ce doux cauchemar en arborant un air triste.
- Ne m'abandonne pas. Se répéta-t-il à nouveau.
- Tiens, tu es réveillé. Dit une voix inconnue.
- Où suis-je? Demanda Olaf intrigué. Il se rendait compte qu'il avait des chaînes au niveau des mains et des pieds. Il était dans une cellule où l'obscurité était de rigueur. Il sourit et dit:
- Je suis arrivé. Je suis bel et bien arrivé à Albion.
- Bienvenue en enfer. Tu n'es plus humain désormais. Résigne et laisse toi submerger par le désespoir.
- Le désespoir?... Désolé mais ça, je ne connais pas.
- Qui es-tu? Les gens qui résident ici pour la plupart sont des prisonniers qui n'ont jamais vu un soleil radieux depuis des années. Et ceux qui arrivent ici arborent un regard vide. Ils ont renoncé à tout espoir, à toute liberté. Alors que toi, on dirait que la situation actuelle t'indiffère.
- Je suis ici parce que je l'ai désiré. J'ai un vieux compte à régler. Quand j'en aurai fini, je repartirai aussitôt car vois-tu, il y'a une femme qu'il ne vaut mieux pas faire attendre.
- Tu as vraiment perdu la tête. Cette cité était autrefois un donjon qu'on surnommait la porte de l'enfer car personne n'y était revenu. Maintenant c'est une cité où les sans-vie sont destinés à devenir des esclaves. Le seul moyen que tu as pour quitter cette cité et de te faire choisir par un maître. Tu seras destiné à une vie d'asservissement et où tu n'auras aucune autonomie sur ta destinée. Tu as cessé d'être homme depuis que tu as franchi ses portes.
- Un esclave... Voilà le genre de vie que Yuna menait... Je ne serai l'esclave de personne et je ne cesserai jamais d'être un homme. Jaffar et Suleiyman, je les tuerai tous. Et je reprendrai cette cité. Je vous libérerai tous de vous chaînes. Aucun homme ne mérite de vivre ainsi.
- Qui es-tu?
- Rien de plus qu'un troubadour.
- Un troubadour... Tu es amusant. Je m'appelle Hernan et cela fait à peine quelques mois que je suis ici. Je suis originaire de Barca. Mon bras gauche.... Ils me l'ont coupé car j'ai proclamé haut et fort mon humanité. Les exécutions ne sont pas rares ici. Elles servent d'exemple pour dissuader les plus audacieux. Les hommes et les femmes sont totalement brisées, il n'y a plus aucune lueur d'humanité dans leur regard. Alors je suis content de rencontrer un homme comme toi. Dis-moi le troubadour, à quoi ressemble le monde extérieur?
- Tu poses un sacré dilemme à un aveugle.
- Tu es aveugle?... Je n'avais pas remarqué à cause de l'obscurité.
- Le ciel... Il est plus bleu qu'à l'accoutumée.
- Comment le sais-tu?
- Mes yeux me l'ont dit. Le monde extérieur n'est pas un paradis mais il y'a de belles contrées, Stella par exemple.
- Stella, la cité aux milles merveilles, es-tu parti jusque là-bas?
- C'est de là que je viens.
- Sephora... Était-elle aussi gracieuse que le disent les rumeurs?
- Oui... Elle vaut vraiment le détour.
- Je vois. J'aurai aimé avoir une femme et mener une vie paisible mais le destin s'est joué de mes espoirs.
- Il n'y a qu'une femme pour comprendre au mieux un homme. Je dois dire que la mienne est assez singulière.
- Ah bon?
- Elle est d'une beauté sans nom. Sa chevelure rappelle les roses Écarlates et elle a un tempérament foudroyant.
- Comment peux-tu avoir une femme pareille et choisir de venir délibérément dans un endroit pareil?
- J'ai des objectifs. J'ai des ambitions. Je vois les choses en grand, en très très grand. Je suis avide et optimiste. Le futur auquel j'aspire me demande des sacrifices considérables. Si je renonçais à cela rien que pour profiter des moments paisibles à ses côtés alors je ne serai qu'un lâche. J'aime cette femme. Je l'aime de tout mon cœur. C'est la raison pour laquelle je veux lui offrir une vie sans soucis. Je remodèlerai ce royaume à ma guise et j'en ferai un endroit où rien ne pourra ternir son sourire. Voilà ce que je considère comme l'amour véritable. Et il est hors de question que je meurs sans lui avoir offert un endroit meilleur, une famille et un chez-soi.
- Tu comptes défier le monde entier pour une femme?
- Oui. Et je détruirai le monde entier s'il le fallait.
- Tu es vraiment fou. Je n'avais jamais rencontré d'hommes ayant tenu des propos semblables. Dis-moi quel est ton nom?
- Je m'appelle Sven.
- Sven... Tu ne dois pas mourir ici. Le seul moyen pour toi de t'échapper en tant qu'homme est de participer au tournoi de Jaffar.
- Le tournoi de Jaffar?... Une réplique d'une tournoi de Vaizel.
- Exactement. Tu devrais vaincre des adversaires qui ont les motivations que toi. Et finalement, quand tu arriveras en final. Tu seras confronté à la bête sauvage, à l'invincible. Celui que beaucoup surnomme comme le meilleur guerrier de tout le royaume. Personne n'a réussi à le mettre à terre en plus de 5 ans. Il s'agit de Suleiyman.
- Suleiyman hein?... Tu entends ça Elsa. L'heure de ta vengeance approche. Bientôt j'aurai sa tête. Reprenons ensemble ce combat inachevé d'il y'a 5 ans.
- Hum.. Elsa?
- N'y prête pas attention. Je divague.
- Es-tu fort Sven?
- Si je suis fort?... Je me demande parfois la même chose. Mais ce qui est sûr, c'est que je ne perdrai pas. Après tout, je suis celui qui revient toujours.
- Sven... Réfléchis bien. Suleiyman est invincible. Penses-tu réellement avoir une réelle chance?
- Si j'étais seule, j'en douterai mais j'ai deux alliées que je garde profondément dans mon cœur. Avec leur force, je ne me vois pas perdre.
- Deux alliées?
- Oui...  Non, je dirai que j'ai trois alliées... ou peut-être quatre.
- Sont-ce toutes des femmes?
- Oui. Les femmes les plus merveilleuses du monde. Dit Sven avec un regard qui transcendait les ténèbres dans cette cellule. Ils avaient des alliées qui lui garantissaient une victoire certaine, du moins c'est qu'il croyait.