Sven Et Ingrid II

204-Spécial 200 : Bonus

Dans le village de Pieta, quelques années auparavant, lors d'une nuit de pleine lune, un fléau écarlate avait laissé libre cours à ses vils pulsions.
- Elle est là. Retrouvez la. Hurla un village.
- Elle a tué ma famille. Je jure de la venger. Cette femme, je jure de la tuer. Hurla un autre.
- Débusquons la, elle doit être quelque part dans le village. Fouillez toutes les maisons. Ne laissez pas s'échapper cette sorcière.
Les villageois étaient tous armés et cherchaient avec fougue et rage. Dans une des maisons du village, une jeune femme était entrain de dépecer une mère de famille. Elle était si excité, et son regard suscitait un effroi sans pareil.
- Ahaha... Encore... Toujours plus de rouge... Cet odeur... Elle est exquise... Sans pareil... Rien ne vaut les entrailles sanguinolentes.... Ah... C'est si délicieux.... Sensationnel.... Dit Elsa qui s'adonnait à cette activité écarlate avec beaucoup de passions.
Mais soudain, une jeune fille rentra dans la maison et aperçut le cadavre de sa mère qui était totalement éviscéré.
- Maman... C'est toi... Maman... Pourquoi... Pourquoi tu ne me réponds pas? Dit la jeune fille.
Elsa se leva et se mit devant la gamine.
- J'ai tué ta mère. Elle est parti et elle ne reviendra plus. Dit Elsa.
- Maman... Pourquoi... Pourquoi as-tu fait ça?... Pourquoi?
- Parce que j'aime tuer les gens. C'est si revigorant.
- Alors pourquoi est-ce que tu pleures?
- Qu'est-ce que tu racontes? D'où t'as vu que je pleurais?
- Tes yeux... Pourquoi de l'eau commence à sortir de tes yeux? Les méchantes filles sont incapables de pleurer. Ma maman disait toujours que ceux qui pouvaient sourire ou pleurer ne pouvaient être des monstres.
Elsa vit que des larmes arpentaient ses joues.
- Je ne pleure pas. Je suis incapable de pleurer. Je suis un monstre. Je suis une méchante fille.
- Tu n'es pas une méchante fille.
- Arrête....
- Tu n'es pas une méchante fille.
- Je t'ai dit de la fermer. Pourquoi... Pourquoi tu ne me détestes pas alors que j'ai tué ta mère?
- Maman a dit qu'elle reviendra toujours alors je l'attendrai.
- Ta mère ne reviendra plus.
- Tu mens. Je sais qu'elle reviendra.
- Tu es pénible. Je vais te tuer de ce pas et t'envoyer la rejoindre. Dit Elsa en brandissant ses deux dagues mais elle ne put se résoudre à infliger le coup de grâce. Comme si, une partie d'elle même refusait de commettre cet acte.
- Pourquoi?... Pourquoi je n'arrive pas à te tuer? Dit Elsa irritée.
- Parce que tu n'es pas une méchante fille.
- Arrête de dire n'importe quoi. Je tue des gens tous les jours, à cause de moi, des hommes et des femmes perdent leurs familles et leurs amis. Ils me détestent, ils me haïssent tous, sans exception. Un monstre comme moi n'a pas sa place dans ce monde. Arrête de me regarder comme si j'étais encore une humaine. Je suis un monstre et rien d'autre.
- Non, les monstres sont effrayants. Ils ont des crocs et des griffes. Leur visage est terrifiant et ils nous donnent des cauchemars. Alors que toi tu es toute jolie. Et tu as l'air si triste. Aucun monstre ne pourrait avoir un regard comme le tien.
- Tu es bien naïve gamine.
- Je sais. Mais je sais que tu n'es pas méchante. Dis... Tu veux attendre le retour de maman avec moi? Dit la gamine en invitant Elsa à s'asseoir à ses côtés.
- Très bien... Attendons. Dit Elsa qui se surprit à attendre patiemment un moment qui ne viendra jamais.
Elles attendirent ensemble quelques minutes, quand soudain, Elsa agacée dit:
- Tu vois bien qu'elle ne reviendra pas. Je l'ai tué. Je suis un monstre.
- Elle reviendra. J'en suis sûr. Attendons encore un peu.
Elles patientèrent encore un peu mais soudain, des villageois enfoncèrent les portes de la maison.
- Je n'ai plus le temps d'attendre. Adieu... Fillette. Dit Elsa quitta la maison sur le champ.
- Attends. Dit la jeune qui essaya de la retenir.
Elsa fuit par la forêt. Elle courut sans relâche pendant 10 minutes et s'assis sous le pied d'un arbre en observant la lune qui était pleine.
- Pourquoi?... Pourquoi n'ai-je pas tué cette gamine?.. Je suis un monstre pourtant?... Pourquoi ai-je hésité? Pourquoi lui ai-je autant porté compagnie?.. Dit Elsa qui méditait sur ce qui venait de se passer.
- C'est parce que l'humaine qui est en toi tente de désespérément refaire surface. Dit une femme qui masquait son identité et qui se présenta à Elsa.
- Toi... Je me rappelle t'avoir envoyé balader. Ta proposition ne m'intéresse pas. Hors de ma vue. Dit Elsa.
- Altaïr te réclame.... Rejoins notre confrérie. Nous œuvrons dans l'ombre d'Astaroth mais notre puissance n'est pas à sous-estimer. Prête nous mains fortes et ensemble, nous apporterons une délivrance totale à ce royaume.
- Myrcella... Est-ce bien ça?
- Oui.
- Votre confrérie ne m'intéresse pas. Je n'ai pas besoin d'avoir plus les mains sales que j'en ai actuellement. Altaïr regroupe les plus grands hérétiques de ce royaume et votre culte ne prend source que dans les ténèbres les plus profondes. Je préfère rester loin de vos desseins. Tant que je serai en vie, jamais je nous suivrai. Dit sèchement Elsa.
- Est-ce bien ta réponse?
- La seule et unique.
- Je ne voulais recourir à ce genre de méthodes mais on dirait que je n'ai pas le choix. Dit Myrcella qui tira une gamine ligotée qui était dans l'ombre.
- Mais c'est.... Dit Elsa.
- C'est la gamine dont tu as dépecé la mère. Dit Myrcella.
- Enfoirée... Relâche la. Dit Elsa.
- Je vous en prie, ne me tuez pas. Je veux attendre le retour de ma maman. Si je mourrai, je ne pourrai pas la revoir. Dit la gamine.
- Tu veux donc que je la relâche. Ce sera avec joie. Dit Myrcella qui entailla le long du bras droit de la gamine. Le sang commença à couler. Un sang écarlate beau et qui ennivrait les narines de Elsa. Elle résista de toutes ses forces mais elle céda. La tentation écarlate avait pris le dessus. Et sans s'en rendre compte, elle souriait en dépeçant le cadavre de la gamine.
- Voilà ce qu'il en coûte de s'opposer à Altaïr. Nous reviendrons continuellement à la charge... Encore et toujours, jusqu'à ce que tu cèdes. Sinon nous te ferons souffrir jusqu'à la fin de ta vie. Dit Myrcella en disparaissant et en laissant Elsa et le cadavre de la gamine.
Elsa arborait un regard noir et se mit soudainement à rire. Un rire dépourvu de tout âme.
- Ahahahaha.... Je suis un monstre... Un vrai monstre.... N'est-ce pas gamine?... Toi qui pensais que j'étais une gentille fille.... Te voilà dans ce triste état.... Je t'ai offert une mort bien douloureuse.... Je n'ai peut-être pas de crocs... ni de griffes... Mais mon âme est si noir... Le sang.. La texture écarlate... Je ne pourrai jamais m'en lasser.... Je continuerai toujours à tuer... Perpétuellement... Cherchant à satisfaire désespérément ce désir insatiable qui m'habite... Je suis mauvaise... Je suis monstrueuse.
Elsa se mit à rire aux éclats à nouveau. Sa vie allait-elle se limiter à cela uniquement? Elle riait encore et toujours comme pour cacher son mal-être intérieur mais des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Elle continua à rire et les ignora. Elle riait toujours comme une démone dans cette nuit inquisitrice. Soudain, elle s'arrêta de rire. Elle ne le pouvait plus. Ses larmes étaient trop importantes. Elle mit ses mains sur son visage et dit:
- Qu'est-ce que tu attends Igrid?.... Qu'est-ce que tu attends bon sang?.... Dépêche toi de venir me tuer.... Je t'en prie.... Ne me laisse pas tuer davantage.... Au nom de notre amitié, achève moi... Je ne veux pas faire ça... Et pourtant... Et pourtant, je suis condamné à mener cette vie de meurtrière.... Pourquoi moi?... Qu'ai-je fait pour mériter cela?... Il semblerait que le monde m'a toujours rejeté et ce, bien avant même que je ne naisse... Et Dieu... Non..... Dieu n'existe pas... Il n'a jamais existé.... Si un Dieu existait bien dans ce monde, alors il ne permettrait jamais qu'une fille aussi fragile que moi puisse subir de telles atrocités. Dit Elsa qui complaisait dans son chagrin, plus seule que jamais. La nuit était mélancolique et l'air frais se mêlait aux sentiments les plus refoulés. Et sous cette lune bienveillante, Elsa était plus humaine qu'elle ne l'avait jamais été.