Sven Et Ingrid II

259-Amour Et Politique

Le Palais d'Andvari était grand et beau. Il comportait 4 étages où les couloirs et les chambres recelaient mille richesses. Une centaine de servants et servantes s'occupaient de son entretien. Ils étaient tous élégants et raffinés à l'image de leur seigneur. Dans une chambre du palais, un homme et une femme bavassaient avec leurs regards.
- Cessez cela. Dit Irène qui était dans une robe turquoise magnifique. Elle était devant le miroir et derrière, Sieghart la dévorait des yeux du haut de son siège.
- Quoi donc? Dit Sieghart.
- Cessez de me regarder de la sorte. Vous me gênez.
- Je n'y peux rien. Tu es si belle Irène.
- Pourquoi... Pourquoi ce mariage?... Tu devrais savoir que j'ai horreur de ce genre de festivités.. Et pourtant....
- Et pourtant tu es là. Tu ne peux aller à l'encontre de ton cœur.
- C'est parce que tu ne m'en as pas laissé le choix.
- Alors pourquoi es-tu si heureuse?
- Je ne suis pas heureuse.
- Si tu l'es.
- Je te dis que non.
- Et moi je te dis que si.
- Non, je ne le suis pas. Tu n'es qu'un prince arrogant et narcissique, un séducteur raté et un redoutable guerrier. Je ne suis pas heureuse de t'épouser... Pas du tout.
- Je t'aime Irène.
- Je ne t'aime pas.
- Et pourtant si, tu m'aimes.
- Je te dis que non.
- Oh.. Alors ce que tu as dit à Stella n'était qu'un tissu de mensonges.
- Je.. je ne m'en rappelle pas.
- Je m'en souviens très bien. Tu m'as dit vouloir être la seule rose à qui j'offre mon amour.
- Je n'aurai jamais dit une chose pareille. C'est sûrement une de tes amantes qui t'a dit cela. Mais certainement pas moi.
Sieghart se leva et partit vers Irène. Il serra son dos contre sa poitrine et lui déposa un chaleureux baiser sur le cou.
- Arrête. Dit Irène qui rougissait.
- Si tu me révèles tes vraies sentiments, je promets d'arrêter.
- Je ne t'aime pas... pas du tout. Dit Irène qui gémissait.
- Mauvaise réponse. Dit Sieghart qui saisit le sein droit d'Irène et se mit à la malaxer tendrement.
- Arrête... Je... Je te déteste.... Je... Tu me répugnes... Lâche moi... Dit difficilement Irène.
- Aucune femme ne me résiste. Et tu ne feras pas exception... ma douce Irène. Dit Sieghart avec ses mains baladeuses.
Mais à l'écho de ces mots, Irène repoussa violemment Sieghart et prit ses distances.
- J'ai beau le nier de toutes mes forces, je ne peux lutter contre mes sentiments. Je t'aime Prince Sieghart mais c'est si douloureux de t'aimer. Dit Irène un peu triste.
- Mais voyons.. De quoi tu parles? Dit Sieghart stupéfait.
- Pour toi, les femmes ne sont que des trophées servant à accentuer ta grandeur mais moi, je ne veux pas être ce genre de femmes.... Je voudrais être plus mais il semblerait que cela soit impossible... Prince Sieghart, vous êtes répugnant... Même si mon cœur est totalement entre vos mains, je ne vous laisserai plus avoir mon corps... Et dire qu'à Stella, j'ai réellement cru que vous aviez changé... Quand vous disiez que vous m'aimiez, j'étais vraiment heureuse mais il semblerait que tout ceci ne soit que des illusions. Vous n'aimez personne... Vous n'aimerez jamais personne. C'est dans votre nature.... Alors même si c'est faux, sachez que je ne vous aime pas... Je vous déteste... Du plus profond de mon âme. Dit Irène avec beaucoup de tristesse.
- Mais Voyons Irène, je t'aime. J'ai toujours été sincère avec mes sentiments. Je ne permettrai jamais de plaisanter sur un sujet pareil.
- Votre odeur... Sentez la. Dit Irène.
- Mon odeur? Dit Sieghart surpris. Il sentit l'odeur de ses vêtements et se rendit compte de sa grande bourde.
- Irène.. Attends, je peux tout expliquer.
- Vous n'avez rien à expliquer. Un parfum de femmes est mêlé à vos vêtements. Je l'avais senti sur vous depuis que vous aviez quitté cette chambre où résidait Dame Veronica.
- Irène... Je suis désolé.
- Vous n'avez pas à vous excuser. Ce mariage est d'ordre politique après tout. Je serai la passerelle qui reliera Stella à Andvari. J'accepte mon sort. Mais je vous prierez de ne pas me considérer comme votre femme. Je ferai semblant pour sauver les apparences. Ceci est mon ultime volonté, sinon le mariage ne sera pas consommé. Dit Irène.
- Non, je ne peux accepter cela. Dit Sieghart qui se mit à avancer vers Irène.
- Ne t'approche pas. Dit Irène qui se mit à reculer. Mais Sieghart avançait toujours, et Irène reculait toujours. Soudain, Irène se trouva dos au mur et Sieghart lui faisait face.
- Irène... Veux-tu m'épouser?
- Biensur, je n'ai pas le choix de toute façon.
- Non, je ne te parle pas de ça... Oublions la politique et focalisons nous sur l'amour.... Irène veux-tu m'épouser?
- J'ai horreur des mariages... Et j'ai horreur de vous.
- Alors tu déclines?
- Bien évidemment... Quelle femme serait assez stupide pour te choisir comme époux?
- Tu as raison... Je serai le pire des époux. Je ne serai jamais fidèle, je continuerai probablement à courir derrière les belles femmes. Tu passerais tes nuits à te demander avec qui je partage mon lit sans doute... Je te ferai éperdument souffrir. Moi aussi, j'ai horreur des mariages.
- Cela ne nous rapprochera pas pour autant.
- J'en suis bien conscient. Mais si je t'ai choisi Irène, ce n'est pas uniquement à cause de la politique. Tu es la seule personne qui puisse me façonner à ta guise. Si le Sieghart séducteur te déplait tant, fais de moi une personne meilleur. Voilà le réel but d'un mariage. Tu es celle qui me complète.
- Non...non.. Pourquoi m'imposes-tu un fardeau pareil?
- Parce que tu es Irène.
- Non.. C'est trop facile... Beaucoup trop facile... Tu ne changeras jamais... C'est impossible que tu puisses changer.
- Probablement.
- Tu regarderas toujours ailleurs... Je ne suis pas aussi belle que ma sœur, je ne suis pas aussi forte qu'elle... Comment veux-tu que je puisse te changer?... Arrête de te moquer de moi.
- Je t'aime Irène. Et rien ne te coûte de le dire aussi.
- Je ne t'aime pas. Je te déteste. Je te hais du plus profond de mon cœur. Dit Irène en rougissant.
- Je t'aime aussi. Répliqua Sieghart avec un beau sourire.
Sieghart et Irène... Drôle de relation.