246-Les Aventures D'Olaf : L'Étoffe D'Un Marchand

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Dans la guilde marchande, l'ambiance était de rigueur et on commerçait avec beaucoup de maîtrise.
- 500 pièces d'or.... Arrête de te payer ma tête. Avec ta camelote, tu ne peux amadouer personne. Cela fait 20 ans que j'exerce ce métier donc j'ai l'habitude avec les truands. Dit un vieux marchand.
- Mes armes et mes armures proviennent de Lumia. Ils ont été façonné par Ludvin lui-même, le plus grand forgeron du royaume. 500 pièces d'or c'est le tarif d'ami mais je sais qu'au fond, ma marchandise vaut mille pièces. Alors accepte mes conditions et résigne toi. Dit son interlocuteur qui était un jeune marchand.
- On ne me la fait pas à moi. Rien ne garantit que tes armes et armures proviennent de Lumia et de Ludvin.
- Pas besoin d'être devin pour voir au premier abord qu'ils sont de qualité. Apprécie avec les yeux... vieillard.
- J'en doute encore. Pourquoi ne pas demander l'avis d'un compère?
- Très bien..... Hé Gamin... Oui toi le serveur, viens... on a besoin de ton aide. Dit le jeune marchand en appelant Olaf qui servait la nourriture.
- Que puis-je pour vous? Dit Olaf en se présentant face aux marchands.
- Regarde moi ces armures et confirme nous bien qu'ils sont de qualité et qu'ils proviennent de Ludvin. Tu m'as l'air d'un connaisseur. Dit le jeune marchand.
- De Ludvin? Le plus grand forgeron du royaume? Dit Olaf surpris.
- Ouais bien évidemment. Dit le jeune marchand.
- Je vois.. Ils sont effectivement de grande qualité... Ce sont des imitations sensationnelles.. Dit Olaf.
- Des imitations?.... Mais comment? Dit le jeune marchand.
- Vil scélérat... Tu as donc essayé de me duper. Dit le vieillard en tapant sur la table.
- Gamin.. Tu te bases sur quoi pour dire que ce sont des imitations? Dit le jeune marchand irrité.
- Eh bien.. J'ai passé un petit séjour à Lumia. Quand j'étais là-bas, j'ai pu rencontrer Ludvin et j'ai pu travailler sous ses ordres quelques temps. C'était un grand forgeron et ses créations m'ont toujours fasciné et ébloui. Mais Ludvin était aussi un homme profondément arrogant et narcissique. Il idolâtrait son propre talent et prenait un malin plaisir à rabaisser les gens ordinaires comme nous. Son égo démesuré est retranscrit dans chacune de ses œuvres. Il avait l'habitude de dessiner un L sur chaque arme et armure qu'ils forgeaient. C'était un moyen pour lui de traverser les âges et les époques. Or dans ta marchandise, je ne vois nulle part l'initial de Ludvin, j'en conclus que ce n'est qu'une pâle imitation. Mais la qualité y est quand même. Dit Olaf.
- Toi.... Dit le jeune marchand profondément irrité.
- De nos jours, il n'y a plus beaucoup d'honnêtes marchands mais toi, tu m'as l'air sympathique gamin, je me nomme Raki et je dirige l'un des comptoirs dans la demeure de Horst, passe me voir dès que tu le pourras, je me ferai une joie de faire affaire avec toi. Dit le vieux Raki en tendant la main à Olaf.
- Moi de même. Dit Olaf avec le sourire.
- Tu viens de saboter mon commerce.... Je ne te le pardonnerai pas. Dit le jeune marchand irrité.
- Tu as perdu.. jeune homme. Dit Raki.
- Ferme là, je ne laisserai pas cela se passer comme ça. Dit le jeune marchand en faisant face à Olaf.
- Je vois. Tu es frusté d'avoir perdu de la sorte. Il n'y a pas plus grand déshonneur pour un marchand que de se faire voler un client. J'imagine que je n'ai pas trop le choix. Que dirais-tu de 500? Dit Olaf.
- 500? Tu es prêt à me rembourser? Dit le jeune marchand.
- Non... Je t'autorise à me frapper 500 fois ensuite, nous oublierons l'affaire. Mon grand-frère disait toujours que les hommes pouvaient se comprendre avec leurs poings, alors vas-y, montre moi ton dépit. Dit Olaf en souriant.
- Espèce de... Je vais te tuer. Dit le jeune marchand qui fit tomber Olaf et commença à lui asséner de violents coups de poings. Tous les marchands arrêtèrent leurs activités et vinrent entourer Olaf.
- Qu'est-ce qu'ils font? Dit l'un d'eux.
- Il faut les arrêter. Dit l'autre.
- Non.. Que personne n'intervienne. Dit Raki.
- Mais... il va vraiment le tuer à ce rythme. Dit un autre.
- C'est un duel entre hommes. Ce garçon a mis son honneur et sa fierté en jeu, on ne doit pas intervenir. Dit Raki.
Le jeune marchand continuait de s'acharner sur Olaf. Il lui mettait de violents coups de poings mais Olaf encaissait tout en étant inexpressif. 30 minutes plus tard, le jeune marchand était épuisé et ne pouvait plus donner un seul coup.
- Alors... c'est terminé?... Il en reste encore 247. Dit Olaf qui saignait.
- Arrête de te foutre de ma gueule... Ces armures... Je les ai acheté à prix d'or... Je m'étais fait arnaqué... Aujourd'hui, j'avais enfin l'occasion de m'en débarrasser mais tu as tout foutu en l'air. Dit le jeune marchand.
- C'est ça qui t'irrite tant.... Tu n'avais qu'à pas me demander mon avis. Dit Olaf.
- La ferme... Tout était de ta faute. Dit le jeune marchand.
- Tu m'agaces... Tu n'es pas fait pour marchander. Dit Olaf.
- Comment?... Dit le jeune homme.
- Le commerce est un milieu cruel. Chacun cherche constamment à dévorer son adversaire pour tirer le meilleur profit. Il est courant de se faire arnaquer car ce métier nous impose d'être rusé et inventif. Je ne suis commerçant que depuis 2 ans et je me suis fait arnaqué un nombre incalculable de fois. Je ne compte pas les fois où des bandits m'ont dépouillé de mes biens, où des fois j'ai mal entretenu ma marchandise par inexpérience. Je suis le roi des mauvais choix et parfois je me dis que je ne suis pas fait pour ce métier. Je ne suis peut-être pas assez fourbe, ni assez machiavélique pour user de mauvais tours comme mes compères. Je me le demande constamment. Pourquoi ai-je choisi ce métier? Il n'y a qu'une réponse qui me vient toujours en tête. C'est parce que c'est excitant. Dit Olaf avec le sourire.
- Excitant?... Comment ça? Dit le jeune marchand.
- Être marchand ambulant me permet de voyager, de rencontrer de nouvelles têtes et entrer dans la vie de divers personnes. Je manque cruellement d'expérience mais cela prouve tout simplement que j'ai une marge de progression à faire. Et c'est excitant. Je peux m'améliorer, je peux devenir meilleur... Et quand j'essaie d'imaginer à quel point, je pourrai devenir bon, j'en suis tout excité. Être commerçant c'est le pied. C'est parce qu'il y'a des échecs aujourd'hui qu'on pourrait mieux apprécier les réussites de demain, Tu n'es pas d'accord... Mon frère? Dit Olaf avec le sourire.
- Bien parlé... l'incapable. Dit Thorvi qui traversa la foule.
- Thorvi.... Désolé, je me suis encore attiré des problème. Dit Olaf.
- Tu es pénible. Mais j'enverrai la facture à mon frère.. Avec les intérêts, je ferai un profit considérable.... Comme un vrai marchand qui se respecte. Dit Thorvi avec le sourire.
- Oui... Comme un vrai marchand. Dit Olaf avec le sourire.
- Et toi... Le péquenaud... Qui t'a permis de lever la main sur ma boniche? Dit Thorvi en s'adressant au jeune marchand. 
- Tu lui as asséné 253 coups, ça te fera 253 pièces d'or... plus 47 pièces d'intérêts pour dommages collatéraux... Ça te fait 300 pièces à régler... Des objections? Dit Thorvi en lançant un regard noir au jeune marchand.
- Non.. non... Biensur que non.. Je vais payer. Dit le jeune marchand effrayé.
- Sage décision... Tu es banni de la guilde. Va voyager et reviens quand tu auras l'étoffe d'un vrai marchand.... D'ici là, je ne veux plus jamais te revoir... Compris? Dit Thorvi.
- Oui... Je m'en vais. Dit le jeune marchand en se dirigeant vers la sortie. Il s'apprêta à franchir la porte mais il se retourna, fit face à Olaf et sourit une dernière fois. Être un vrai marchand, telle était sa résolution désormais mais le chemin pour y arriver ne sera pas de tout repos. Il en avait conscient. Olaf venait de changer sa vie.

Sven Et Ingrid IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant