L'enfant n'avala rien, se contentant de mimer une déglutition régulière son bol de lait en main, sans pour autant ouvrir les lèvres.

Les yeux rivés au sol, la voix basse, Irina se risqua.

- Où se trouve Miss Couples...

- Dans sa...tanière, elle se repose.

- Où se trouve cette tanière ?

Cerise laissa échapper une tasse qui se brisa en mille éclats de verre.

- Mademoiselle ne doit pas aller là où les elfes dorment... C'est interdit !

Irina le savait bien mais...elle devait s'excuser ! Par sa faute ...elle était blessée !

Irina se mit à se gratter frénétiquement le bras, ses ongles griffaient sa peau, la faisant rougir puis rapidement, saigner. Méchante, elle était méchante.

Horrible. Malfaisante. Mauvaise. Méchante. Une horrible fillette.

La discussion était close, Irina ne pouvait rendre visite à Anne.

Toute la maison s'ébranla, une porte venait de claquer, rompant le silence accoutumé du manoir.

L'enfant se leva d'un bond, elle allait le trouver.

Rabastan était un train de revêtir son manteau, il était prêt à partir.

- Père, excusez-moi, Pardon. S'il-vous-plait pardonnez moi pour hier !

Essoufflée, le visage tuméfiée et profondément inquiet, sa fille le toisait.

Un sourire mauvais étira ses lèvres charnues.

- je te pardonne... Mais tu dois faire attention à l'avenir ! On nous regarde, on nous juge ! Ton entrée à Poudlard à beau être le moment décisif de ta venue dans le « monde », ta conduite maintenant reste une place maitresse dans ton avenir. Fais-moi honneur Irina.

Puis il se détourna, sa cape l'emmitouflant entièrement.
Derrière la porte désormais close Irina entendit le son caractéristique d'un transplanage.

Son père lui avait pardonné, et un sourire radieux éclairait son visage d'enfant, du moins la partie non tuméfié.

Vu l'entendu de son ecchymose et de sa blessure, Rabastan avait fait en sorte qu'elle n'est pas de leçon pendant plusieurs jours, le temps que son visage reprenne figure humaine.

Donc aujourd'hui était une sorte de jour de repos, mais l'envie de lire n'était pas présente, de même qu'une quelconque autre « envie ».

Elle était seule dans le salon, personne n'était au même étage qu'elle, personne ne la surveillait...

Une idée germa doucement dans son esprit, étouffant toutes autres pensées.

« Il faut que j'aille voir Miss Couples. » oui, elle le devait. Elle devait s'excuser, se répandre et se confondre en excuse...la seule chose qu'elle faisait bien.

Demander pardon, se confesser, implorer la rédemption.

Ne sachant pas où se trouvait la chambre de son elfe l'enfant passa mentalement toutes les possibilités. Les étages n'étaient jamais habités par des elfes. Il ne restait plus que les étages inférieur, la cuisine, les buanderies et toutes les autres pièces qu'elle n'avait jamais eu le droit de visiter.

Prenant son courage à deux mains, elle ouvrit doucement la porte abimé menant aux entrailles du manoir.
Cette fois-ci elle ne suivit pas les effluves de graillons s'échappant de la cuisine, elle continua sa longue descente dans le sinueux escaliers. Plus elle s'engouffrait dans les entrailles de la maison plus l'air était chaud, lourd, et malodorant.

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