La porte de la directrice s'ouvrit à la volée et Catherine sortit à toute jambe, la mine plus troublée qu'a son entrée et la mâchoire serrée.

Cette dernière envoya un regard à son amie avant de passer à côté d'elle sans un mot. Au même moment, Ombrage étira ses lèvres en un sourire perfide et ses yeux brillèrent d'une lueur froide, d'un geste mesuré elle incita l'adolescente à la précéder dans le bureau.

Irina passa le seuil et remarqua la décoration chargée et enfantine de la sorcière.

La jeune Lestrange n'avait jamais eu la malchance de pénétrer dans le bureau du professeur Ombrage et les fanfreluches présentes sur les murs et meubles faisaient écho aux tenues vestimentaires enfantines de la maitresse des lieux.

Irina attendit debout devant sa chaise que le professeur la rejoigne, en évidence sur le bureau trônait la fameuse liste intitulée de la mention « Armée de Dumbledore ».

Pourquoi avait-il fallut qu'ils choisissent ce nom si contestataire alors même que Dumbledore n'avait jamais assisté ni présidé aucune de ces réunions.

Si cette liste avait possiblement porté préjudice à l'ancien directeur, elle allait définitivement mettre Irina dans l'embarras.

-           Eh bien miss Lestrange, je dois vous dire que votre nom sur cette liste m'a pour le moins étonné.

Ombrage s'assit dans son fauteuil molletonné et but une rasade de son thé.

-           Votre participation à une telle entreprise illégale alors même que vous avez toujours été studieuse et silencieuse durant mes cours me désole véritablement...

La directrice se para d'une moue fausse d'où ne transparaissait aucun désolement.

-           Votre nom à cette liste me force, m'oblige à mettre au courant vos parents.

Irina blêmit aussitôt, cette annonce était à prévoir, mais avant la sentence finale elle s'était accordé le droit d'espérer.

-           Pas ça, je vous en prie ! Mon père serait dévasté !

-           Votre père Rabastan Lestrange ?

La jeune adolescente acquiesça.

-           Il travaillait au ministère de la magie. Il sera extrêmement déçu de votre comportement, lui qui affectionnait tant les lois pour faire partie du corps représentatif de la magie.

Si elle n'avait pas été aussi angoissée et dévastée par la future colère de son père, elle aurait surement ri de la perception tronquée qu'avait Ombrage de son père.

Rabastan n'était pas à cheval sur les règles, il était le premier a cracher dessus dès que celles-ci octroyaient aux nées moldus les mêmes droits que les sorciers de sang pur, l'appartenance aux rangs des mangemorts ne faisant pas de lui le charmant petit employé consciencieux, mais un criminel de guerre blanchit par une justice aveugle.

La tirade de la directrice était si fausse, tellement à côté de la réalité qu'elle prêtait à sourire, mais Irina n'esquissa pas même un rictus. En effet, une peur dévorante montait progressivement en elle ; rapidement tous les épisodes de colères, toutes les menaces de Rabastan se rappelèrent à son souvenir en une kyrielle de sensations paralysante.

Un murmure, une pathétique supplique s'échappa des lèvres d'Irina.

-           Non s'il vous plait, il va se mettre en colère. Sa voix, blanche, rencontra le silence.

Ombrage ricana d'un air mauvais, son timbre particulièrement adapté pour le cassant de ses paroles.

-           Vous méritez d'être puni et si je pouvais m'en charger moi-même croyez-moi que je le ferais.

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