Quelques mois auparavant, Hilda errait dans une forêt blanche avec un regard vide et triste.
- Frida... Elma... Mes amies... Pourquoi... Pourquoi.... Erik... Grand frère Erik.... Pourquoi as-tu fait ça? Murmurait-elle en avançant dans la neige.
Elle était salement amochée et son sang écarlate teintait cet enfer cristallin au fil de ses pas.
Des jours passèrent, Hilda se retrouva toute seule dans une grotte où le froid était plus que cruel. Elle était toujours sous le choc. Assis contre un grand rocher, elle mit sa tête sur ses genoux et essayait d'oublier vainement ce qui venait de se passer, mais rien n'y fait.
Des heures passèrent mais elle ne pût se défaire de ce traumatisme. Soudain, un cri effroyable résonna dans l'enceinte de la grotte. Hilda leva la tête et vit un animal imposant qui se dirigeait vers elle.
- Un.. Un ours. Dit-elle sur un ton mort. Elle n'avait plus la force d'être effrayée.
L'ours se rapprocha de Hilda et se tint debout devant elle. Il se mit à se dandiner de gauche à droite comme pour attirer l'attention de cette jeune femme solitaire.
- Tu es vraiment amusant... L'ours blanc. Dit Hilda qui sourit légèrement.
L'ours se baissa et posa sa tête sur Hilda qui se mit à caresser sa fourrure.
- Dis monsieur l'ours blanc... Vas-tu me manger?
L'ours secoua sa tête en guise de réponse.
- Mais tu es un ours... Je dois être appétissante à tes yeux.
L'ours secoua à nouveau sa tête.
- Ahaha... Donc je suis beaucoup trop répugnante pour te servir de casse-croûte.
L'ours se mit à fixer les yeux de Hilda. Son regard était doux et apaisant. Et la solitude qui pesait dans cette grotte commençait à disparaître petit à petit.
- Dis-moi.. L'ours Blanc... Veux-tu devenir mon ami? Demanda Hilda.
L'ours se remit sur ses pieds et grogna très fort.
- Hein... Tu demandes pourquoi ai-je besoin d'un ami?
L'ours blanc hurla plus fort suite à la réponse de Hilda.
- Parce que j'ai l'impression qu'avoir des amis peut me rendre très forte. Un jour, Papa m'a dit qu'il avait des compagnons chers à ses yeux. Maman Valkyrie aussi se surmène pour être à la hauteur de ses guerrières. Alors moi aussi je veux me faire plein d'amis... Comme Frida et Elma... Je veux devenir forte pour les protéger.
L'ours se baissa de nouveau et Hilda se remit à caresser sa fourrure.
- Tu n'es pas commun monsieur l'ours blanc... Deviens mon ami. Rends moi plus forte et je te protégerai en échange. Je suis sûr que mon père penserait pareil. Dit Hilda souriante.
De retour au présent.
Dans la forêt d'Ashfeld, Hilda se confrontait à Brienne.
- Lagherta..... Penses-tu qu'Hilda y arrivera? Dit Olaf en se tenant près de Lagherta.
Hilda et Brienne étaient armées d'un bouclier chacune. Elles se faisaient face comme deux véritables acharnées. Hilda a subi plus de dégâts que son adversaire mais son regard était sauvage et noir.
- Je ne sais pas. Répondit Lagherta.
Soudain, Olaf saisit la main de Lagherta et la tint fermement.
- Que... Que fais-tu le troubadour? Dit Lagherta surprise.
- Hilda est notre fille pas vrai?... En tant que parents, nous devons la soutenir. Aujourd'hui, elle passera un cap important dans sa vie de guerrière.
- Oui. Dit Lagherta qui abandonna sa main dans celle de Sven. Elle ressentit une chaleur incommensurable rien qu'avec ce contact. Oubliant totalement le contexte actuel des choses, elle sourit naïvement.
Le combat poursuivait son cours. Aucune des deux combattantes n'avait l'air résignée.
Hilda brandissait son bouclier et semblait attendre l'assaut de Brienne.
Celle-ci ne tarda pas. Elle chargea sur Hilda et se mit à lui donner des coups de boucliers successifs. Hilda encaissait et ne reculait pas. Les attaques de Brienne n'avaient pas l'air de l'ébranler.
- Elle a travaillé sur ses appuis... Hilda a dépassé mes attentes. Dit Olaf.
- Elle s'est donc entraîné avec l'ours Blanc. Dit Lagherta.
- Un ours blanc? Demanda Olaf intrigué.
- Hilda a passé ces derniers mois en sa compagnie. Vu comment elle résiste, on peut supposer qu'elle s'est entraînée à encaisser la charge de l'ours.
- Même une valkyrie ne peut venir à bout d'un ours avec que ses poings.... Hilda a mûri. Elle s'était entraînée à l'idée de te terrasser un jour.
- Ne crie pas victoire trop vite... Brienne reste bien meilleure que Hilda.
Hilda parait les assauts violents de Brienne et serrait les dents. Soudain, Brienne cessa d'attaquer.
Hilda, surprise, pensa que Brienne était épuisée. À peine avait-elle baisser légèrement son bouclier pour contre attaquer que Brienne chargea brutalement vers Hilda et lui asséna un violent coup de poing.
Hilda n'avait baissé sa garde qu'un instant... qu'un court instant... Mais cela a suffi à Brienne pour pour l'ébranler. Hilda reculait suite à l'impact et se remit sur ses positions.
- Ton regard a changé. Dit Brienne.
- Et à quoi vois-tu cela? Répliqua Hilda plus sérieuse que jamais.
- Lors de notre dernier combat, tu étais naïve et insouciante. Là ton regard est mûr et déterminé. Toutefois, ta détermination à devenir plus forte est restée la même.
- Oui... C'est parce que j'ai de précieux amis à mes côtés qui me rendent plus forte. J'ai promis à l'ours blanc de ne perdre face à personne d'autre que maman Valkyrie.
- Dans ce cas approche. Je n'ai pas besoin de me retenir face à toi. Dit Brienne qui reprit sa posture de combat plus sérieuse que jamais.
- Moi non plus... Je ne me ménagerai pas.. Dit Hilda qui brandit son bouclier plus fermement. Elle couvrit toutes ses failles et adopta une posture défensive.
Olaf et Lagherta observaient toujours attentivement cette confrontation intense. Soudain, Olaf serra plus fort la main de Lagherta et dit:
- Elle a enfin trouvé ce qui lui faisait défaut.
- Oui... Dit Lagherta. Soudain, elle commença à sentir un brasier encore plus intense qui parcourait tout son corps. La main de Olaf devenait brûlante, si brûlante même si cette chaleur était loin d'être désagréable.
Elle tourna vers Olaf et se mit à fixer son visage.. longuement.
- Ai-je quelque chose sur la figure? Dit Olaf surpris par ce regard.
Lagherta continua à le fixer et dit timidement:
- Je... J'ai chaud.
Mais sa voix avait si peu de portée que Sven ne la décela pas.
- Hum... Tu disais quelque chose?
- J'ai chaud... J'ai chaud... J'ai chaud.
Olaf sourit et dit:
- Moi aussi j'ai anormalement chaud... Mais cette chaleur fait du bien... Tu ne penses pas?
- Oui. Dit Lagherta avec un sourire enfantin.